L’heure de vérité a sonné pour les
Lionnes de l’Atlas. Après un parcours exemplaire en
Coupe d’Afrique 2024, la sélection nationale dispute, ce samedi à 21 h, la finale de la
CAN dans un stade olympique de Rabat qui devrait être comble et acquis à sa cause. Ce choc promet d’être un moment historique, les Lionnes de l’Atlas cherchant à remporter leur premier titre continental face aux Super Falcons, détentrices de neuf titres continentaux.
Le Maroc s’appuie sur un mélange de discipline tactique et de talents individuels. Sous la houlette de Jorge Vilda, ancien sélectionneur de l’Espagne championne du monde 2023, l’équipe affiche une organisation remarquable, avec 12 buts marqués et 6 encaissés dans le tournoi. Nouhaïla Benzina et Zineb Redouani mènent une défense solide, tandis que la gardienne Khadija Er-Rmichi s’est illustrée, notamment lors des tirs au but face au Ghana (1-1, 4 TAB 2). En attaque, Ghizlane Chebbak, meilleure buteuse de la CAN 2022 (3 buts) et auteure de 4 buts dans ce tournoi, est une menace constante, comme en témoigne son triplé contre la RD Congo (4-1). Ibtissam Jraïdi apporte également vitesse et créativité, permettant des transitions rapides.
Cependant, le Maroc manque d’expérience en finale comparé au Nigeria, habitué aux grandes rencontres. Les 6 buts encaissés, notamment face à la Zambie (2-2) et la RD Congo (4-2), révèlent des lacunes défensives face aux attaques rapides. De plus, l’attaque marocaine peut être trop dépendante de certaines joueuses, ce qui pourrait poser problème si elles sont neutralisées. Pour maximiser ses chances, le Maroc pourrait adopter plusieurs stratégies. Un 4-4-2 compact avec pressing haut pourrait neutraliser le milieu nigérian et limiter les espaces pour Oshoala et Ajibade. Une ligne défensive solide, avec Benzina en patronne et des latérales rapides, peut contrer les ailières nigérianes. Jorge Vilda pourrait aussi opter pour un schéma en 4-2-3-1 flexible pour la possession, un système qui permet de réduire la pression adverse en contrôlant le tempo du jeu.
Le Nigeria, un géant expérimenté
Le Nigeria, avec neuf titres en Coupe d’Afrique, excelle dans les matchs à enjeux, comme en témoigne sa victoire en demi-finale face à l’Afrique du Sud (2-1, but à la 94e minute). Leur gardienne Chiamaka Nnadozie, élue meilleure gardienne de D1 française 2024-2025 avec le Paris FC, n’a encaissé qu’un but en 5 matchs, avec 4 clean sheets. En attaque, les Super Falcons ont marqué 11 buts, portées par Asisat Oshoala (triple vainqueur de la Ligue des champions) et la capitaine Rasheedat Ajibade, leader technique. Leur style direct et physique, combiné à une profondeur d’effectif avec des remplaçantes comme Chinwendu Ihezuo, en font une équipe redoutable. Sous la houlette de Justin Madugu, cette équipe du Nigeria a démontré sa force et sa détermination tout au long de la CAN en écrasant des équipes comme la Zambie (5-0 en quart de finale) et l’Afrique du Sud (2-1 en demi-finale). Bien que cette équipe reste un géant expérimenté, ses failles – inconstance offensive, erreurs défensives ponctuelles, baisse de régime et sensibilité à la pression à l’extérieur – offrent une opportunité unique au Maroc.