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Ayant rejoint le Raja de Casablanca en 2015, après un bref passage à l’AS FAR, Anas Zniti aura vécu une série de crises de gestion qui ont vu des présidents comme Saïd Hasbane, Aziz El Badraoui, Anis Mahfoud, Jaouad Ziyat, Rachid El Andaloussi et Mohamed Boudrika se succéder, sans parvenir à mettre un terme à ce cycle néfaste. Toutefois, l’«Araignée» du Raja n’a jamais été autant écœuré que par le bureau de Adil Hala, dont le mode de gestion est en train de dépouiller le club et de faire fuir les tauliers vers le Golfe.
Ayant remporté tous les trophées possibles avec le RCA, sauf la Ligue des champions, le portier gardait l’espoir de voir cette équipe réussir l’exploit cette saison en C1. La désillusion a finalement eu lieu samedi dernier à l’issue du nul face à l’AS FAR (1-1) et Zniti annonçait son départ trois jours après. Si le timing choisi par Anas n’a pas manqué de surprendre les supporters, le départ en lui-même était fort prévisible, au vu de l’ambiance délétère qui règne au sein du vestiaire du Raja depuis l’entame de cette saison. Le club a évolué sous la houlette de quatre entraîneurs depuis septembre dernier (Rusmir Cviko, Abdelkarim El Jinani, Ricardo Sa Pinto et Hafid Abdessadeq) et aucun d’entre eux n’a vraiment réussi à apporter la cohésion nécessaire dans les rangs de l’équipe. Ce chaos a d’abord précipité le départ de Yousri Bouzok, l’attaquant algérien qui avait terminé comme meilleur buteur de la saison écoulée. Bouzok et Zniti, deux joueurs très demandés au Golfe arabe, ont donc quitté la forteresse du Raja gratuitement, sans que le club ne profite d’un seul dirham. Une autre preuve de l’amateurisme du bureau dirigeant de Adil Hala, dont une dizaine de membres ont déjà déposé leur démission.
Un parcours exemplaire et un capitaine dans l’adversité
En dix ans au complexe Al Oasis, Anas Zniti aura tout vécu : les promesses mensongères de présidents qui n’ont pas fait long feu, des sit-in de supporters enragés réclamant le départ des dirigeants, des altercations dans le vestiaires, des mois d’impayés cumulés, mais aussi des explosions de joie et des consécrations inespérées, comme celle en Coupe arabe des clubs champions en 2020. Malgré tous les tracas, le capitaine est resté droit dans ses bottes... et dans ses gants. Avec le Raja de Casablanca, Zniti a raflé neuf trophées : deux Botola Pro Inwi D1, deux Coupes de la CAF, deux Coupes du Trône, une Coupe nord-africaine des clubs champions, une Coupe arabe des clubs champions et une Supercoupe d’Afrique.
Un palmarès flamboyant, qui place Zniti dans la catégorie des joueurs légendaires du championnat marocain, de la trempe de Mustapha Chadli, Abdellatif Jrindou, Yahya Jabrane, Reda Tagnaouti ou encore Redouane El Himer. Anas est également le neuvième joueur de l'histoire du club à dépasser le barre des 300 matchs après Saïd Ghandi, Abdelmajid Dolmy, Abdelhak Fethi, Omar Nejjary, Abdellatif Jrindou, Mohamed Oulhaj, Mohsine Moutouali et Abdelilah Hafidi. Mardi, après avoir annoncé sa signature aux EAU (Al Wasl FC), le gardien a adressé un long message aux supporters du RCA, en prenant soin de souligner qu’il s’agissait d’un «au revoir» et non pas d’un «adieu». Anas Zniti laisse derrière lui un club en ruine, qui croule sous les dettes et qui pourrait encore laisser filer d’autres cadres lors de cette fenêtre internationale des transferts.
