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Accueil next Une manne pour la campagne

Croissance light pour l'agroalimentaire

Il est tout à fait loisible de s'attendre à une exacerbation de la concurrence consécutivement à l'ouverture partielle de l'économie marocaine.

Croissance light pour l'agroalimentaire
Reste que dans cette foulée, les sociétés du secteur  agroalimentaire cotées à la BVC pourraient bien conforter certaines de leurs bouchées doubles. Ainsi en est-il de la Centrale Laitière qui devrait maintenir ses investissements marketing et de soutien aux producteurs laitiers. En effet, la société a déjà procédé, au début de cette année, à l'importation de 450 génisses supplémentaires, destinées aux éleveurs nationaux. Centrale Laitière compte, en outre, élargir son réseau de collecte, bénéficiant de meilleures conditions pluviométriques observées au cours de l'année 2008. La société a également lancé au mois de mars un nouveau produit «Lben» dans sa gamme de produits «Centrale». Dans ce sillage, la filiale laitière du groupe ONA devrait consolider son leadership conforté par la poursuite de sa stratégie d'innovation et de maîtrise des coûts opérationnels.

Toutefois, ceci semble de plus en plus difficile dans un contexte d'arrivée de nouveaux concurrents sur l'axe Kenitra-El Jadida (Jibal et Winou) et au nord du Royaume. En revanche, le retour à 60% des droits de douane sur la poudre de lait importée, taux appliqué depuis janvier 2008, pourrait légèrement impacter ses niveaux de marge. Pour Lesieur Cristal, l'année 2008 risque de s'inscrire  dans  un contexte tout aussi difficile, caractérisé par la poursuite de l'envolée des cours des matières premières, l'exacerbation de la concurrence sur les tourteaux, en raison du démantèlement douanier (7,5% contre 10% en 2007) favorisant les importations, la reconduction des exonérations des tourteaux de tournesol et de colza et une modeste campagne nationale 2007-2008.

Face à cette situation, avaient rappelé BMCE Capital Bourse, Lesieur Cristal semble axer sa stratégie de développement sur  l'animation de ses marques leaders et l'encouragement de l'amont agricole,  la réduction de ses coûts opérationnels via l'optimisation des approvisionnements à travers des contrats et des options et  la maîtrise de son réseau de distribution en vue de restaurer un niveau de marge convenable aux standards internationaux. Toutefois, la tension prévalant actuellement sur le marché international des matières premières et la difficulté de répercussion totale de cette hausse sur les prix de vente en raison du caractère social de l'huile de table, pourrait compromettre un retour rapide au niveau de profitabilité d'avant 2006, d'autant plus que l'Etat marocain aurait décidé de plafonner la marge de cette industrie à 7%. Consciente de l'importance de la sécurisation de l'amont agricole, Cosumar poursuit sa stratégie d'implication active dans la conduite de la campagne dans des conditions satisfaisantes pour une consolidation de l'activité sucrière.

Dans ce sillage, Cosumar ambitionne l'élaboration d'un contrat-programme Etat-Fimasucre, visant la modernisation et la mise à niveau du secteur dans le but de sécuriser ses approvisionnements. La société projette aussi d'accroître les superficies d'emblavement et d'améliorer leurs performances par le biais de la poursuite du plan de développement de la micro-irrigation lancé en partenariat avec la Fimasucre et l'utilisation de la betterave monogerme. En outre, la société s'active dans la mise à niveau de son outil industriel à travers le développement de la production du sucre pain mécanisé. La filiale du Groupe ONA devrait procéder à la mise en route du projet de passage en blanc de l'usine de Machrâa Benlksiri située dans le périmètre du Gharb et au lancement du projet de modernisation et d'extension de la raffinerie pour une enveloppe d'investissement de 682 MDH. Enfin, Cosumar  devrait poursuivre son programme Indimage 2012 visant à mettre en œuvre plusieurs synergies dans le but d'améliorer la productivité de la filière sucrière.

En raison de l'exacerbation de la concurrence sur le marché local et la hausse des prix de vente suite au renchérissement du blé dur à l'échelle internationale, le co-leader du marché marocain devrait optimiser ses cadences de production notamment face à une éventuelle baisse de la demande à forte élasticité prix. Cependant, soucieuse de maintenir ses niveaux de marge, la société continue d'impacter le renchérissement du cours du blé dur sur ses prix de vente. A l'export, l'entreprise devrait capitaliser davantage sur sa notoriété établie ainsi que sur l'adoption d'une politique de diversification, notamment par la commercialisation du couscous light et à digestion facile, pour raffermir le niveau de ses ventes. SBM devrait continuer à profiter de la mise en production de la boisson à base de malt non alcoolisée « Fayrouz » pour compenser la diminution prévue des ventes de bières alcoolisées suite à la poursuite du déplacement des mois sacrés de Chaâbane et de Ramadan vers la saison d'été.

De même, l'essor du tourisme au Maroc avec l'arrivée de millions de touristes étrangers supplémentaires devrait représenter un potentiel de croissance important en termes de consommation de certains produits du brasseur.  Par ailleurs, SBM pourrait également s'orienter à nouveau vers l'embouteillage de l'eau, sachant qu'une partie faiblement significative de son chiffre d'affaires provient des ventes de la marque «Cristaline» importée de France. Pour sa part, Oulmès devrait assister à l'accélération du développement de son activité grâce à la commercialisation des boissons fabriquées sous licence Pepsi.
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Léger mieux

Nonobstant une hausse des prix à la production (10,7% à fin juin), l'activité des industries agroalimentaires semble s'orienter vers une croissance relativement soutenue, profitant d'une amélioration des approvisionnements en produits agricoles industriels locaux et d'un renforcement de la demande extérieure pour les conserves de légumes et de poissons.
Ces derniers ont connu, durant les cinq premiers mois de l'année en cours, des hausses respectives de 11,8% et de 25,5% de leurs exportations, en glissements annuels. L'agroalimentaire a contribué pour 2,7 points à la croissance globale du secteur et a affiché une progression de 4,9%, en glissements annuels. La production agroalimentaire a été confortée par la hausse des exportations des conserves de poissons, de fruits et de légumes, tandis que la demande locale a favorisé l'activité des pâtisseries et des pâtes. Les industries alimentaires ont pâti d'une hausse de 5% des prix à la production et de certaines difficultés d'approvisionnement de l'extérieur. Par contre, les disponibilités d'intrants locaux ont été suffisamment garnies.
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