D'après les résultats du dernier Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) en 2004, la population urbaine totale de la province de Tan Tan, concentrée au niveau du bipôle Tan Tan-El Ouatia, atteint 67105 habitants, répartis en 14424 ménages. Elle représente moins de 0,2% de la population urbaine nationale, mais elle concentre à elle seule près du quart de la population urbaine de la région Guelmim-Es-Smara. El Ouatia, qui s'est récemment développée autour du port, n'arrive pas à stabiliser sa population. Au cours de la dernière décennie, elle a connu une réduction de 2% par an. Ce dépeuplement serait lié, de l'avis des acteurs locaux, à la surexploitation des ressources halieutiques locales, à la fluctuation de l'activité du port et au prix élevé des loyers ou de la construction.
Contrairement à El Ouatia, la ville de Tan Tan a connu une croissance démographique soutenue de 3% par an depuis 1994, liée à l'arrivée de migrants venus des différentes provinces du pays et à la forte dynamique de sédentarisation qui touche les tribus nomades, dont le mode de vie n'arrive plus à s'adapter aux transformations de la société et de l'économie régionale.
Ainsi, le taux d'urbanisation de la province de Tan Tan est passé de 92% en 1994 à 96% en 2000 (respectivement 62% et 55% au niveau régional et au niveau national). La tendance de la zone à la sédentarisation peut être confirmée par la réduction constante de la taille des ménages. Celle-ci est actuellement de 5,2 en milieu rural et de 4,7 à Tan-Tan. La grande famille nomade se sédentarise, créant une forte demande d'emploi et d'habitat.
Le tertiaire : premier secteur en matière d'offres d'emploi La population active occupée de Tan-Tan est employée principalement, selon les résultats des enquêtes du SDAU, dans les secteurs du tertiaire (60%), du secondaire (35%) et du primaire (5%). A El Ouatia, le secondaire prend une part assez importante, environ 51%, contre 47% pour le tertiaire.
Faute de données fiables, cette structure de l'emploi n'englobe pas une part importante des actifs du secteur informel, qui atténue les effets négatifs du chômage. Les occupations principales dans ce secteur sont le commerce ambulant et la circulation (contrebande) des marchandises détaxées à partir des provinces du Sud.
Les principales activités économiques de la ville se résument par les secteurs
suivants:
La pêche maritime Le port d'El Ouatia, mis en service en 1982, est considéré comme l'un des plus importants du Sud marocain. Destiné au renforcement du système d'exploitation des ressources halieutiques des côtes méridionales, il a fortement influencé la structure de l'économie locale et régionale. Le secteur de la pêche, notamment représenté par l'Omnium marocain des pêches, offre environ 2400 emplois permanents et plus de 10.000 emplois en haute saison. Le volume des débarquements des produits de la mer a atteint au cours des six dernières années (2000-2005) près de 170.000 tonnes, soit une valeur de près de 240 millions de dirhams.
Il est toutefois à signaler que l'activité de la pêche reste irrégulière, voire précaire, du fait de la nature saisonnière de l'activité, de l'ensablement des bassins du port et de l'instauration de périodes de repos biologique de plus en plus longues. Les débarquements ont atteint plus de 300.000 tonnes en 2001 contre moins de 113.000 en 2003.
L'industrie Depuis la mise en service du port, trois quartiers industriels ont été aménagés. Ils accueillent 16 établissements spécialisés dans la conserverie, la production de farine de poisson et la fabrication de glace. Ces fabriques emploient environ 4.000 personnes et génèrent près de 220 millions de dirhams de recettes.
Le commerce et les services Ce secteur constitue une source de revenus principale ou complémentaire pour de nombreux ménages de Tan-Tan. Les résultats des enquêtes sur les «petites activités» font apparaître que plus de 80% des enquêtés sont actifs dans le secteur du commerce et des services.Le commerce le plus développé est celui des denrées alimentaires destinées à l'approvisionnement des citadins et d'une population nomade en régression. En plus des magasins permanents, le souk hebdomadaire du dimanche joue un rôle important dans la petite distribution.
