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«Le Maroc sera annoncé comme destination Shopping»

Interview. Avec Saad Sefrioui, directeur général de Morocco Tourist Refund S.A et vice-consul honoraire de la République de Madagascar au Maroc, se prononce sur le lancement du premier «Tax Free Shopping Service», une initiative destinée à accroître l'attractivité du Maroc en tant que destination de tourisme de shopping.

«Le Maroc sera annoncé comme destination Shopping»
Il s'agit d'une mesure fiscale permettant aux Marocains résidant à l'étranger et aux touristes de récupérer la TVA sur les achats effectués dans les différents commerces installés dans les aéroports, les ports ou dans les centres commerciaux du pays. La gestion de la détaxe a été confiée à un consortium marocain et irlandais baptisé «Morocco Tourist Refund SA» qui a entrepris des actions auprès des organismes publics et privés pour les sensibiliser aux avantages économiques de cette initiative, appelée à soutenir le développement socio-économique du Royaume et promouvoir le «label Morocco», en parfaite synergie avec la vision stratégique de relance tracée pour des secteurs du tourisme et de l'artisanat.

LE MATIN ÉCO : Où en est aujourd'hui le projet de lancement du service de la détaxe ?

Saad Sefrioui :
C'est en cours de mise en place. Ça va commencer incessamment. Il a fallu bien ficeler tous le processus pour être en conformité avec les standards internationaux. Un touriste en visite au Maroc doit bénéficier de la même qualité du service Premier tax free. Pour ce faire, toute la chaîne est à maîtriser. La collaboration en amont, avec toutes les institutions, existe depuis un an et demi. A date d'aujourd'hui, la Direction générale des impôts (DGI) s'est bien préparée au lancement de cette première initiative, la douane, pour sa part, est en train de finaliser sa démarche. L'Office des changes, lui, est en train de mettre en place les dispositions légales autorisant le Crédit populaire à rembourser la TVA aux non- résidents.
Toute personne ne résidant pas sur le territoire marocain pendant trois mois a le droit d'être remboursé en devises, en point de sortie. Sur le plan marketing et commercial, des partenariats sont déjà noués, d'autres sont en cours.
En magasins affiliés, on est à près de 600. Ils sont identifiés grâce au logo Premier tax free affiché sur les vitrines. Outre la formation dispensée et les efforts de sensibilisation déployés, nous travaillons aussi sur un guide de shopping spécial Maroc, notre objectif est de faire de Casablanca ou de Marrakech, des destinations Shopping comme c'est le cas pour Dubaï.
Avec le Centre monétique interbancaire (CMI), nous sommes sur un projet qui touche à sa fin. Il s'agit de la mise au point d'un système d'information, qui en temps réel permet la transmission de l'information du magasin à la douane, à la DGI et à Morocco Tourist Refund. Dans trois à six mois, pourrait aboutir ce projet de dématérialisation.

Vous avez donc de la visibilité pour ce projet ?

On a hâte de savoir comment le service va fonctionner. On aura plus de visibilité sur le déploiement réel dans quelques jours. On va mettre en place des pilotes d'essai au niveau des ports et des aéroports. Surtout que l'Office national des aéroports donnera son aval sur les locaux. C'est en cours.
Le Maroc est le premier pays africain et le deuxième pays du monde arabe à proposer le service de la détaxe. Au niveau de l'Union européenne, un Espagnol par exemple, qui voyage en France et veut faire la détaxe doit quitter l'Union. A Tanger, par contre, il peut être détaxé.
C'est d'une nouvelle image du Maroc qu'il s'agit.
Vous vous attendez donc à une nette amélioration de cette activité au Maroc?
On a un business plan assez prometteur. Dans notre démarche, on s'est inspiré au début du modèle jordanien. La Jordanie, le premier pays arabe à lancer la détaxe, affiche de belles réalisations. Au Maroc, le potentiel est largement plus important avec un nombre de touristes plus élevé. Le touriste africain est également à prendre en compte.
D'autant que ce service est fortement demandé. Sur le terrain, on a été agréablement surpris par le nombre de commerces et de franchisés qui réclamaient la détaxe. Nombreux sont ceux qui se demandent sur la date de lancement effectif de ce service. Cette initiative devra répondre à un vrai besoin. Je tiens à signaler que nous accompagnons les commerçants au niveau marketing et commercial, tout est complètement gratuit à savoir les installations des logiciels, les formations, les insertions publicitaires…

Comment se fait alors le remboursement de la TVA ?

Le remboursement de 13% de la TVA se fait sur le montant TTC. Le commerçant n'a rien à perdre ni à gagner. Le commerçant nous envoie juste le bordereau, c'est nous qui prenons à notre charge le remboursement de la TVA au touriste. A signaler que la détaxe peut être accordée au client lorsque la somme des achats par jour dans un même magasin est supérieure ou égale à 2.000 dirhams TTC. D'ailleurs, avec le démantèlement tarifaire, le Maroc sera au même prix qu'en Europe. Avec le remboursement des 13% de la TVA, les prix deviendront moins chers qu'en France par exemple.

Vous êtes donc un prestataire de service pour le compte de l'Etat ?

On est des prestataires de services pour le compte de l'Etat. Et nous serons remboursés par la Direction générale des impôts dans des délais assez raisonnables.
Je tiens à noter que dans le cadre du cahier de charges de la DGI, on est tenu d'être présent dans tous les ports et aéroports internationaux avec des bureaux de change. C'est pourquoi, on a signé une convention avec le Crédit populaire qui dispose d'un portefeuille important de MRE, notre principale cible de la détaxe. Il sera notre partenaire de remboursement dans les points de sortie des ports et aéroports.

Ne s'agit-il pas d'un manque à gagner pour l'Etat ?

C'est un service incitatif, même si la Direction des impôts perd une partie de la TVA, elle récupère sur d'autres ressources, notamment sur l'augmentation de chiffre d'affaires dans tous les commerces grâce au service de détaxe. En outre, dans la prochaine loi de Finances, un certain nombre de produits de l'artisanat seront assujettis à la TVA. Les retombées, dans quelques années, ne seront que bénéfiques pour le Maroc qui sera annoncé comme destination Shopping.

Comment s'est faite la première rencontre avec le groupe Premier Tax Free ?

L'opération d'édition de bordereau de détaxe à l'étranger m'a donné l'idée de lancer ce service au Maroc, un créneau que d'autres personnes ont souhaité investir bien avant. A cet effet, on était voir le président du groupe. Je tiens à préciser que c'est la première fois dans le monde que le groupe, à travers Premier tax free, met en place une joint-venture avec un groupe privé. C'est ainsi que s'est constituée la société qui compte dans son tour de table, le groupe Premier Tax Free avec 51% du capital actuellement établi à 300.000 dirhams, et qui est appelé à être augmenté très rapidement. Le reste est détenu par les deux groupes marocains Sefrioui et Iraqui.
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