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Portrait de Abdelaziz Barrada, la lueur d’espoir partie trop vite

La nouvelle de la disparition de Abdelaziz Barrada, survenue jeudi, a provoqué l’émoi dans le monde du football. Partout où il est passé, l’ancien international marocain a marqué les esprits. Forcément, les hommages pleuvent, plus particulièrement au Maroc, où il était la lueur d’espoir dans l’une des périodes les plus difficiles des Lions de l’Atlas.

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Sans être un phénomène statistique ou une superstar attirant les flashs, Abdelaziz Barrada a laissé une trace indélébile partout où il est passé. Avec sa bonhomie et sa gentillesse, «Abdel» a toujours été qualifié de «mec bien». Au-delà d’une carrière footballistique qui force le respect, du début à la fin, Barrada représentait ce côté romantique du ballon rond, où un jeune de banlieue parisienne conquiert le top niveau et termine sa carrière en D4, pour être au plus proche de sa famille. Son décès, survenu jeudi dans la fleur de l’âge (35 ans), plonge les supporters marocains, français, espagnols... dans un émoi total. Confirmée en début de soirée par plusieurs médias des deux côtés de la Méditerranée, sa disparition est suivie d’une pluie d’hommages.

Cœur de Lion de l’Atlas

Sans être passé par le centre de formation, Abdelaziz Barrada intègre la réserve du Paris Saint-Germain en 2007. Bien qu’il ait signé son premier contrat professionnel, «Abdel» ne débute pas en Ligue 1 et décide de plier bagage, quittant la capitale française pour celle espagnole. En 2011, alors qu’il évolue à la réserve de Getafe, il se fait remarquer en marquant face à Leganés, dans le derby de la banlieue. Barrada est promu en équipe première. Dans la foulée, Pim Verbeek le convoque pour la CAN U23. L’idylle entre le jeune joueur, dont le talent n’a d’égal que son sourire contagieux, et les supporters marocains commence. Il termine Meilleur buteur du tournoi et fait sensation devant des joueurs de la trempe d’Aubameyang ou Mohammed Salah. Aux Jeux olympiques de Londres, il inscrit le premier but marocain. Mais c’est bien dans la banlieue de Madrid que Barrada marque les esprits, avec un but face au Real Madrid de Casillas et un autre face à l’Atletico de Thibault Courtois. Parfois à la sortie des entraînements, il trouve le temps pour un visiteur assidu : Achraf Hakimi.

Hommage de l’OM et du PSG, le jour du Classique

Barrada sauve la réputation des Lions de l’Atlas, l’automne 2012, lorsque la sélection se fait foudroyer au Mozambique. Au match retour à Marrakech, Barrada mène la «remontada» avec un but et un assist, qui permet aux Marocains d’éviter l’humiliation et au moins, se qualifier à la CAN. Une période sombre, où Barrada était l’un des seuls à briller, sur le terrain et en dehors. Ses belles prestations en Liga attirent l’intérêt de plusieurs écuries. Mais Barrada provoque un premier pincement au cœur des Marocains, en choisissant d’aller aux Émirats, pour jouer avec Al Jazira. Plus tard, les supporters lui pardonnent quand ils apprennent que son choix était motivé par une promesse faite au papa : avoir assez d’argent pour ne plus jamais avoir à travailler.

Deux ans plus tard, il est l’un des rares à faire le chemin inverse, en signant à l’Olympique Marseille (OM), là aussi dans une période difficile pour les Phocéens. Mais sa disponibilité après chaque entraînement à la Commanderie fait plaisir aux supporters. Ces derniers se souviennent encore, une décennie après, de son assist pour Mishy Batshuayi lors d’un Classique face au PSG. Le match au sommet du football français, dont un nouvel épisode se joue ce week-end, est l’occasion pour les deux formations de lui rendre hommage. Un adieu à un homme et à un joueur qui a marqué les esprits, partout où il est passé et dont la perte est celle de tout le monde du football.
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