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Le poids lourd prend de la vitesse

Un marché demandeur en plein boom et une croissance à pas de géant : le poids lourd n'a jamais roulé aussi vite en termes de développement.

Le poids lourd prend de la vitesse
Bien portant, le marché du poids lourd a su profiter des différentes mutations que connaît le pays, pour bien asseoir son positionnement de secteur-clé dans cette évolution. «Ceci est forcément dû au fait que le Maroc a récemment initié de nombreux chantiers dans le but de dynamiser l'économie du pays et de développer des infrastructures répondant aux normes internationales. C'est particulièrement le cas de la construction des autoroutes, des ports, des stations balnéaires, etc. Les retombées sur les ventes de poids lourds ont été immédiates. Cette croissance nous laisse entrevoir les potentialités que réserve le Maroc au secteur», explique Younes Ghermani, du département marketing de Volvo Maroc.
En effet, les chiffres et les différentes statistiques font ressortir une croissance en flèche, d'année en année. Finis ceux qui faisaient rougir, où la régression du marché s'invitait de temps à autre, puisque, globalement, on se retrouve aujourd'hui avec des indices de croissance percutants. Pour certains constructeurs, cela va encore plus loin.

À ce propos, l'évolution des ventes entre 2006 et 2007 aura été de 46%, selon les statistiques du Groupement des poids lourds et carrossiers du Maroc (GPLC). Le marché est ainsi passé de 2.191 unités vendues en 2006 contre à 3.189 en 2007. Si l'on tient compte de ce qu'était ce chiffre en 2004 (1250 unités), ou encore en 1994 (588 unités), l'on serait en mesure d'évoquer une révolution sectorielle. À noter surtout que ces chiffres n'englobent pas ceux de la marque Iveco, vu que le revendeur a opté en toute souveraineté à ne pas communiquer les siens au GPLC. D'où la nécessité de revoir le nombre de 3.189 unités vendues en 2007 à la hausse. Une hausse qui devrait, en principe, tenir également compte des acquisitions effectuées par le secteur public à travers différents appels d'offres.

Aujourd'hui, l'évolution est telle que des pénuries sont détectées ça et là.
Face à une demande en constante évolution, un souci de non-disponibilité de machines est palpable chez plusieurs marques. C'est le cas, notamment, des tracteurs, faisant office de «locomotive» des gros véhicules sur roues. «Tracteur» est en fait le terme désignant les cabines qui tractent différents modèles de remorques, qu'il s'agisse de plateaux, de citernes, de conteneurs ou de porte chars. «Le secteur est plus que jamais en plein essor et la demande chez les constructeurs, ou les maisons de commercialisation de camions, est plus que grandissante. Les évolutions en termes de ventes d'années en années, spécialement en ce qui concerne 2006, 2007 et 2008, se font considérablement ressentir, au point que les constructeurs n'arrivent plus à répondre aux besoins des clients demandant la disponibilité immédiate», poursuit Younes Ghermani.
Une non-disponibilité au caractère très désagréable, dans un marché en plein boom : c'est le même son de cloche chez les différents constructeurs installés au Maroc. Les désagréments gagnent en ampleur lorsque l'on sait que le marché du tracteur accapare les trois quarts de celui du poids lourd.

«Cette année nous souffrons énormément car nous avons un souci de disponibilité en tracteurs, et des problèmes de livraisons. Pour l'instant, nous ne disposons que de porteurs, sachant que dans le secteur des gros camions, le marché est à près de 70% sur les tracteurs, viennent ensuite les porteurs. Cependant, nos tracteurs arrivent au mois de juin, avec une régularité de fortes livraisons jusqu'à décembre 2008. Nous sommes donc très confiants pour le deuxième semestre car nos carnets de commandes sont archipleins…», souligne pour sa part Loïc Morin, P-dg de CFAO. Du côté de Scania, l'embellie que connaît le secteur est perçue à sa juste valeur. En effet, les représentants du deuxième constructeur suédois (après Volvo) cachent à peine leur optimisme quant à l'évolution que connaît le marché du poids lourd au Maroc. « Nous sommes toujours sur la même voie, avec une croissance comprise entre 15 et 20%, aussi bien grâce à un secteur en pleine évolution qu'aux nouveaux modèles que nous venons d'introduire», affirme Mayssoun Yousfi, responsable administratif chez Scania Maroc.

«Parallèlement, nous faisons face à certains problèmes de livraisons, qui nous ont fait perdre quelque 200 unités lors de l'exercice précédent, pour non disponibilité de camions justement», renchérit son collègue Hamid Laissaoui, chef de région Centre-Sud. Comme citées précédemment, livraison et non disponibilité sont, sans conteste, des problèmes récurrents. Sans le moindre doute, ces derniers sont tributaires d'un autre souci relatif à une mauvaise structuration du secteur, induisant un manque de visibilité par rapport au marché en termes de besoins et de demandes, pourtant, en plein essor. Une croissance sur laquelle le leader du tracteur au Maroc, Volvo en l'occurrence, a fait de la capitalisation à grande échelle. «Volvo Maroc a accompagné cette évolution par une croissance de ventes supérieure à celle du marché, à hauteur de 79% entre 2006 et 2007, ainsi que 21% du marché dans le segment tracteur. Pour les premiers mois de l'année 2008, Volvo Maroc est en tête avec 27% de parts de marché sur ce segment», se réjouit Younes Ghermani.