L'agriculture Ce secteur est dominé par l'élevage. En raison de pratiques d'origine nomade, l'élevage continue de constituer une source de revenus pour une bonne partie des habitants de Tan-Tan. Un petit nombre de caprins cohabite avec les familles dans leur demeure.
Le tourisme et l'artisanat L'incidence de l'activité touristique reste encore limitée, malgré les potentialités constituées par un riche patrimoine culturel local, une côte atlantique étendue et l'originalité des paysages et des écosystèmes désertiques. La structure d'accueil à Tan Tan et à El Ouatia ne dépassait pas 39 hôtels en 2001, dont seulement 3 classés, plus un camping. Il est à noter que la province de Tan-Tan accueille un flux important de tourisme caravanier, dont l'incidence sur l'économie locale reste limitée, voire nulle. Le projet de «la Plage de l'oued Chbika», qui vient d'être lancé, devrait modifier cette situation.
L'artisanat ne parvient pas à décoller malgré les encouragements de l'Etat qui a appuyé le secteur par la construction d'un centre d'apprentissage et l'organisation des artisans. En 2001, le nombre d'ateliers artisanaux était de l'ordre de 760, employant 2300 personnes.
Il est à signaler que la reprise, depuis 2004, de l'organisation du Moussem de Tan Tan pourrait donner un nouveau souffle aux activités touristiques et artisanales.
L'administration La promotion de Tan-Tan au rang de chef-lieu de province a permis à la ville d'accueillir un nombre important d'entités d'encadrement administratif et de développement économique et social, à côté de son activité militaire initiale qui continue à engager un certain nombre d'employés.
Le bâtiment et les travaux publics Malgré la lenteur de l'activité de la construction, ce secteur offre un nombre important de journées de travail saisonnier, surtout lors des phases difficiles comme les années successives de sécheresse.
L'habitat : les contraintes et les efforts de mise à niveau Etapes de l'urbanisation et prolifération de l'habitat précaire
• A l'origine, le site de Tan-Tan constituait un point d'eau et un lieu de rencontre pour les éleveurs nomades de la zone, mais aussi un point de passage des circuits du commerce caravanier.
• Avec l'avènement de la colonisation espagnole et française, ce même site acquit une position stratégique. Une caserne militaire fut installée sur une colline surplombant la dépression de l'oued Benkhlil.
• Pendant les premières années de l'indépendance, l'activité commerciale connut un essor important, mais les efforts d'aménagement urbain ne furent pas à même de créer des structures d'accueil adéquates.
C'est à partir de cette période que le besoin d'accéder à un logement et à des services urbains décents commença à se manifester.
• En 1975, après la récupération des provinces sahariennes, un nouveau souffle est donné à cette ville émergente, mais sans atteindre une bonne maîtrise de son développement urbain. Les services de base tels que l'eau et l'assainissement ne couvrent pas la totalité des quartiers. La durabilité des constructions n'est pas garantie pour une bonne partie des ménages.
Les complexités du régime foncier sont en cours de résolution
La démarche à suivre pour accéder à un lot de terrain constructible consiste en la formulation d'une demande auprès des autorités locales représentées par la Province et la Municipalité. Actuellement, la propriété foncière de la quasi-totalité des constructions revient à l'Etat.
Ce statut assure aux acquéreurs des terrains un droit de jouissance et garantit la possibilité de cession de ce droit. Conscientes de cette situation qui entrave toute initiative de développement, les autorités locales ont initié un processus d'apurement foncier par l'appropriation définitive des lots construits par leurs occupants pour un prix symbolique versé à la circonscription domaniale (services du Domaine de l'Etat).
Un parc logement sous-équipé Aucune étude spécifique sur le logement n'est réalisée; toutefois, ce sujet est traité dans le cadre des RGPH organisés chaque décennie à l'échelle nationale et à l'occasion de l'élaboration des études urbaines, telles que la réalisation des deux derniers documents d'urbanisme: (i) le Plan d'aménagement urbain de Tan-Tan et El Ouatia de 2001; (ii) le Schéma directeur d'aménagement urbain de Tan Tan et El Ouatia de 2002. Cependant, ces différentes sources ne traitent pas de l'habitat sous-équipé. Selon les résultats du recensement de 1994, près de 10% des habitations sont de type sommaire ou rural ; elles sont de petite taille : 39% des ménages sont logés dans des maisons de moins de deux pièces et 73% dans des maisons de moins de trois pièces.
