LE MATIN : Peut-on dire aujourd'hui que le design est le parent pauvre de la création au Maroc ?
Soumaya Jalal Mikou: Le design est un métier mais, malheureusement, il est perçu ici comme une démarche ponctuelle de relooking de produits d'artisanat ou essentiellement artistique. Or dans la réalité de la pratique du design et dans sa définition à l'échelle internationale c'est un métier à part entière qui s'exerce à plein temps. Le designer assure la conception et la réalisation d'un produit et veille à sa réalisation. Il a la même démarche qu'un architecte à l'égard d'un bâtiment, ou un urbaniste à l'égard d'une ville. Moi, qui suis designer textile, je fabrique au quotidien du tissu pour des chantiers au Maroc et à l'étranger, je participe à des projets d'espaces publics ou privés…c'est un travail comme un autre, tout ce qu'il y a de plus pragmatique, utile et normal.
Jusque-là le design, à l'international, était lié à l'industrie. Au moment de la révolution industrielle, en Occident, le design avait été précurseur pour booster les ventes. Bien que n'ayant pas connu la même évolution que cette révolution industrielle, notre artisanat a heureusement survécu, malgré qu'elle l'ait quelque peu dérangé. Aujourd'hui le monde désire de nouveau des produits faits-main, soutenus par de vrais savoir-faire. Il y a un regain d'intérêt pour le fait-main, la plus-value par la qualité du savoir-faire et par l'identité culturelle. Il existe une clientèle internationale férue de ce type de produits.
Cette tendance se confirme à travers le monde et le Maroc est assez bien positionné, notamment sur le créneau très en vogue en ce moment de l'artisanat contemporain où toutes les qualités sont réunies dans un produit qui allie know-how, technologie, recherche, innovation, etc. On assiste donc à un retour en force de l'artisanat contemporain haut de gamme. Fort heureusement, notre pays est perçu comme un fort lieu d'artisanat contemporain.
Que faites-vous pour surfer sur cette vague ?
Nous tentons de l'aborder du mieux que nous pouvons. Nous avons été sélectionnés par le Salon maisons et objets à Paris pour être les «Talents à la carte» du Maroc, l'objectif était de représenter l'artisanat contemporain marocain à travers des artisans créateurs capables de véhiculer une image à la fois d'innovation et de maîtrise des savoir-faire traditionnels. Cette manifestation nous assure une visibilité et une médiatisation internationale sur une année, de septembre 2007 à septembre 2008. Portés par cet événement unificateur, nous nous appliquons à continuer à assurer à notre design une certaine visibilité en nous ouvrant à d'autres événements.
Est-ce que toute cette dynamique a abouti à la création de votre association ?
En quelque sorte, puisque l'Association des designers du Maroc a été créée en mars dernier. Elle n'a pas encore de moyens matériels, nous tenons des réunions entre professionnels du secteur, nous nous concertons sur des sujets divers et variés. L'association est venue matérialiser une série d'actions que nous menions en continu depuis plusieurs années. Un peu partout à travers le monde, nous sommes invités et participons à des événements nationaux et internationaux. Aujourd'hui, nous sommes une quinzaine de designers, regroupés de manière permanente autour d'une moyenne de cinq à six événements par an, et une soixantaine environ répartis entre Rabat, Casablanca et Marrakech qui participent seuls ou ensemble à des salons, biennales ou autres événements.
A valeur d'aujourd'hui, l'association est essentiellement occupée à faire face à l'organisation de manifestations auxquelles elle est amenée à participer. Nous n'avons pas eu le temps de mener campagne pour solliciter de nouvelles adhésions… Les designers du Maroc, comme partout ailleurs, proviennent d'horizons différents. Pour l'instant, le noyau de base est constitué de designers de formation ou autodidactes, d'architectes d'intérieur qui forment le plus gros des effectifs et d'architectes. Bien sûr il y en a d'autres que nous n'avons pas encore approchés, notamment les graphistes, ceux qui sont spécialisés dans l'emballage et le packaging par exemple ou les stylistes… L'essentiel est que ces trois noyaux de départ existent et se développent.
Quel sera le prochain Evénement ?
Ce sera un salon à Miami en Floride, où nous sommes invités à présenter la créativité marocaine. Ce salon, intitulé «l'Europe aux Etats-Unis», permettra de regrouper les créateurs-producteurs marocains et d'autres entreprises autour d'un projet d'amorce du marché américain.
Dans le paysage économique marocain, quelles sont les perspectives d'avenir du design ?
C'est un métier qui a beaucoup d'avenir, non seulement au Maroc mais aussi à l'étranger. Les produits des designers marocains sont très prisés à l'international.
Quant aux débouchés, tout dépend de la qualité du créateur et de sa capacité à se renouveler. Le ministère de l'Artisanat a aussi initié une dynamique autour du design et accompagne la réalisation de certains projets à travers des commandes de collections auprès des designers.
