Au plan externe justement, le ralentissement palpable de l'activité dans les principaux foyers de croissance et les perturbations que connaissent les marchés de l'énergie, des matières premières et même des produits alimentaires incitent de plus en plus à la prudence. De fait, selon certains observateurs, le PIB prévisionnel, au titre de cet exercice, serait même un peu trop majoré, si l'on tient en compte l'autre facteur exogène, à savoir l'aléa climatique. En effet, l'économie nationale, tout en subissant des pressions et le joug des cours des matières premières importées, demeure conditionnée par l'évolution des activités
primaires.
Mais en attendant cet éventuel retour de sève, force est de constater un renchérissement considérable du cours des matières premières dont le Maroc est fortement dépendant au niveau de son apprivoisement. Et puis que l'on ne s'y méprenne point : cette pression se fera sentir à un moment ou à un autre au niveau de la rubrique « Charges communes » de fonctionnement et du compte spécial « Fonds de soutien des prix de certains produits alimentaires ». Même si les autorités publiques, estime le CMC, ont pris des précautions en tablant sur un prix de baril de pétrole de 75 dollars, soit 10 dollars de plus par rapport au projet de Loi de finances 2007. Au total, le budget prévisionnel de la compensation prévisionnel au titre de 2008 se situerait aux environs de 20 MMDH.
Si les prix des produits pétroliers et de certains produits alimentaires seraient stabilisés grâce aux mécanismes de compensation, tôt ou tard ce mécanisme montrera ses limites. Ce qu'il faut savoir, c'est que le compte extérieur pourrait lui aussi connaître une situation nouvelle. Si jusqu'à présent le compte courant a été excédentaire, il faut bien se rendre compte que ce taux est devenu négatif en 2007. Plus précisément, les excédents au titre des transferts MRE et du Voyage ne sont plus suffisants pour couvrir le déficit commercial; la couverture de ce déficit n'a été assurée que grâce aux flux positifs observés au niveau des investissements et prêts privés étrangers.
Dès lors, il faudra bien trouver d'autres planches de salut pour soulager la Caisse de compensation. Certes, l'une des parades serait de répercuter les hausses survenues sur les marchés mondiaux. Cependant, toutes choses égales par ailleurs, cela ne peut que se traduire par des processus d'ajustement nominaux qui auraient pour effet d'affecter les prévisions de l'inflation. Dans cette éventualité, estime l'Observatoire privé de l'économie marocaine, « la politique monétaire, dont l'objectif premier est de défendre la valeur de la monnaie, deviendrait plus restrictive entraînant, par ricochet, des contractions au plan de la croissance ». Selon la note de présentation du projet de budget, des actions seraient entreprises pour maintenir le niveau du déficit au seuil soutenable de 3%.
C'est ainsi que l'on a pris option pour une maîtrise des dépenses de l'Etat et de la masse salariale publique dans des limites comparables à ce qui est en vigueur dans les pays à structures économiques équivalentes. Sous cet angle, explique-t-on, l'une des mesures à laquelle veilleront les pouvoirs publics seraient la limitation des créations d'emplois au strict minimum; ce nombre qui concerne les secteurs sociaux prioritaires (santé, éducation, sécurité et justice) ne devrait pas dépasser les 16.000 en 2008. La progression de la masse salariale publique serait de 6,8% pour atteindre 67 MMDH, soit un taux identique à celui prévu pour le PIB, ce qui laisse penser que la politique de l'Etat en la matière serait de préserver le pouvoir d'achat.
Au chapitre des dépenses au titre des charges communes, particulièrement celles ayant trait aux dépenses de compensation intéressant certains produits de base (Sucre, farine de blé tendre, huile végétale, soutien aux provinces sahariennes), et produits énergétiques (pétrole et gaz butane), il est réaffirmé le soutien de l'Etat. De son côté, la maîtrise des dépenses de l'Etat passe aussi par la réduction du poids des charges de la dette publique notamment celle d'origine extérieure.
A cet effet, la stratégie de la gestion active de cette composante sera poursuivie : sa conversion en investissements productifs et le refinancement de la composante onéreuse en sont les principaux mécanismes.
