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La crise automobile frappe à Genk et à Paris

La fermeture de l’usine de Genk en Belgique, confirmée la semaine dernière par l’américain Ford, et les difficultés du français PSA Peugeot Citroën, contraint de s’en remettre à l’État, témoignent de la douloureuse crise de surproduction de l’industrie automobile européenne.

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Près de 10 000 emplois directs et indirects sont en jeu avec la fermeture annoncée du site Ford de Genk, en Belgique. L’usine fermera ses portes au terme de la production des modèles actuels, soit fin 2014, a confirmé la direction de Ford Europe. La production des modèles de voitures produits dans cette usine sera délocalisée vers l’usine espagnole de Valence, a-t-il ajouté
Ce plan va permettre de «s’occuper des surcapacités de production liées à la baisse de plus de 20% de la demande globale sur le marché automobile en Europe de l’Ouest depuis 2007», a expliqué Ford, dont le siège européen est à Cologne, en Allemagne.

Le premier ministre belge, Elio Di Rupo, s’est dit «consterné», appelant à trouver de «nouvelles activités économiques» pour une région déjà durement frappée par la crise. Bien qu’attendue, la nouvelle a été accueillie par des cris de colère et des larmes par les centaines de salariés qui s’étaient rassemblés devant l’usine.
Tous les travailleurs étaient déjà en chômage technique cette semaine. Le fait est que Ford produit trop en Europe. Ses usines sur le vieux continent tournent en moyenne à 50% ou 60% de leur capacité. Or, le seuil de rentabilité d’une usine comme celle de Genk se situe aux alentours de 80%.
La fermeture du site de Genk, après celui de Renault à Vilvoorde et d’Opel à Anvers, est un coup dur pour l’emploi en Belgique, mais c’est également une illustration de la crise de surcapacité dont souffre actuellement l’industrie automobile européenne, hors Allemagne.

Le groupe français PSA Peugeot Citroën a déjà annoncé un plan de suppression de 8 000 postes, avec la fermeture en 2014 du site d’Aulnay-sous-Bois, près de Paris. Mercredi dernier, il a confirmé qu’il ne s’en sortirait pas sans l’aide de l’État français. Après avoir annoncé une baisse de son chiffre d’affaires de près de 4%, le groupe a dû accepter de renoncer au versement de tout dividende pendant trois ans pour que l’État accepte de secourir sa banque maison, qui offre des crédits aux acheteurs de voitures du groupe.
PSA a aussi concédé une entrée au conseil de surveillance du groupe d’un représentant des salariés et celle d’un représentant de l’État. PSA, qui reste très dépendant du vieux continent, a le couteau sous la gorge : il estime que le marché automobile européen devrait reculer encore plus que prévu cette année, de 9%, contre -8% prévus auparavant.
En Europe, seuls les constructeurs allemands sortent encore la tête de l’eau. Volkswagen vient d’annoncer une hausse de 60% de son bénéfice net à 11,29 milliards d’euros.
L’Europe a une capacité de production de 15 à 17 millions de véhicules par an, mais 12,3 millions de voitures devraient être achetées en 2012.

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