Soumaya Jalal Mikou: Le design est un métier mais, malheureusement, il est perçu ici comme une démarche ponctuelle de relooking de produits d'artisanat ou essentiellement artistique. Or dans la réalité de la pratique du design et dans sa définition à l'échelle internationale c'est un métier à part entière qui s'exerce à plein temps. Le designer assure la conception et la réalisation d'un produit et veille à sa réalisation. Il a la même démarche qu'un architecte à l'égard d'un bâtiment, ou un urbaniste à l'égard d'une ville. Moi, qui suis designer textile, je fabrique au quotidien du tissu pour des chantiers au Maroc et à l'étranger, je participe à des projets d'espaces publics ou privés…c'est un travail comme un autre, tout ce qu'il y a de plus pragmatique, utile et normal.
Jusque-là le design, à l'international, était lié à l'industrie. Au moment de la révolution industrielle, en Occident, le design avait été précurseur pour booster les ventes. Bien que n'ayant pas connu la même évolution que cette révolution industrielle, notre artisanat a heureusement survécu, malgré qu'elle l'ait quelque peu dérangé. Aujourd'hui le monde désire de nouveau des produits faits-main, soutenus par de vrais savoir-faire. Il y a un regain d'intérêt pour le fait-main, la plus-value par la qualité du savoir-faire et par l'identité culturelle. Il existe une clientèle internationale férue de ce type de produits.
Cette tendance se confirme à travers le monde et le Maroc est assez bien positionné, notamment sur le créneau très en vogue en ce moment de l'artisanat contemporain où toutes les qualités sont réunies dans un produit qui allie know-how, technologie, recherche, innovation, etc. On assiste donc à un retour en force de l'artisanat contemporain haut de gamme. Fort heureusement, notre pays est perçu comme un fort lieu d'artisanat contemporain.
Que faites-vous pour surfer sur cette vague ?
Nous tentons de l'aborder du mieux que nous pouvons. Nous avons été sélectionnés par le Salon maisons et objets à Paris pour être les «Talents à la carte» du Maroc, l'objectif était de représenter l'artisanat contemporain marocain à travers des artisans créateurs capables de véhiculer une image à la fois d'innovation et de maîtrise des savoir-faire traditionnels. Cette manifestation nous assure une visibilité et une médiatisation internationale sur une année, de septembre 2007 à septembre 2008. Portés par cet événement unificateur, nous nous appliquons à continuer à assurer à notre design une certaine visibilité en nous ouvrant à d'autres événements.
Est-ce que toute cette dynamique a abouti à la création de votre association ?
En quelque sorte, puisque l'Association des designers du Maroc a été créée en mars dernier. Elle n'a pas encore de moyens matériels, nous tenons des réunions entre professionnels du secteur, nous nous concertons sur des sujets divers et variés. L'association est venue matérialiser une série d'actions que nous menions en continu depuis plusieurs années. Un peu partout à travers le monde, nous sommes invités et participons à des événements nationaux et internationaux. Aujourd'hui, nous sommes une quinzaine de designers, regroupés de manière permanente autour d'une moyenne de cinq à six événements par an, et une soixantaine environ répartis entre Rabat, Casablanca et Marrakech qui participent seuls ou ensemble à des salons, biennales ou autres événements.
A valeur d'aujourd'hui, l'association est essentiellement occupée à faire face à l'organisation de manifestations auxquelles elle est amenée à participer. Nous n'avons pas eu le temps de mener campagne pour solliciter de nouvelles adhésions… Les designers du Maroc, comme partout ailleurs, proviennent d'horizons différents. Pour l'instant, le noyau de base est constitué de designers de formation ou autodidactes, d'architectes d'intérieur qui forment le plus gros des effectifs et d'architectes. Bien sûr il y en a d'autres que nous n'avons pas encore approchés, notamment les graphistes, ceux qui sont spécialisés dans l'emballage et le packaging par exemple ou les stylistes… L'essentiel est que ces trois noyaux de départ existent et se développent.
Quel sera le prochain Evénement ?
Ce sera un salon à Miami en Floride, où nous sommes invités à présenter la créativité marocaine. Ce salon, intitulé «l'Europe aux Etats-Unis», permettra de regrouper les créateurs-producteurs marocains et d'autres entreprises autour d'un projet d'amorce du marché américain.
Dans le paysage économique marocain, quelles sont les perspectives d'avenir du design ?
C'est un métier qui a beaucoup d'avenir, non seulement au Maroc mais aussi à l'étranger. Les produits des designers marocains sont très prisés à l'international.
Quant aux débouchés, tout dépend de la qualité du créateur et de sa capacité à se renouveler. Le ministère de l'Artisanat a aussi initié une dynamique autour du design et accompagne la réalisation de certains projets à travers des commandes de collections auprès des designers.