Le taux moyen d'occupation est de 1,63 personne par pièce. L'enquête-ménage effectuée en 2001 dans le cadre du Plan d'aménagement urbain de Tan Tan qualifie presque 30% des habitations de « traditionnelles », c'est-à-dire de type rural.
Sur le terrain, on constate que l'habitat précaire au niveau de Tan Tan occupe une part non négligeable du parc logement. De nombreux ménages vivent sur des sites exposés aux risques d'inondation et aux nuisances de la pollution ou dans des quartiers sous-équipés en matière de services de base tels que l'eau potable ou l'assainissement.
Les actions des deux municipalités durant ces dernières années ont pu améliorer la qualité des services. Un effort a été entrepris dans les secteurs de l'éclairage public, du dallage et de la construction de la voirie, de la création des espaces verts et surtout dans le secteur de l'eau potable, assurant ainsi un taux de raccordement de 75% des ménages à Tan Tan et 55% à El Ouatia.
Par contre, un retard important est enregistré en matière d'assainissement liquide: le réseau existant raccorde moins de 40% des ménages de Tan Tan. Quant à la municipalité d'El Ouatia, bien que la ville soit de création récente, elle n'est pas encore dotée d'un réseau d'assainissement.
Les résultats du dernier RGPH confirment les réalités suivantes:
– El Ouatia est un centre urbain au caractère particulier, dont la typologie de
l'habitat reste différente de celle d'une ville marocaine habituelle.
– Tan Tan connaît une généralisation des demeures de type «maison marocaine» qui abritent 94% des ménages. C'est généralement une petite construction composée d'un rez-de-chaussée ou d'un rez-de-chaussée plus un étage
à caractère moderne ou traditionnel. Les autres ménages habitent des villas, des appartements ou un habitat sommaire.
– En comparant la réalité du tissu urbain du bipôle urbain Tan Tan-El Ouatia, on peut mesurer l'importance des efforts à déployer pour atteindre une réelle mise à niveau urbaine. Les mêmes disparités se retrouvent dans le statut d'occupation des maisons. Les chefs de ménage propriétaires de leur logement représentent 45% du total à Tan Tan et 22% à El Ouatia, alors que la moyenne nationale se situe à 57%. Cela s'explique par l'importance des ménages locataires ou occupant un logement gratuit ou de fonction. Les deux centres urbains sont dotés d'un parc logement relativement récent, mais de nombreuses constructions sont vétustes, ce qui impose une intervention pour leur réhabilitation. Les trois quarts des ménages sont logés dans des maisons de moins de 3 pièces. Le taux moyen d'occupation par pièce a atteint 1,63 en 1994 pour baisser en 2004 à 1,5 à Tan Tan et 1,6 à El Ouatia (1,6 au niveau national).
Équipement des logements En 1994, 87% des ménages habitaient dans des logements dotés d'électricité; ils sont passés à 92% en 2004. L'alimentation des ménages en eau potable à partir du réseau collectif a connu la même amélioration: le taux de couverture est passé de 35% en 1994 à 75% en 2004.
D'autres progrès ont touché l'extension du réseau d'assainissement liquide et les éléments de confort des demeures, sans pour autant atteindre le niveau national.
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En 1994, le taux d'activité était de 29%, et le taux de chômage de 22% (19% chez les hommes et 33% chez les femmes) contre 17% et 30% respectivement au niveau national. Les salariés représentaient 72%, et les actifs occupés indépendants, 22%. A partir de 2004, le taux d'activité est passé à 34,6% (36,8% au niveau national). En tant que centre urbain émergent, El Ouatia est dotée d'une situation particulière et se distingue du niveau national. De même, on peut signaler l'importante distorsion existant en matière d'offre d'emploi entre ces deux villes et le reste du milieu urbain national. Le secteur public continue
toujours à jouer un rôle majeur dans l'absorption du chômage.
