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Regragui perd sur un nouveau terrain, celui de la communication

Walid Regragui n’a convaincu presque personne, au terme de son interview diffusée vendredi soir sur la chaîne «Arryadia». Visiblement dans le déni de l’échec, le sélectionneur national a assumé ses torts, sans toutefois les admettre. Ses nombreuses contradictions et son langage non verbal n’ont fait qu’exaspérer un public déjà bien remonté. Et ses promesses de changement n’engagent que ceux qui veulent bien y croire.

Le temps dira si Walid Regragui a bien assimilé les leçons de la CAN 2023. Ph. Seddik
Le temps dira si Walid Regragui a bien assimilé les leçons de la CAN 2023. Ph. Seddik
Le concept de «niya» a fait couler beaucoup d’encre lors du Mondial 2022, à tel point qu’il a poussé à une réflexion philosophique et inspirée des concepts publicitaires. Mais la «baraka» a vite cédé la place, lorsque la réalité des terrains a ramené des millions de Marocains sur terre, treize mois après que toute une nation s’est hissée sur un nuage. Un retour à la réalité traduit surtout par les nombreuses failles constatées lors de la CAN 2023.



Quelques semaines après l’élimination amère face à l’Afrique du Sud, au stade des huitièmes de finale, Walid Regragui est enfin sorti de son silence. Et nombreux sont ceux qui ont pensé qu’il aurait dû s'en abstenir, au vu de ce qui a été produit comme spectacle désolant devant les caméras d’Arryadia.

Des contradictions à la pelle, de l’émotion et beaucoup de déni

Exit le charisme et le visage plein de confiance, parfois même avec un petit sourire narquois au coin des lèvres. Walid Regragui est apparu le visage pâle, n’a souri qu’à deux ou trois reprises et son regard semblait perdu. Les excuses et le fait d'endosser la responsabilité ont très vite laissé place à la recherche d’explications. On passe alors du mauvais choix des joueurs et la mauvaise stratégie, à l’importance des détails, qui ont causé l’élimination. Le climat est à la fois un élément prépondérant, avant d’être recalé au statut de «détail». Regragui se met lui-même dans la contradiction ensuite. En évoquant le cas de Hakim Ziyech, le sélectionneur pense que le fait qu’il ait joué face à la Zambie, dans un match presque sans enjeu, avait pour but de le préparer et lui donner du rythme de compétition. Quelques instants plus tard, le manque de rythme pour un joueur comme Noussaïr Mazraoui est balayé du revers de la main.

Sauf dans certains cas, où le limogeage n’est pas très loin, un entraîneur de football ne jette jamais ses joueurs en pâture. C’est donc naturellement que Regragui a tenté de protéger au maximum ceux qu’il a choisis pour disputer la CAN. Du coup, les raisons de l’échec semblent être ailleurs pour le sélectionneur national. Même quand il veut s’appuyer sur des données objectives, que lui-même avait reléguées au second plan en Coupe du monde, Walid Regragui tente de lire les chiffres d’un seul point de vue : le sien.

Regragui a fait allusion à des changements dans le staff, dans le rang des joueurs et dans son approche. Dans six semaines, le public aura l’occasion de voir de ses propres yeux si tous ces bons mots vont se traduire dans la réalité. Il ne fait aucun doute que Walid Regragui continue de jouir d’un certain niveau de confiance du public, au vu de l’exploit en Coupe du monde. À lui désormais de faire en sorte que cette confiance renouvelée après un échec soit en un choix juste et justifié.
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