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Une supervision adéquate

Le secteur financier national présente des indicateurs de performances solides qui devraient soutenir son rôle en matière de financement de la croissance.

Une supervision adéquate
En raison de la faible présence étrangère, le secteur financier se trouve à l'abri de la crise internationale. En effet, il ne détient pas de titres ou de créances sur des institutions financières ou des fonds d'investissements internationaux affectés par les subprimes. De par la réglementation des changes et la supervision bancaire assurée par BAM (Bank Al-Maghrib), la qualité du portefeuille des banques en valeurs étrangères est scrupuleusement ‘'suivie''. Ce qui a fait dire, récemment, aux experts du FMI que la politique monétaire est bien orientée et que BAM ne relègue nullement au second plan les difficultés qui risquent de surgir à l'avenir. La décision de la Banque centrale de ne pas modifier son taux d'intérêt directeur montre à la fois que l'institution d'émission est «prête à tolérer une augmentation temporaire de l'inflation causée par une hausse des prix à l'importation, mais aussi qu'elle estime que la forte expansion du crédit n'a pas contribué à attiser l'inflation». Il faut dire que l'on ne perd pas de vue les risques pouvant peser sur les perspectives de l'inflation, en l'occurrence les effets de second tour de la hausse des prix à l'importation, les possibles ajustements des prix des produits alimentaires et pétroliers.

Dans cette foulée, la croissance rapide du crédit continue de faire l'objet d'une grande vigilance, surtout dans le secteur de l'immobilier. Bien que l'évolution récente du crédit puisse refléter un rattrapage de bon augure, un certain relâchement des conditions de crédit s'est fait jour ailleurs, notamment en ce qui concerne le crédit immobilier. Pour l'heure, la démarche reste globalement adéquate, surtout si l'on se réfère à cette vigilance constante. Des principes d'autant plus appropriés que l'on a relayés par le relèvement du ratio minimum de fonds propres à 12% avant la fin de 2009, ce qui est conforme aux meilleures pratiques des pays émergents. Dans le but de mettre le système bancaire marocain au diapason des standards internationaux, la Banque centrale avait décidé de renforcer davantage les dispositifs prudentiels du secteur. Il a été procédé au relèvement du ratio de solvabilité à 10% en 2008. Cette décision devrait préparer les banques au passage vers la méthode avancée de Bâle II dès 2010. Parallèlement, BAM avait poursuivi son processus d'assainissement du pôle bancaire se traduisant par une amélioration sensible du ‘'taux de contentieux'' qui s'était fixé à 5% à fin 2007.

De leur côté, les banques publiques sont devenues, depuis juin 2007, soumises à l'ensemble de la réglementation bancaire, les exemptions accordées ayant été annulées. Par ailleurs, BAM maintient toujours sa décision quant à l'entrée de nouvelles institutions étrangères qui devrait être accompagnée par des projets industriels novateurs orientés vers des niches à forte valeur ajoutée. Ceci dit, la bonne tenue du secteur est imputable aussi au fait que les banques marocaines n'expriment, d'ailleurs, que rarement leurs besoins d'emprunter à l'étranger. Aussi, leurs emprunts extérieurs ne représentent que moins de 2% du total de leurs ressources. En outre, leurs positions de change sont largement inférieures à la limite fixée par la réglementation et leurs placements en devises n'ont pas dépassé 4% du total de leurs actifs au cours des trois dernières années (3% en 2007). Par ailleurs, la situation financière des établissements bancaires marocains s'est considérablement améliorée ces dernières années grâce, notamment, au renforcement de la supervision bancaire et à l'assainissement du secteur financier public. Il est prévu que le secteur financier national continue, sur le court et moyen termes, de connaître une évolution soutenue de ses fondamentaux qui est corroborée par les indicateurs conjoncturels du secteur. Les crédits bancaires accordés à la clientèle par l'ensemble des banques ont augmenté à fin octobre 2008 de 26% en glissement annuel.

La plupart des catégories de crédits ont enregistré une hausse des encours, notamment les prêts immobiliers et les crédits à la consommation qui ont augmenté respectivement de 48 et 32% par rapport à la même période de l'année 2007. Selon le GPBM, les crédits à l'économie ont affiché, à fin novembre 2008, une croissance de 12,5%, soit 458,3 MMDH. Confirmant la bonne tenue du secteur bancaire, ce chiffre dénote la résilience du système financier marocain aux soubresauts de l'économie mondiale. Sur ce registre justement, la croissance du crédit a été la plus rapide dans l'immobilier, ce qui reflète une demande insatisfaite dans les zones urbaines, la baisse des taux d'intérêts des prêts hypothécaires (à 5% en moyenne au quatrième trimestre de 2007) et des restrictions au plan d'occupation des sols limitant la surface disponible. Mais la baisse du taux des apports personnels ainsi qu'un recours accru à des prêts hypothécaires à taux variables donnent à penser que l'essor du crédit immobilier s'est accompagné d'un certain relâchement des conditions de crédits. Pour le FMI, le relèvement des taux variables a permis aux banques de contenir leurs risques de taux d'intérêts. Mais ce transfert d'une grande part du risque de taux sur les ménages pourrait produire un risque de crédit, si les taux de référence augmentaient par rapport à leur faible niveau actuel.
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L'immobilier en tête

A fin novembre dernier et par types de crédits, le financement immobilier destiné aux particuliers s'est affermi de 17,99% à 99,25 MMDH, alors que celui réservé aux promoteurs a marqué un bond de 222,2% à 43,5 MMDH. Pour leur part, les crédits à la consommation et ceux à l'équipement se sont établis à 97,15 MMDH et 24,88 MMDH. Au niveau des ressources, les dépôts de la clientèle se sont élargis de 11,1% comparativement à la même période une année auparavant, pour se fixer à 541 MMDH, dont 276,8 MMDH de comptes chèques (dont 31% souscrits par les MRE), 84,2 MMDH de comptes courants et 64,5 MMDH de comptes d'épargne. Le taux de transformation du secteur s'est établi, de ce fait, à 84,7%.
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