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Accueil next Une manne pour la campagne

Business of…school !

À quelques jours de la rentrée scolaire, “Derb Omar'', un quartier commerçant au centre de Casablanca, est en ébullition.

Business of…school !
Et pour cause: de nombreux grossistes de fournitures scolaires y sont concentrés. Les clients affluent donc à “Derb Omar'' de toutes les villes marocaines pour s'approvisionner en toutes sortes de fournitures. Pour les commerçants, cette période est bien évidemment synonyme de la haute saison.
Fouad, grossiste depuis quelques années à “Derb Omar'', est épaulé dans son commerce par deux commerçants permanents et deux autres saisonniers, recrutés, pour l'occasion, pour répondre à la demande particulièrement plus importante durant cette période. Fouad propose essentiellement, tout comme la majorité des autres grossistes, des produits chinois. «Nos clients sont en majorité des libraires ou des détaillants casablancais.

Mais nous avons également des clients d'autres villes comme Marrakech, Béni-Mellal et Tanger. Depuis quelques années, les produits importés rencontrent un certain succès au détriment des produits locaux. Les importations proviennent de la Chine, de la Turquie, de l'Espagne et de la Tunisie», affirme-t-il.
La rentrée est l'occasion tant attendue pour tous les grossistes et les libraires pour augmenter leurs chiffres d'affaires annuels. «Nous avons un certain nombre de clients fidèles et d'autres qui le sont moins. Généralement, on arrive à s'en sortir même si les bénéfices ne sont encaissés entièrement qu'en mois de novembre…», indique Lahcen. Ce dernier affirme que les grossistes, et avec eux les détaillants, font face à une rude concurrence de la part des grandes surfaces, notamment à Casablanca et Rabat. Outre les habitudes de consommation qui ont considérablement changé, les acheteurs sont attirés par les avantages offerts par les grandes surfaces.

«Plusieurs éléments font la force des chaînes de distribution. Celles-ci négocient directement les contrats avec les fournisseurs et arrivent à acquérir la marchandise à des tarifs moins élevés en raison de la quantité des commandes. De même, les supermarchés rompent avec le schéma classique liant fournisseurs-grossistes-détaillants puisqu'ils s'approvisionnent chez les producteurs puis proposent directement la marchandise à la clientèle à des tarifs similaires que ceux des grossistes», explique ce libraire. Juste quelques jours nous séparent de la rentrée scolaire. Les écoles privées, elles, ont déjà ouvert leurs portes. L'activité des libraires devrait donc connaître une impulsion à partir de cette semaine. Les libraires, eux, se frottent la main tout comme les vendeurs des livres d'occasion à “Labhira''.

Chaque année, en effet, de nombreuses familles recourent à l'achat des livres utilisés pour alléger le poids des frais liés à cette occasion. Cependant, même si les préparatifs se déroulent comme d'habitude, certains bouquinistes disent que leur commerce souffre de certaines difficultés.

Activité en déclin
Pendant ces dernières années, suite aux réformes des méthodologies d'apprentissage et des programmes scolaires, les parents sont de plus en plus privés de “cette alternative''. Résultat: Les revendeurs se trouvent devant des pages de livres scolaires noircies et remplies par les réponses des élèves et ne peuvent plus les revendre. Cette année, l'ambiance à “Labhira'' n'est pas encore au rendez-vous. Certains habitués disent que “la rentrée scolaire est bien loin''. D'autres avancent que le Ramadan n'a pas vraiment encouragé les «ferrachas» (vendeurs qui étalent leurs marchandises sur terre), tandis que d'autres, plus pessimistes, avouent que les années de gloire sont bel et bien révolues.
Selon cette dernière catégorie, l'ère où les familles se bousculaient devant les étalages des revendeurs pour acheter les manuels scolaires à moitié prix est bien finie. Idem pour les années où des étudiants vendaient leurs livres pour en acheter d'autres et, par ricochet, en faire bénéficier d'autres.

«Après le changement de la méthodologie de l'apprentissage scolaire, les élèves rédigent les réponses sur les manuels. Et si seulement en crayon! On se retrouve parfois devant des pages noircies de stylos feutres. Les parents n'achètent donc plus ces programmes. Et ils ont bien raison», témoigne Said, revendeur de livres scolaires depuis plus de 6 ans. En effet, les revendeurs ont du mal à s'en sortir suite aux changements apportés par la réforme de l'éducation nationale. Il existe une multitude de livres pour un seul niveau. Et le choix diffère chaque année. Et c'est à cause de cette diversité que les bouquinistes appréhendent, depuis quelques temps, l'achat de ces manuels scolaires. Ils ne peuvent pas en acheter un grand nombre de peur de subir des pertes. En conséquence, les bénéfices ont été revus à la baisse. A quelques jours de la rentrée, “Labhira'' garde toujours son calme. Les revendeurs, eux, préfèrent rester tout de même optimistes.
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Rivalité

La forte activité commerciale qui accompagne la rentrée scolaire suscite également la convoitise de beaucoup de commerçants saisonniers qui sont pour la plupart des jeunes. Etudiants ou chômeurs, ils ont tous le même objectif: mettre à leur profit cette période pour faire des gains. Comparés aux tarifs affichés par les libraires, les prix proposés par ces vendeurs sont très compétitifs.
Ces commerçants, dont le nombre ne cesse de croître chaque année, commencent à concurrencer sérieusement les libraires au point même de grignoter leurs parts de marché. Les clients sont de plus en plus attirés par les prix bas des fournitures scolaires proposées par les vendeurs saisonniers. Les libraires, qui se sentent lésés par cette concurrence, adoptent des mesures un peu spéciales pour récupérer leur clientèle. Ainsi, certains proposent à leurs clients des kits complets, d'autres essayent de réduire leurs marges de bénéfices, tout en proposant plus de produits importés qui sont très prisés par les acheteurs.
La rentrée scolaire s'annonce donc sous le signe d'une rivalité entre les commerçants saisonniers et les libraires.
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