À souligner dans ce registre que sur le marché du porteur, en 2007, Daf et Renault arrivent en deuxième position, avec 20% des parts de marché chacun, tandis que Scania et Man affichent le chiffre de 17%, alors que Mercedes détient 6%. En faisant le total (en tenant compte des 21% détenus par Volvo), cela ferait du 101%, mais cette anomalie ne dépendrait que du souci d'arrondir les chiffres afin d'éviter bien des virgules. Dans le même contexte, en termes de parts de marché et de prévisions, Loïc Morin reste ambitieux. « CFAO a acheté Daf en juillet 2005. À l'époque, Daf vendait 50 unités par an. Nous en avons écoulé 300 en 2006, puis 500 en 2007. Nos chiffres de vente prévisionnels se basent ainsi sur un volume total de 700 camions DAF pour l'année 2008. Il est clair qu'en l'espace de trois années, nous aurons repositionné la place de Daf sur le marché», indique-t-il.
De l'ambition, toutes les marques en ont à revendre. Cependant, la partie n'est pas pour autant gagnée d'avance grâce à la vente de matos fiables et robustes.

En effet, si la satisfaction du client passe d'abord par la qualité du produit, sa fidélisation est une tout autre histoire. Du coup, celle-ci ne saurait s'installer qu'en vertu d'un service après-vente digne de ce nom, concept qui revêt l'aspect de cheval de bataille dans cette guerre de positionnement.
Chez Scania, l'on affirme que s'il y a réellement parfois un manque de disponibilité de camions, cela ne concernerait aucunement les pièces de rechange. «Nous disposons le long de l'année de toutes sortes de pièces de rechange et nous n'avons pas de problèmes à ce niveau-là», affirme Hamid Laissaoui.
Pour sa part, la marque Daf semble vouloir faire de ce volet l'un des piliers de sa renaissance au Maroc. «Nous venons d'ouvrir un site vente et après-vente à Marrakech et nous terminons la construction d'une énorme concession Daf sur Tanger, de plus de 10.000 m2, représentant un investissement de plus de 40 millions de DH rien que pour ce site. Nous venons également d'en ouvrir un autre dans la ville d'Agadir.

Enfin, sur Casablanca, nous allons investir dans la construction de baies de réception après-vente avec fosses. Au total, donc, nous en ouvrons plus de 15, contre 5 à ce jour», avait déclaré au «Matin» Loïc Morin.
Quant à Volvo Maroc, l'on indique que le service après-vente a toujours fait partie de sa culture d'entreprise. «Outre l'offre d'une gamme de produits de qualité, Volvo Maroc a, depuis le début de son activité, focalisé son action sur l'offre d'un service après-vente de qualité. En ce sens, Volvo Maroc propose des prestations personnalisées (contrats d'entretien), des prix très compétitifs (forfaits mensuels), un atelier doté d'un matériel sophistiqué, un personnel qualifié (constamment formé en Suède), et une disponibilité de pièces de rechange optimale. Grâce à l'efficacité de l'atelier et aux prix très compétitifs des pièces d'origine Volvo, le service après-vente est un véritable atout pour Volvo Maroc, ainsi que pour les transporteurs qui font confiance à la marque Volvo», conclut Younes Ghermani.
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Kezako ?

Le mot poids lourd désigne techniquement tout véhicule utilitaire dépassant les 19 tonnes en PTC (Poids total en charge). Les véhicules qui s'inscrivent dans ce créneau sont principalement :
Les tracteurs
Terme utilisé pour désigner les châssis ou cabines qui tractent différents modèles de remorques telles que plateaux, citernes à gaz, huiles ou carburant, bennes céréalières, conteneurs, cellules frigorifiques, caisses, porte-chars, etc.
Différentes configurations sont disponibles dans les gammes offertes, on trouve des camions tracteurs à réducteurs dans les moyeux qui sont faits pour tracter des remorques très lourdes, à l'image du porte char ou des bennes entrepreneurs de 40 m3. D'autres camions sans réducteurs tractent des remorques moins lourdes, tel que plateaux ou conteneurs.
Dans le segment « tracteur », on trouve aussi les camions que l'on appelle TIR, ce terme veut dire « Transport international routier», et les véhicules voués à ce domaine diffèrent des autres. Ils sont d'abord plus puissants, plus complets en terme d'équipement intérieur (confort chauffeurs) et la configuration des châssis et suspension sont modulables selon les routes que celui-ci devra emprunter.
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Les porteurs

Les camions porteurs sont en revanche plus longs et ont un châssis étendu, derrière la cabine, qui est toujours habillée d'une benne de chantier, ou «ronde», comme on dit dans le jargon des transporteurs. Ce modèle de camions sert principalement au transport de sable, gravier et autres matériaux de construction, en général. La particularité de ce porteur est qu'il est habilité à entrer dans les chantiers et à rouler sur les routes les plus accidentées sans aucun problème, puisque sa configuration technique le lui permet, c'est-à-dire que sa suspension, ses pneumatiques, son châssis et ses essieux sont adaptés à de telles applications.
À retenir que les camions de moins de 19 tonnes ne sont pas considérés comme des poids lourds, mais ceux-ci restent complémentaires de ces derniers. C'est un segment non négligeable puisque, en termes d'unités vendues, il dépasse la catégorie «poids lourd», vu l'usage multiple fait de ces camions légers.
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