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Soufiane El Bakkali, une légende absolue du 3.000 m avec un deuxième titre olympique d’affilée

Au terme d’une course épique, Soufiane El Bakkali a remporté la médaille d’or du 3.000 m steeple, à l’occasion des Jeux olympiques, Paris 2024. Comme à Tokyo, l’athlète marocain a maté la concurrence pour se consacrer au firmament d’une épreuve qui était, jusqu’à il y a 3 ans, la chasse gardée des Kenyans. Blessé pendant une bonne partie de la saison et bousculé par les Éthiopiens, El Bakkali a su tirer son épingle du jeu, pour devenir le premier athlète à conserver l’or olympique depuis près d’un siècle.

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À travers la brume qui recouvre le sport olympique marocain depuis deux décennies, avec des échecs successifs, perce un athlète qui rayonne à lui seul. Le terme «légende» paraît même injuste lorsqu’on veut qualifier Soufiane El Bakkali. Car dans la légende il y a parfois une exagération des faits. Or ce sont précisément les faits, les succès et les médailles qui font de ce coureur en or une réalité qui met le sourire aux lèvres de tous les Marocains. Au Stade de France, dans la banlieue parisienne, Soufiane El Bakkali a conservé son titre olympique, au terme d’une finale du 3.000 m steeple folle, pleine de surprises et marquée par un dernier tour qui a dépassé toutes les attentes.

El Bakkali bousculé, El Bakkali blessé, mais El Bakkali sacré

Aux environs de 20h45, les 16 finalistes prennent leurs marques. El Bakkali est aux côtés de son plus grand rival, l’Éthiopien Lamecha Girma, détenteur du record du monde, battu il y a un an à Paris. La course commence sur les chapeaux de roue, menée par le trio éthiopien. Après 1.000 mètres, le chrono de Samuel Firewu (2 min 39 s 5/100e), alors leader, est celui d’une course de record du monde. El Bakkali est dans le peloton de tête. Lors du deuxième tiers, le Kenyan Simon Koech et l’Ougandais Leonard Chemutai prennent les devants, alors que le rythme ne cesse de baisser. Mohamed Tindouft saisit l’occasion pour se mettre en tête, ce qui ralentit davantage le rythme. Tout se joue donc au dernier tour.
Au son de la cloche, l’Américain Rooks grille la politesse à tout le monde et s’élance à toute allure. Derrière, El Bakkali et Girma sont au coude à coude jusqu’à la barrière marquant les 300 derniers mètres. Girma, sans doute tétanisé par l’enjeu, rate totalement l’enjambement et chute de manière spectaculaire. Il reste inanimé sur la piste, alors qu’El Bakkali sort un sprint final digne de sa légende, pour coiffer au poteau Rooks et Koech, respectivement médaillés d’argent et de bronze. La joie sur le visage du Marocain est la même que sur ceux de l’ensemble de ses compatriotes, y compris Tindouft, qui termine 12e. El Bakkali termine sur un chrono de 8 minutes, 6 secondes et 5 centièmes, sa meilleure performance de la saison.



En près d’un siècle du 3.000 m steeple aux Jeux olympiques, seuls le Kenyan Ezekiel Kemboi (2004 et 2012) et le Finlandais Volmari Iso-Hollo (1932 et 1936) ont remporté l’or à deux reprises. Iso-Hollo est le seul, en compagnie maintenant d’El Bakkali, à avoir gardé son titre olympique. Désormais, El Bakkali et son coach, tout aussi légendaire, Karim Tlemçani, devront réfléchir à la suite d’une carrière légendaire. Garder le cap et tenter de dépasser les Kenyans Moses Kiptanui (3 titres mondiaux) et Ezekiel Kemboi (4 titres), tout en gardant un œil sur l’épreuve aux JO de Los Angeles, ou tenter l’aventure dans une autre épreuve du demi-fond, avec tout ce que cela peut engendrer en termes de défis sur le plan physique, comme sur le mental.

Par respect pour ce champion en or, nous n’évoquerons ici ni les contreperformances des autres athlètes, ni la récupération politique faite par certains dirigeants sportifs et encore moins le fait que la médaille d’El Bakkali est la première de la délégation marocaine à Paris et très probablement la seule, comme à Tokyo. Car El Bakkali représente certes le Maroc, mais il semble pratiquer un autre sport, tellement le gap entre lui et les autres sportifs, semble infranchissable.

Soufiane El Bakkali : «Je n’ai jamais été autant bousculé, mais finalement j’ai triomphé»

«Premièrement, je suis navré de la chute de l’athlète éthiopien, un concurrent pour le podium. À mon tour, j’ai été bousculé par les athlètes éthiopiens et je pense que ce n’est pas dans l’intérêt de notre discipline. Nous sommes dans une concurrence loyale, avec beaucoup de respect et d’affection. Mais dans cette course, c’est la première fois que j’ai été autant bousculé et gêné, mais au final, j’ai pu gagner et c’est une bonne chose. Je souhaite un prompt rétablissement à l’athlète éthiopien. L’appui des supporters présents sur les gradins était une agréable surprise, qu’ils soient Français ou venus des pays arabes et plus particulièrement les Marocains, qui étaient présents en nombre. Cela m’a donné le boost nécessaire pour aller chercher cette victoire ».
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