Sur ce registre, après plusieurs années de baisse, la dette extérieure renoue avec la hausse en 2007. Les charges de cette ressource s'élèvent à 9,4 MMDH, en hausse de 2,8%. Cette progression est imputable à l'effort fourni ces dernières années pour réduire, voire éliminer les flux nets négatifs des emprunts extérieurs.
A cela s'est ajouté le renchérissement des taux d'intérêts sur le marché financier international. La stratégie retenue s'appuie également sur une amélioration des recettes. Les mesures entreprises dans ce sens résident dans la modernisation du système fiscal, la restructuration de l'Administration fiscale.
Dans cette perspective, il est prévu des hausses s'échelonnant entre 20% pour les impôts directs et les taxes assimilés et 27-28% pour les droits d'enregistrement et de timbre et les impôts indirects collectés par la Direction générale des impôts. Au sein des impôts indirects, les hausses de la TVA sont les plus soutenues : 27% pour la TVA prise en charge par la DGI, 24% pour la TVA à
l'importation.
Même dans cette configuration qui ménage une place importante pour la progression des recettes, les risques d'un dépassement d'un déficit supérieur à 3% du PIB (y compris 3 MMDH au titre des recettes de privatisations) contre 2,6% du PIB en projet de Loi de finances pour l'année 2007 actualisé, ne sont pas à exclure.
Ces risques sont liés à la pression des dépenses au titre de la compensation par rapport à la prévision, ensuite le dépassement par rapport à la prévision des salaires des fonctionnaires, enfin des moins values par rapport à la prévision des recettes de privatisation et des plus values importantes par rapport à la prévision des recettes fiscales notamment l'IS, l'IR et la TVA.
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Les normes de référence les plus couramment utilisées sont celles qui rapportent les dépenses de personnel aux ressources ordinaires du budget ou encore au PIB. On convient généralement que, pour une gestion saine des finances de l'Etat, les dépenses de personnel ne devraient pas dépasser 35 % des recettes ordinaires du budget.
primaires.
Mais en attendant cet éventuel retour de sève, force est de constater un renchérissement considérable du cours des matières premières dont le Maroc est fortement dépendant au niveau de son apprivoisement. Et puis que l'on ne s'y méprenne point : cette pression se fera sentir à un moment ou à un autre au niveau de la rubrique « Charges communes » de fonctionnement et du compte spécial « Fonds de soutien des prix de certains produits alimentaires ». Même si les autorités publiques, estime le CMC, ont pris des précautions en tablant sur un prix de baril de pétrole de 75 dollars, soit 10 dollars de plus par rapport au projet de Loi de finances 2007. Au total, le budget prévisionnel de la compensation prévisionnel au titre de 2008 se situerait aux environs de 20 MMDH.
Si les prix des produits pétroliers et de certains produits alimentaires seraient stabilisés grâce aux mécanismes de compensation, tôt ou tard ce mécanisme montrera ses limites. Ce qu'il faut savoir, c'est que le compte extérieur pourrait lui aussi connaître une situation nouvelle. Si jusqu'à présent le compte courant a été excédentaire, il faut bien se rendre compte que ce taux est devenu négatif en 2007. Plus précisément, les excédents au titre des transferts MRE et du Voyage ne sont plus suffisants pour couvrir le déficit commercial; la couverture de ce déficit n'a été assurée que grâce aux flux positifs observés au niveau des investissements et prêts privés étrangers.
Dès lors, il faudra bien trouver d'autres planches de salut pour soulager la Caisse de compensation. Certes, l'une des parades serait de répercuter les hausses survenues sur les marchés mondiaux. Cependant, toutes choses égales par ailleurs, cela ne peut que se traduire par des processus d'ajustement nominaux qui auraient pour effet d'affecter les prévisions de l'inflation. Dans cette éventualité, estime l'Observatoire privé de l'économie marocaine, « la politique monétaire, dont l'objectif premier est de défendre la valeur de la monnaie, deviendrait plus restrictive entraînant, par ricochet, des contractions au plan de la croissance ». Selon la note de présentation du projet de budget, des actions seraient entreprises pour maintenir le niveau du déficit au seuil soutenable de 3%.