Contrairement à El Ouatia, la ville de Tan Tan a connu une croissance démographique soutenue de 3% par an depuis 1994, liée à l'arrivée de migrants venus des différentes provinces du pays et à la forte dynamique de sédentarisation qui touche les tribus nomades, dont le mode de vie n'arrive plus à s'adapter aux transformations de la société et de l'économie régionale.
Ainsi, le taux d'urbanisation de la province de Tan Tan est passé de 92% en 1994 à 96% en 2000 (respectivement 62% et 55% au niveau régional et au niveau national). La tendance de la zone à la sédentarisation peut être confirmée par la réduction constante de la taille des ménages. Celle-ci est actuellement de 5,2 en milieu rural et de 4,7 à Tan-Tan. La grande famille nomade se sédentarise, créant une forte demande d'emploi et d'habitat.
Le tertiaire : premier secteur en matière d'offres d'emploi La population active occupée de Tan-Tan est employée principalement, selon les résultats des enquêtes du SDAU, dans les secteurs du tertiaire (60%), du secondaire (35%) et du primaire (5%). A El Ouatia, le secondaire prend une part assez importante, environ 51%, contre 47% pour le tertiaire.
Faute de données fiables, cette structure de l'emploi n'englobe pas une part importante des actifs du secteur informel, qui atténue les effets négatifs du chômage. Les occupations principales dans ce secteur sont le commerce ambulant et la circulation (contrebande) des marchandises détaxées à partir des provinces du Sud.
Les principales activités économiques de la ville se résument par les secteurs
suivants:
La pêche maritime Le port d'El Ouatia, mis en service en 1982, est considéré comme l'un des plus importants du Sud marocain. Destiné au renforcement du système d'exploitation des ressources halieutiques des côtes méridionales, il a fortement influencé la structure de l'économie locale et régionale. Le secteur de la pêche, notamment représenté par l'Omnium marocain des pêches, offre environ 2400 emplois permanents et plus de 10.000 emplois en haute saison. Le volume des débarquements des produits de la mer a atteint au cours des six dernières années (2000-2005) près de 170.000 tonnes, soit une valeur de près de 240 millions de dirhams.
Il est toutefois à signaler que l'activité de la pêche reste irrégulière, voire précaire, du fait de la nature saisonnière de l'activité, de l'ensablement des bassins du port et de l'instauration de périodes de repos biologique de plus en plus longues. Les débarquements ont atteint plus de 300.000 tonnes en 2001 contre moins de 113.000 en 2003.
L'industrie Depuis la mise en service du port, trois quartiers industriels ont été aménagés. Ils accueillent 16 établissements spécialisés dans la conserverie, la production de farine de poisson et la fabrication de glace. Ces fabriques emploient environ 4.000 personnes et génèrent près de 220 millions de dirhams de recettes.
Le commerce et les services Ce secteur constitue une source de revenus principale ou complémentaire pour de nombreux ménages de Tan-Tan. Les résultats des enquêtes sur les «petites activités» font apparaître que plus de 80% des enquêtés sont actifs dans le secteur du commerce et des services.Le commerce le plus développé est celui des denrées alimentaires destinées à l'approvisionnement des citadins et d'une population nomade en régression. En plus des magasins permanents, le souk hebdomadaire du dimanche joue un rôle important dans la petite distribution.
L'agriculture Ce secteur est dominé par l'élevage. En raison de pratiques d'origine nomade, l'élevage continue de constituer une source de revenus pour une bonne partie des habitants de Tan-Tan. Un petit nombre de caprins cohabite avec les familles dans leur demeure.
Le tourisme et l'artisanat L'incidence de l'activité touristique reste encore limitée, malgré les potentialités constituées par un riche patrimoine culturel local, une côte atlantique étendue et l'originalité des paysages et des écosystèmes désertiques. La structure d'accueil à Tan Tan et à El Ouatia ne dépassait pas 39 hôtels en 2001, dont seulement 3 classés, plus un camping. Il est à noter que la province de Tan-Tan accueille un flux important de tourisme caravanier, dont l'incidence sur l'économie locale reste limitée, voire nulle. Le projet de «la Plage de l'oued Chbika», qui vient d'être lancé, devrait modifier cette situation.
