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JO de Paris 2024 : une facture maîtrisée, des recettes sans doute modérées

Quel sera l’impact économique des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre) pour la France ? En dehors de quelques secteurs qui devraient bénéficier de l’événement, les retombées s’annoncent davantage «psychologiques» qu’économiques. La facture prévisionnelle des Jeux olympiques (JO) frôle les 9 milliards d’euros, un chiffre qui reste à confirmer.

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Le budget du Comité d’organisation (Cojo), abondé par les recettes de billetterie, les sponsors et une dotation du Comité international olympique (CIO), atteint 4,4 milliards d’euros. Celui de la Solidéo, la Société de livraison des ouvrages olympiques qui a notamment construit le village, est aussi de 4,4 milliards.



Selon la Cour des comptes japonaise, les JO de Tokyo 2021, reportés d’un an à cause de la Covid, ont coûté 12 milliards d’euros. Une facture similaire à celle des Jeux d’Athènes 2004 (13 milliards) ou de Londres 2012 (de 12 à 15 milliards, selon les estimations), même si les comparaisons sont hasardeuses, car basées sur des périmètres souvent différents.

La facture totale de Paris 2024 pour les pouvoirs publics reste suspendue à plusieurs aléas : montant des primes exceptionnelles accordées aux fonctionnaires, coût du dispositif policier... L’État a encore acté mercredi une rallonge de 33 millions d’euros pour les Jeux paralympiques, dont les billets peinent pour l’instant à trouver preneurs.

À ce jour, l’État et les collectivités ont engagé 2,4 milliards d’euros (notamment via la Solidéo). Selon le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, la facture finale atteindra 3 à 5 milliards d’euros. Pour Bruno Cavalier, chef économiste du courtier Oddo BHF, «l’implication directe de l’État est relativement limitée» dans les dépenses d’organisation. Et l’accueil des Jeux ne «va pas changer radicalement la situation des finances publiques en France», estimait-il en avril.

Selon le Centre de droit et d’économie du sport (CDES), missionné par le CIO et Paris 2024 pour chiffrer le surcroît d’activité économique lié aux Jeux, l’évènement générera entre 6,7 et 11,1 milliards d’euros de retombées économiques pour Paris et sa région, où se déroulera la majorité des épreuves olympiques et paralympiques. Un impact étalé sur près de 20 ans (2018-2034), afin d’englober les retombées liées à l’organisation, au déroulement et à l’«héritage» des Jeux.

En février, le cabinet d’études économiques Astères s’attendait lui à ce que l’accueil des Jeux engendre «une hausse des recettes fiscales et sociales de 5,3 milliards d’euros».

Comme le soulignent les économistes de Deutsche Bank, «les pays hôtes des Jeux olympiques (...) retirent rarement des recettes économiques et sociales positives des investissements, souvent publics et massifs, dans les nouveaux stades et les infrastructures». «Même à court terme», l’effet multiplicateur des investissements sur l’emploi ou les revenus est limité, «sauf si le pays hôte traverse une période de récession», ajoutent-ils.

Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, l’effet des Jeux sera «psychologique» avant d’être économique. Mais si grâce à l’évènement, «l’image de la France s’améliore encore auprès du monde entier et des Européens, on devrait en bénéficier en terme d’investissements», anticipait-il mi-mars. «Slips, maillots de bain, chaussettes, pyjamas aux couleurs des JO» : le Slip français a écoulé «à peu près 20.000» produits dérivés grâce aux Jeux, se félicite Léa Marie, directrice générale de l’entreprise spécialisée dans les sous-vêtements et accessoires fabriqués en France. «Ça a généré du travail dans les usines» et pour les 80 partenaires de la société, savourait mardi la dirigeante lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes des petites et moyennes entreprises (AJPME).

Comme Léa Marie, les entreprises de divers secteurs impliqués dans la préparation et le déroulement espèrent tirer leur épingle des Jeux. Selon le CDES, les sociétés de construction et de rénovation d’infrastructures peuvent tabler sur des retombées comprises entre 2,1 et 3 milliards d’euros. Avec 1,4 à 3,6 milliards d’euros de retombées attendues, les professionnels du tourisme devraient également bénéficier des quelque 15 millions de visiteurs attendus cet été par l’Office de tourisme de Paris (dont deux millions de touristes étrangers). Parmi les autres secteurs économiques potentiellement gagnants, Oddo BHF cite «les médias, les loisirs, les boissons et spiritueux, les biens de consommation et les transports».
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