C'est ainsi que l'on a pris option pour une maîtrise des dépenses de l'Etat et de la masse salariale publique dans des limites comparables à ce qui est en vigueur dans les pays à structures économiques équivalentes. Sous cet angle, explique-t-on, l'une des mesures à laquelle veilleront les pouvoirs publics seraient la limitation des créations d'emplois au strict minimum; ce nombre qui concerne les secteurs sociaux prioritaires (santé, éducation, sécurité et justice) ne devrait pas dépasser les 16.000 en 2008. La progression de la masse salariale publique serait de 6,8% pour atteindre 67 MMDH, soit un taux identique à celui prévu pour le PIB, ce qui laisse penser que la politique de l'Etat en la matière serait de préserver le pouvoir d'achat.
Au chapitre des dépenses au titre des charges communes, particulièrement celles ayant trait aux dépenses de compensation intéressant certains produits de base (Sucre, farine de blé tendre, huile végétale, soutien aux provinces sahariennes), et produits énergétiques (pétrole et gaz butane), il est réaffirmé le soutien de l'Etat. De son côté, la maîtrise des dépenses de l'Etat passe aussi par la réduction du poids des charges de la dette publique notamment celle d'origine extérieure.
A cet effet, la stratégie de la gestion active de cette composante sera poursuivie : sa conversion en investissements productifs et le refinancement de la composante onéreuse en sont les principaux mécanismes.
Sur ce registre, après plusieurs années de baisse, la dette extérieure renoue avec la hausse en 2007. Les charges de cette ressource s'élèvent à 9,4 MMDH, en hausse de 2,8%. Cette progression est imputable à l'effort fourni ces dernières années pour réduire, voire éliminer les flux nets négatifs des emprunts extérieurs.
A cela s'est ajouté le renchérissement des taux d'intérêts sur le marché financier international. La stratégie retenue s'appuie également sur une amélioration des recettes. Les mesures entreprises dans ce sens résident dans la modernisation du système fiscal, la restructuration de l'Administration fiscale.
Dans cette perspective, il est prévu des hausses s'échelonnant entre 20% pour les impôts directs et les taxes assimilés et 27-28% pour les droits d'enregistrement et de timbre et les impôts indirects collectés par la Direction générale des impôts. Au sein des impôts indirects, les hausses de la TVA sont les plus soutenues : 27% pour la TVA prise en charge par la DGI, 24% pour la TVA à
l'importation.
Même dans cette configuration qui ménage une place importante pour la progression des recettes, les risques d'un dépassement d'un déficit supérieur à 3% du PIB (y compris 3 MMDH au titre des recettes de privatisations) contre 2,6% du PIB en projet de Loi de finances pour l'année 2007 actualisé, ne sont pas à exclure.
Ces risques sont liés à la pression des dépenses au titre de la compensation par rapport à la prévision, ensuite le dépassement par rapport à la prévision des salaires des fonctionnaires, enfin des moins values par rapport à la prévision des recettes de privatisation et des plus values importantes par rapport à la prévision des recettes fiscales notamment l'IS, l'IR et la TVA.
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Soutenabilité des finances publiques
De par le poids qu'elles représentent dans le budget, les dépenses de personnel constituent le premier poste des dépenses de fonctionnement qui grève les ressources budgétaires et réduit les marges de manœuvre de l'Etat en matière d'investissement. La maîtrise de ces dépenses est devenue de ce fait l'une des préoccupations majeures dans la gestion des finances publiques. Dans le but d'instaurer un certain équilibre entre les différentes composantes des dépenses aussi bien de fonctionnement que d'investissement, les gestionnaires des finances publiques cherchent à se conformer autant que possible à des normes budgétaires permettant de garantir la soutenabilité dans le temps des finances de l'Etat.Les normes de référence les plus couramment utilisées sont celles qui rapportent les dépenses de personnel aux ressources ordinaires du budget ou encore au PIB. On convient généralement que, pour une gestion saine des finances de l'Etat, les dépenses de personnel ne devraient pas dépasser 35 % des recettes ordinaires du budget.
