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Et la lumière fut…

Allumer, éteindre. Allumer, éteindre. Allumer la lumière, éteindre la lumière… Un geste anodin que l'on accomplit des dizaines de fois dans la journée et des milliers de fois dans sa vie, mais sans, dans la plupart des cas, y prêter beaucoup d'attention.

Et la lumière fut…
Mais, combien de fois un interrupteur peut supporter ces gestes, anodins pour nous, durant sa durée de vie ? «Nos interrupteurs ont une durée de vie qui dépasse les cinq ans, soit plus de 40 000 changements de positions (allumage/extinction)», souligne le responsable du laboratoire de contrôle. Avant leur commercialisation, tous les articles subissent une batterie de contrôles systématiques, notamment de fiabilité, d'endurance, de vieillissement, de corrosion avec le brouillard salin, de résistance à la chaleur, aux chocs mécaniques et à l'étanchéité. La qualité des produits de la marque est contrôlée également en amont au moment du choix des matières premières, ajoute le responsable du laboratoire. Nous sommes au 323, boulevard Moulay Ismaïl à Casablanca, chez Ingelec, entreprise nationale leader arabo-africain de la fabrication de l'appareillage électrique basse tension.

Créée en 1975, cette entreprise s'est forgée, au fil du temps, une solide image de marque, lui garantissant des parts de marché importantes, tant au niveau national qu'international. Détentrice de plus de 2 000 références, l'entreprise conçoit, développe et fabrique une large gamme de produits électriques basse tension destinée aux secteurs du résidentiel, du bâtiment et de l'industrie. Il s'agit notamment des interrupteurs, prises, fiches, boîtes de dérivations, attaches, chevilles, cartouches fusibles et coupe-circuits. Elle distribue également une large gamme de produits pour usage domestique ou industriel tels que les interphones, les vidéophones, les armoires et les câbles de pré-câblage informatique, soit plus de 650 références.

Tout commença lorsque cinq frères de la famille Sekkat, simples commerçants partis de rien, ont décidé de se lancer dans l'aventure. A force de travail, d'acharnement et de flair, d'esprit d'entreprise et d'investissement audacieux, ils ont réussi à se trouver, quelques dizaines d'années plus tard, à la tête d'un groupe affichant un chiffre d'affaires cumulé de près de cinq milliards de dirhams.
Historiquement, c'est dans l'industrie du plastique qu'ont décollé les premières entreprises du groupe, au point que les fondateurs ont été longtemps connu sous l'appellation «skakta dial plastic», comme l'explique un membre de la famille, dans l'éditorial du premier numéro du journal interne du Groupe. Aujourd'hui, le groupe qui compte, entre autres, Maghreb Steel, Ingelec, Plastima, Lamacom, Imacab et 10 Rajeb, est présent dans une quinzaine de métiers à prédominance industrielle mais également dans l'immobilier ou le négoce.

Installée sur une surface totale de plus de 66.000 m2, Ingelec a vu son capital évoluer de 400.000 DH, au moment de sa création à 80 millions de DH aujourd'hui. Le chiffre d'affaires a également suivi une courbe ascendante. Il s'est élevé à 373 millions de DH en 2007, contre 293 millions une année auparavant. 750 employés, dont 79 cadres, constituent l'armada d'Ingelec. Mais, avant d'arriver à ce stade et de glaner la position numéro 1 du marché national et arabo-africain, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Après la création de son premier site Ingelec 1, l'entreprise a connu sa première extension en 1983. En 1992, les responsables ont décidé de créer le site Ingelec 2 (plus de 6.000 m2), puis Ingelec 3 (plus de 14.000 m2) en 1996. Le développement de l'entreprise s'est poursuivi en 2003 par le lancement de Ingelec 4 (près de 30.000 m2), l'intégration de l'usine Sidelec en 2006 et par une deuxième extension de Ingelec 1, l'année dernière.

Selon son management, la réussite de l'entreprise est due essentiellement à la qualité de ses produits. «La qualité fait notre force. Depuis plusieurs années, l'entreprise capitalise sur la qualité dans la réalisation de ses produits et services pour répondre à toutes sortes d'exigences nationales et internationales», souligne Sonia Benyamina, responsable marketing. «Un nombre important de nos produits sont certifiés NF (normes françaises), NM (normes marocaines, VDE (normes allemandes) ou portent le marquage CE», ajoute-t-elle. Pour El Alaoui Talibi Al Eabbas, directeur commercial local, la qualité des produits Ingelec est connue et reconnue par les professionnels. Autres points forts, indique Alaoui, l'entreprise produit une offre riche et complète pour toutes les catégories de clients ainsi qu'une très forte synergie avec les autres sociétés du groupe.

