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«L'accord d'Agadir va s'imposer de lui-même»

Interview • Allal Rachdi, directeur général du Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC).

«L'accord d'Agadir va s'imposer de lui-même»
Quel est le rôle que peut jouer le CIDC auprès des pays signataires de l'accord d'Agadir ?

Les quatre pays signataires de l'accord d'Agadir sont également membres de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI). Dans le cadre du développement des relations commerciales du Maroc avec les trois pays partenaires dans le Quad, notre mission se décline en quatre principaux axes. D'abord, la formation dispensée aux cadres des secteurs privé et public dans le commerce international. On leur apprend comment exporter et monter une structure d'exportation. On intervient également dans le domaine de la promotion commerciale, puisqu'on organise des foires générales et d'autres sectorielles. La dernière foire générale en date est celle tenue à Dakar en prélude du sommet de l'OCI en mars 2008. Cet événement a vu la participation de 32 pays dont le Maroc. On travaille aussi sur le relais de l'information commerciale. Nous disposons d'un réseau commercial sur les marchés des pays de l'OCI. Les opérateurs peuvent ainsi s'informer sur les droits de douane et la réglementation commerciale pratiqués sur les marchés de l'OCI. L'autre volet porte sur les négociations commerciales. Nous encadrons les négociations commerciales qui se déroulent entre les pays de l'OCI dont les 4 pays membres du Quad. En plus, à nos côtés figure la Société islamique internationale de financement du commerce qui peut soutenir les exportateurs marocains et leur procurer les instruments financiers nécessaires pour qu'ils soient plus compétitifs sur ces marchés.

Est-ce que ces instruments financiers sont conçus uniquement pour l'accord d'Agadir ?

Non, c'est dans le cadre général de l'OCI. Ce sont des financements plus intéressants que le financement classique. D'ailleurs, en matière d'importation, le Maroc est l'un des grands bénéficiaires des financements de la banque islamique de développement, et ce pour les importations des autres pays de l'OCI. Tout récemment, la BID a accordé une enveloppe de 100 millions de dollars pour Samir pour l'achat de pétrole sur la base du principe Mourabaha.

L'intégration de la sous-région, est-ce que vous y croyez ?

L'accord d'Agadir une bonne initiative, puisqu'il encourage l'intégration de la sous-région dans la perspective de la création de la grande zone de libre-échange Euromed. Mais, si aujourd'hui, les accords entre le Nord et le Sud marchent très bien, un problème au niveau des relations Sud-Sud persiste. Les gouvernements signent des accords, mais au niveau de l'application, cela traîne. C'est le cas de l'accord d'Agadir dont l'application est lente. Certains pays utilisent des mesures non tarifaires pour bloquer les importations des autres, ceci n'est pas conforme aux dispositions de l'accord. Il faut le dire de manière franche et directe, le fond du problème est lié à la volonté politique. Le cas, d'une entreprise marocaine qui fabrique un produit répondant aux critères d'origine et conformes aux normes européennes, mais qui n'arrive pas à exporter sur les autres marchés du Quad, est aberrant. Malgré tout cela, je pense que l'accord d'Agadir va s'imposer de lui-même.
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