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La fusion Es-Saâda et CNIA en marche

Les assureurs affûtent leurs armes. C'est désormais à coup de rapprochements que les uns et les autres s'apprêtent à engager dans un futur très proche.

La fusion Es-Saâda et CNIA en marche
Dernière opération en date, bien qu'il ne s'agisse toujours que de bribes d'informations, la fusion entre Es-Saâda et la CNIA (Compagnie nord-africaine et intercontinentale d'assurance). En fait, une propension qui s'inscrit dans la même foulée que celle de 2006 et au cours de laquelle le secteur a été marqué par un mouvement de concentration avec le rachat de la compagnie Es-Saâda par le groupe Saham (actionnaire de référence de la CNIA).

Après avoir pris le contrôle de la société Taslif en avril 2007 dépassant ainsi les 40% des droits de vote, le groupe Saham et sa filiale CNIA Assurances avaient lancé une OPA sur les actions Taslif. Cette offre avait porté sur les 94.469 titres constituant le flottant de ladite société en Bourse au prix unitaire de 652 DH. Lors de la période de souscription qui s'est échelonné du 24 octobre au 26 octobre 2007, aucun vendeur ne s'était manifesté, témoignant ainsi de la confiance des investisseurs dans l'avenir de la société. Dans le but de soutenir sa stratégie de développement, la CNIA avait procédé à une recapitalisation de 1,14 MMDH, portant ainsi son capital à 1,35 MMDH. Rappelons qu'à fin 2006, la compagnie d'assurance de Saham Holding a dégagé un chiffre d'affaires de 1,2 MMDH, correspondant à une part de marché de 8,4%. De son côté, Es-Saâda avait procédé à l'augmentation de capital en trois phases.

La première étape concernait une augmentation de capital de 500 MDH via l'émission de 5.000.000 actions de 100 DH chacune à libérer intégralement en numéraire, alors qu'une autre augmentation de capital réservée de 430 MDH a été entreprise par compensation avec les créances CNIA, dans le but d'absorber les pertes de la compagnie. Enfin, il est envisagé une recapitalisation de 500 MDH à opérer au plus tard le 10 mars 2008 par émission de 5.000.000 actions d'une valeur nominale unitaire de MAD 100, à libérer intégralement en numéraire. In fine, le capital social d'Es-Saâda devrait se monter à 1,1 MMDH.

Assistant à une nouvelle reconfiguration sectorielle traduite notamment par un mouvement de fusions capitalistiques, l'industrie des assurances devrait donc renforcer davantage son rôle majeur de collecte d'épargne. Compte tenu de son rôle majeur dans cette collecte, la protection des patrimoines et le financement de l'économie, l'Etat accorde une importance particulière au secteur des assurances.
Ainsi, conformément à cette volonté de moderniser et d'assainir la filière, une réforme d'envergure a été menée par le ministère des Finances au milieu des années 90, donnant lieu à la liquidation du quart des compagnies d'assurance et à la promulgation d'un nouveau Code des assurances, conçu en vue d'assurer une conformité des textes nationaux aux normes en vigueur sur le plan international. Toutefois, cette dynamique positive capitalise sur le sous-équipement structurel qui caractérise le marché marocain de l'assurance. En effet, le taux de pénétration reste assez limité pour la Vie et la Non Vie. De même, le marché marocain de l'assurance fait état d'une faible densité, traduisant un potentiel de développement significatif dans les années à venir.

En 2008, la restructuration du secteur devrait se poursuivre à travers notamment l'élargissement probable du champ des assurances obligatoires.
En outre, l'accélération du développement de l'Assurance Vie qui recèle un gisement de potentiel considérable, devrait indéniablement doper les revenus des compagnies, spécialement celles adossées à des groupes bancaires. Sur le plan des placements, la suppression du régime dérogatoire devrait pousser les assureurs à prendre davantage de risques sur le marché actions induisant, de ce fait, une augmentation de la volatilité du rendement de leur portefeuille. A noter par ailleurs que le secteur montre une certaine sensibilité quant aux réformes règlementaires ponctuelles qu'il subies ; le rapatriement des parts salariales à la CIMR en vigueur depuis 2003 s'étant traduit par un tassement du chiffre d'affaires global.
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Eviter les couacs

Prévue initialement en 2006, la suppression des abattements fiscaux (50% quand la durée de détention des titres boursiers est supérieure à 4 ans et 25% quand celle-ci est supérieure à 2 ans) sur les plus-values sur cession des valeurs mobilières figure parmi les dispositions de la Loi de finances 2008.

A noter que la Fédération des assurances avait plaidé pour une éventuelle suppression de cette disposition au vu des répercussions négatives qu'elle risque d'avoir sur d'une part le marché actions (risque de prises de bénéfices) et d'autre part sur les résultats des compagnies d'assurance (les provisions sur les moins-values latentes pour toute perte potentielle égale ou supérieure à 25% de leurs actifs investis en Bourse devraient impacter à la baisse le RN).
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