Le réseau de distribution n'est pas en reste puisque l'entreprise couvre la totalité du territoire nationale avec environ 10 000 points de vente. La Recherche et Développement fait une partie intégrante de l'entreprise puisqu'un département de 20 personnes est dédié spécialement à cette activité. Ingénieurs, techniciens et autres chefs de produits s'attèlent quotidiennement à concevoir de nouveaux produits simples et rapides à installer, esthétiques et conformes aux standards internationaux. Mais, le détail qui fait vraiment la différence, insiste la quasi-totalité des responsables, c'est la mentalité des dirigeants. «Une mentalité de vrais industriels qui n'hésitent pas à investir dans les outils de travail afin d'être toujours en phase avec la demande des clients et des professionnels», s'accordent à souligner les responsables.

Et d'ajouter : «Nos dirigeants veulent être de vrais acteurs du secteur et non seulement des fabricants. Ils ne lésinent pas sur les moyens, et hormis les projets d'envergure, l'investissement annuel moyen est d'environ 20 à 30 millions de DH. C'est pour cela que nos équipements sont modernes et sans cesse renouvelés», indiquent les responsables. En effet, la visite aux deux sites Ingelec 1 et 2 montre à quel point l'entreprise est fortement industrialisée. Vastes ateliers, plusieurs dizaines de grosses machines, multitudes de postes de travail, production à la chaîne, cadence de travail soutenue et surtout une impression de grand sérieux qui se dégage de l'endroit, du personnel et des responsables. Probablement l'empreinte de la famille Sekkat, célèbre par son attachement aux valeurs humaines.

A l'atelier de décolletage du site Ingelec 1, douze techniciens s'occupent de onze grosses machines. «C'est la partie métallique de la production. Les machines sont très sophistiquées et certaines d'entre elles ont une capacité de production de 1 200 pièces par minutes», explique Adil Loukili, responsable du site de production. «En visite parfois à ce site, les visiteurs européens affirment ne pas être dépaysés tellement le niveau de technologie est élevé chez nous», ajoute-t-il. Au site Ingelec 2, l'ambiance est tout à fait différente. L'atelier du montage frappe par sa propreté. Quelque 80 femmes s'attèlent au travail avec une grande assurance. Elles ont pour mission d'assembler une dizaine de minuscules pièces. Une tache qu'elles réalisent avec beaucoup de doigté. «En moyenne, chacune d'entre elles assemble un millier de pièces.

Les meilleures peuvent aller jusqu'à 1. 400 pièces», indique Loukili. Ouverte sur l'extérieur, Ingelec exporte 40% de sa production, soit 32% du chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger, notamment dans les pays africains francophones où la marque jouit d'un leadership naturel, selon Ingelec.
«Nous avons une très bonne maîtrise du marché africain. Malgré la concurrence des produits asiatiques sur ce marché, nous avons réussi récemment à récupérer nos parts de marché», explique Karim El Aroui, directeur commercial Export.

«Après avoir baissé de moitié pendant la période de crise, notre chiffre d'affaires sur le marché africain avoisine les 100 millions de DH», ajoute-t-il. Mais, le grand challenge d'Ingelec reste la consolidation de la présence de l'entreprise sur le marché français, «l'un des plus difficiles au monde étant donné que la France compte parmi les puissances électriques mondiales», souligne El Aroui. Selon ce dernier, le chiffre d'affaires réalisé sur le marché français s'est élevé à six millions de DH en 2007. «Nous tablons sur une croissance à deux chiffres, année après année», ajoute-t-il.
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Activité sociale

La Fondation Sekkat a été créée en 2005 en hommage à feu Hadj Mohamed Sekkat, dans le but de respecter son vœu de perpétuer, après son décès, son œuvre de bienfaisance. Reconnue d'utilité publique depuis le début de l'année 2007, son budget annuel est de 25 millions de DH, constitué essentiellement des participations des actionnaires de chaque entreprise du groupe.
La Fondation a participé à la construction et à la gestion de quatre orphelinats sur Casablanca, à savoir Aïn Chock, Sidi Bernoussi, Lalla Hasna et Moulay Rachid, qui accueillent environ mille pensionnaires. Elle est également impliquée dans l'Association de soutien aux hôpitaux, et le financement de plusieurs activités dans le domaine de la santé (opérations chirurgicales, dialyses…). Un hôpital de 125 lits a notamment été construit à Aïn Chock grâce au soutien des fondateurs. Divers projets sont actuellement en cours de réalisation, notamment la construction d'une bibliothèque universitaire à Casablanca, la rénovation d'une aile de la prison des jeunes à Oukacha et la remise à niveau des orphelinats. La Fondation a pour ambition de construire prochainement un centre de formation pour les jeunes en rupture scolaire.
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