L'artisanat ne parvient pas à décoller malgré les encouragements de l'Etat qui a appuyé le secteur par la construction d'un centre d'apprentissage et l'organisation des artisans. En 2001, le nombre d'ateliers artisanaux était de l'ordre de 760, employant 2300 personnes.
Il est à signaler que la reprise, depuis 2004, de l'organisation du Moussem de Tan Tan pourrait donner un nouveau souffle aux activités touristiques et artisanales.
L'administration La promotion de Tan-Tan au rang de chef-lieu de province a permis à la ville d'accueillir un nombre important d'entités d'encadrement administratif et de développement économique et social, à côté de son activité militaire initiale qui continue à engager un certain nombre d'employés.
Le bâtiment et les travaux publics Malgré la lenteur de l'activité de la construction, ce secteur offre un nombre important de journées de travail saisonnier, surtout lors des phases difficiles comme les années successives de sécheresse.
L'habitat : les contraintes et les efforts de mise à niveau Etapes de l'urbanisation et prolifération de l'habitat précaire
• A l'origine, le site de Tan-Tan constituait un point d'eau et un lieu de rencontre pour les éleveurs nomades de la zone, mais aussi un point de passage des circuits du commerce caravanier.
• Avec l'avènement de la colonisation espagnole et française, ce même site acquit une position stratégique. Une caserne militaire fut installée sur une colline surplombant la dépression de l'oued Benkhlil.
• Pendant les premières années de l'indépendance, l'activité commerciale connut un essor important, mais les efforts d'aménagement urbain ne furent pas à même de créer des structures d'accueil adéquates.
C'est à partir de cette période que le besoin d'accéder à un logement et à des services urbains décents commença à se manifester.
• En 1975, après la récupération des provinces sahariennes, un nouveau souffle est donné à cette ville émergente, mais sans atteindre une bonne maîtrise de son développement urbain. Les services de base tels que l'eau et l'assainissement ne couvrent pas la totalité des quartiers. La durabilité des constructions n'est pas garantie pour une bonne partie des ménages.
Les complexités du régime foncier sont en cours de résolution
La démarche à suivre pour accéder à un lot de terrain constructible consiste en la formulation d'une demande auprès des autorités locales représentées par la Province et la Municipalité. Actuellement, la propriété foncière de la quasi-totalité des constructions revient à l'Etat.
Ce statut assure aux acquéreurs des terrains un droit de jouissance et garantit la possibilité de cession de ce droit. Conscientes de cette situation qui entrave toute initiative de développement, les autorités locales ont initié un processus d'apurement foncier par l'appropriation définitive des lots construits par leurs occupants pour un prix symbolique versé à la circonscription domaniale (services du Domaine de l'Etat).
Un parc logement sous-équipé Aucune étude spécifique sur le logement n'est réalisée; toutefois, ce sujet est traité dans le cadre des RGPH organisés chaque décennie à l'échelle nationale et à l'occasion de l'élaboration des études urbaines, telles que la réalisation des deux derniers documents d'urbanisme: (i) le Plan d'aménagement urbain de Tan-Tan et El Ouatia de 2001; (ii) le Schéma directeur d'aménagement urbain de Tan Tan et El Ouatia de 2002. Cependant, ces différentes sources ne traitent pas de l'habitat sous-équipé. Selon les résultats du recensement de 1994, près de 10% des habitations sont de type sommaire ou rural ; elles sont de petite taille : 39% des ménages sont logés dans des maisons de moins de deux pièces et 73% dans des maisons de moins de trois pièces.
Le taux moyen d'occupation est de 1,63 personne par pièce. L'enquête-ménage effectuée en 2001 dans le cadre du Plan d'aménagement urbain de Tan Tan qualifie presque 30% des habitations de « traditionnelles », c'est-à-dire de type rural.
