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Mardi 21 Mai 2024
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Rallye du Maroc 2023 : de la joie, des déceptions et une organisation sans faille

Le rideau est tombé mercredi sur la 24e édition du Rallye du Maroc. Une édition pleine de rebondissements et de suspense jusqu'au bout, dans des paysages fabuleux qui n'existent que dans le Sud-Est marocain. Les concurrents engagés dans ce cru 2023 ne sont pas près d'oublier les aventures qu'ils ont vécues. Entre les chutes, les blessures, les pannes mécaniques, les abandons, le Rallye du Maroc a tenu toutes ses promesses.

C'est un sentiment de satisfaction qui se dégageait du visage de David Castera, directeur du Rallye du Maroc, à la fin de la 5e et ultime étape de la course. «J'ai un sentiment de satisfaction. Tout s'est bien passé et les concurrents sont contents», a-t-il indiqué au «Matin». Castera, qui n'a pas manqué de remercier les autorités marocaines et les partenaires locaux, qui ont largement contribué au succès de la 24e édition, a apprécié les péripéties de la course depuis le départ d'Agadir. La course a été animée du début jusqu'à la fin. Les meilleurs pilotes, malgré les années d'expérience, ont été piégés par les multiples obstacles, que ce soit les dunes de sable, l'erg Chegaga, les trous dans des oueds... il y avait constamment des changements au niveau du classement général dans toutes les catégories. La victoire ne s'est dessinée que lors de l'ultime étape.

Rallye du Maroc 2023 : Des abandons à la pelle

Fortunes diverses pour les concurrents du Rallye du Maroc. Il y a bien évidemment les chanceux qui ont réussi à terminer la course et ceux qui ont dû se résoudre à abandonner en cours de route. C'est le cas de Jean Daniel Piccini et Stéphane Denechau qui étaient au volant d'une JDV Sports. Les deux pilotes français, victimes d'un problème de transmission, ont quitté prématurément la course. «C'est une grosse déception de devoir abandonner après seulement trois étapes. On n'avait pas le choix. On a préféré s'arrêter avant de tout casser. Quand la transmission a lâché, c’était fini pour nous. C'est la déception, mais c'est ça le rallye. Ça fait partie du sport. On reviendra plus fort l'année prochaine», a souligné avec philosophie Denechau. Des abandons, il y en a eu à la pelle. Sur les 247 concurrents, seuls 130 sont arrivés à bon port. Le rallye compte également plusieurs blessés en raison des chutes.

Rallye du Maroc 2023 : Et à la fin la joie

Au terme de plusieurs jours de compétition, c'est la joie et la bonne humeur qui l'emportent finalement au bivouac installé au pieds des dunes de Merzouga, à l'issue de l'ultime étape. Le Saoudien Yazeed Al-Rajhi était visiblement aux anges, malgré des jours difficiles. «Je suis hyper content de ma course. C'était trop difficile, la concurrence est rude. Et à la fin, je gagne ici au Maroc, un pays que j'aime beaucoup. L'organisation est parfaite. C'est que du bonheur», nous a-t-il indiqué.
De son côté, le pilote sénégalais Yves Jacquemain, vainqueur en rallye 3, a laissé exploser sa joie à la ligne d'arrivée. «C'est incroyable. Pour mon premier rallye, venir gagner ici dans un championnat du monde, c'est fantastique. Je remercie ODC (l'entreprise organisatrice du rallye), qui nous a fait une formation dans le cadre de l'Africa Rallye Team. C'est assez difficile et il faut de l’abnégation. Il fallait se mettre dedans, apprendre à prendre des cols, lire les tablettes et au final ça s'est bien passé. Il y a des adversaires redoutables. J'espère que l'année prochaine, c'est un Marocain qui gagnera», nous a-t-il déclaré, le sourire aux lèvres. Et cerise sur le gâteau, les organisateurs ont invité le sélectionneur national de football, Walid Regragui, à l'étape finale où il a remis les Prix aux différents vainqueurs, en compagnie du wali de la région de Draâ-Tafilalet, gouverneur de la province d'Errachidia, Bouchaab Yahdih.


Questions à David Castera, directeur du Rallye du Maroc

«Le Rallye du Maroc accueille la 2e plus grande course au monde après le Dakar»


Quel bilan tirez-vous de cette 24e édition ?

Je dirais un bilan assez positif. On est très content globalement de ce qui s'est passé sur ce rallye, avec une course très serrée. On a vu des victoires se dessiner jusqu'à la dernière minute. C'est déjà extraordinaire. Une course qui a beaucoup grandi depuis que je suis arrivée en 2018, grâce aux partenaires locaux, aux autorités locales et à tous les Marocains. Le rallye grandit chaque année et prend une ampleur très importante. Le Rallye du Maroc accueille la 2e plus grande course au monde. Il y a le Dakar et après il y a le Rallye du Maroc. Cela me fait plaisir pour le Maroc qui a beaucoup investi avec moi. Il y a aussi beaucoup de Marocains qui viennent au rallye. Cela crée de l'émulation.


On a vu beaucoup d'abandons, est-ce que vous avez fait exprès de mettre autant de difficultés et d’obstacles sur le parcours ?

Il n'y a rien de fait qui soit dangereux. Il y a de la difficulté. Le rallye est une épreuve difficile. Tout le monde n'arrive pas jusqu'au au bout. Mais je pense qu'on a eu un très grand taux de réussite. Il y a des gens qui se sont bien préparés. Au final, tout s'est bien passé. Les coureurs étaient bien contents.


Vous avez monté l'équipe Africa Race Team, êtes-vous satisfait de leur performance ?

On est content de voir que ceux qui gagnent en rallye 3 sont des pilotes de l'Africa Race Team (ART). Ils étaient 20 au mois de juin et on en a sélectionné 5 chez les motos et 5 chez les autos. Ils sont là, ils roulent et ils apprennent. Ce qui est important pour moi, c'est que l'Africa Race Team et surtout les pilotes de l'Afrique du Nord soient présents sur le rallye. On a sorti des talents. Il y en a d'autres qui vont arriver. On va s'occuper des Marocains avec nos partenaires.
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