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Ça va très mal au 190, boulevard Moulay Ismaïl, Casablanca. Jadis au cœur de l’activité automobile nationale, le grand showroom de Kia, qui fait également office de quartier général de la marque au Maroc, affiche un air tristounet.
Ambiance morose, activité quasi à l’arrêt, bureaux presque déserts, nous sommes loin de la période faste de cette marque au Maroc, lorsque le business bâtait son plein et que le personnel et les commerciaux n’avaient même pas le temps de «se gratter la tête», selon l’expression d’un responsable.
Cause de cette léthargie, les véhicules neufs de la marque sud-coréenne ne sont plus, depuis quelque temps, disponibles sur le marché national. Les volumes de ventes mensuels, pratiquement nuls, ont même été écartés des statistiques de l’Association des importateurs des véhicules au Maroc (Aivam).
En termes plus clairs, les clients désireux d’acquérir une Kia, une Cee’d, une Rio ou autre Sportage doivent patienter un peu, sinon, s’ils sont pressés, revoir leurs plans et opter pour une autre marque.
Même baisse de régime du côté du Service après-vente. L’activité est au ralenti et le parking, qui affichait toujours complet il n’y a pas longtemps, est presque vide. Même les agents de sécurité ne sont plus à leurs places. Ils avaient déserté leurs postes faute de payement. Et ils ne sont pas les seuls à avoir pris cette initiative.
Selon des sources concordantes, un nombre important du personnel a choisi de quitter le navire, au lieu de vivre dans l’incertitude. Des fournisseurs sont également montés au créneau pour demander leurs dus. Des actions en justice ont même été entamées contre la société afin de récupérer des avoirs.
Selon des sources concordantes, la crise de Kia Motors Maroc est due à un problème entre les associés, au nombre de deux. Des erreurs de gestion pourraient également être à la source de la situation.
«C’est une grave crise que nous traversons», indique une source. «C’est dommage qu’une marque comme Kia, poids lourd du paysage automobile national, vive une situation aussi critique», se désole notre source.
Toutefois, la crise de Kia n’est pas une crise de marque, c’est plutôt une crise d’importateur. En effet, la marque sud-coréenne a depuis longtemps gagné ses lettres de noblesse sur le marché national. Ses modèles, très appréciés de par leur qualité, leur excellent design et leur bon rapport qualité/prix, n’ont plus rien à prouver. Au contraire, la marque, malgré son jeune âge (lancée au Maroc en 2003), a déjà trôné sur la première marche du podium des ventes au niveau national. «Je ne suis pas inquiet quant à l’avenir de la marque au Maroc. La crise ne peut pas durer éternellement et peut-être même que des solutions sont déjà à l’étude», affirme notre source. «Je suis convaincu qu’après cette crise la marque va étonner davantage les Marocains», conclut-elle.