Sur le terrain, on constate que l'habitat précaire au niveau de Tan Tan occupe une part non négligeable du parc logement. De nombreux ménages vivent sur des sites exposés aux risques d'inondation et aux nuisances de la pollution ou dans des quartiers sous-équipés en matière de services de base tels que l'eau potable ou l'assainissement.
Les actions des deux municipalités durant ces dernières années ont pu améliorer la qualité des services. Un effort a été entrepris dans les secteurs de l'éclairage public, du dallage et de la construction de la voirie, de la création des espaces verts et surtout dans le secteur de l'eau potable, assurant ainsi un taux de raccordement de 75% des ménages à Tan Tan et 55% à El Ouatia.
Par contre, un retard important est enregistré en matière d'assainissement liquide: le réseau existant raccorde moins de 40% des ménages de Tan Tan. Quant à la municipalité d'El Ouatia, bien que la ville soit de création récente, elle n'est pas encore dotée d'un réseau d'assainissement.
Les résultats du dernier RGPH confirment les réalités suivantes:
– El Ouatia est un centre urbain au caractère particulier, dont la typologie de
l'habitat reste différente de celle d'une ville marocaine habituelle.
– Tan Tan connaît une généralisation des demeures de type «maison marocaine» qui abritent 94% des ménages. C'est généralement une petite construction composée d'un rez-de-chaussée ou d'un rez-de-chaussée plus un étage
à caractère moderne ou traditionnel. Les autres ménages habitent des villas, des appartements ou un habitat sommaire.
– En comparant la réalité du tissu urbain du bipôle urbain Tan Tan-El Ouatia, on peut mesurer l'importance des efforts à déployer pour atteindre une réelle mise à niveau urbaine. Les mêmes disparités se retrouvent dans le statut d'occupation des maisons. Les chefs de ménage propriétaires de leur logement représentent 45% du total à Tan Tan et 22% à El Ouatia, alors que la moyenne nationale se situe à 57%. Cela s'explique par l'importance des ménages locataires ou occupant un logement gratuit ou de fonction. Les deux centres urbains sont dotés d'un parc logement relativement récent, mais de nombreuses constructions sont vétustes, ce qui impose une intervention pour leur réhabilitation. Les trois quarts des ménages sont logés dans des maisons de moins de 3 pièces. Le taux moyen d'occupation par pièce a atteint 1,63 en 1994 pour baisser en 2004 à 1,5 à Tan Tan et 1,6 à El Ouatia (1,6 au niveau national).
Équipement des logements En 1994, 87% des ménages habitaient dans des logements dotés d'électricité; ils sont passés à 92% en 2004. L'alimentation des ménages en eau potable à partir du réseau collectif a connu la même amélioration: le taux de couverture est passé de 35% en 1994 à 75% en 2004.
D'autres progrès ont touché l'extension du réseau d'assainissement liquide et les éléments de confort des demeures, sans pour autant atteindre le niveau national.
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Un développement lié à la pêche
Les informations disponibles portent uniquement sur l'instruction, l'activité économique, l'habitat et l'équipement des ménages. Elles sont essentiellement basées sur les résultats des deux recensements généraux de la population et de l'habitat (RGPH) de 1994 et de 2004. Au début des années quatre-vingt-dix, le taux de scolarisation des enfants âgés de 8 à 13 ans était d'environ 87%, soit 91% pour les garçons et 83% pour les filles. Le taux d'analphabétisme, qui est le rapport de la population analphabète âgée de 10 ans et plus à l'effectif total de la population, était de 40% (54% pour les femmes et 25% pour les hommes).En 1994, le taux d'activité était de 29%, et le taux de chômage de 22% (19% chez les hommes et 33% chez les femmes) contre 17% et 30% respectivement au niveau national. Les salariés représentaient 72%, et les actifs occupés indépendants, 22%. A partir de 2004, le taux d'activité est passé à 34,6% (36,8% au niveau national). En tant que centre urbain émergent, El Ouatia est dotée d'une situation particulière et se distingue du niveau national. De même, on peut signaler l'importante distorsion existant en matière d'offre d'emploi entre ces deux villes et le reste du milieu urbain national. Le secteur public continue
toujours à jouer un rôle majeur dans l'absorption du chômage.
