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Accueil next Les attitudes des jeunes face à l'emploi

Une ascension réelle

La portée, à la fois économique et écologique, du recyclage des papiers et cartons, est de mieux en mieux perçue.

Une ascension réelle
Solution fort avantageuse face au problème des déchets, la récupération du vieux papier et du carton, qui ne sont plus considérés comme des déchets, mais telle une matière première utile à part entière, commence à prendre un réel envol. Said El Anba, administrateur unique de Sorepac, trouve à juste titre que le business du recyclage se porte assez bien. Malgré l'ignorance et le manque d'importance de ce domaine dans notre vie quotidienne, c'est un secteur très porteur toujours en croissance, s'est-il empressé d'ajouter. Mais quelle est la configuration du secteur à l'heure actuelle au Maroc ? Il est important de noter que les entreprises spécialisées dans ce domaine ne font pas légion. Excepté Sorepac qui revendique près de 30 % de parts de marché (30.000 à 35.000 tonnes de papiers récupérés), Macarpa se place en seconde position avec un peu plus de 20 %, soit environ 25.000 tonnes récupérées. Ces chiffres d'une étude, menée par l'Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME) avec le soutient de la coopération belge et publiée l'année dernière confortaient déjà un ratio de collecte assez faible.

Il se situe aux alentours de 28%, soit un peu moins de 90.000 tonnes encore loin des besoins nationaux (400.000 tonnes). Pour autant les professionnels sont confiants. Said El Anba trouve que le marché marocain est assez développé dans le domaine de récupération des matières à recycler, mais réprouve que le secteur reste informel. Toute une panoplie de mesures est à développer pour atteindre les taux les plus élevés que ceux actuels, ajoute-t-il. Elles consisteraient en plus de sensibilisation dans la récupération des vieux papiers et son rôle pour la protection de l'environnement et la structuration des créneaux de ramassage et de tri et la sensibilisation des ménages à l'utilité du tri à la source. Le ratio de collecte au Maroc, comparé aux 63% réalisé dans certains pays européens, leaders en recyclage de papier et carton, révèle l'écart important.

Les raisons sont multiples. Tout d'abord, elles sont dues à l'absence du tri à la source. A cela s'ajoute une absence de communication en direction des ménages, principaux concernés et certains industriels. - Réunis au sein de l'ARDEP, association des récupérateurs de déchets papiers et carton au Maroc, les professionnels ont pris ces difficultés à bras le corps. En dehors d'aucun texte réglementaire allant dans le sens du recyclage, ils se démènent pour donner des possibilités et des moyens pour promouvoir
le recyclage. A une plus large échelle la Fédération des industries forestières des arts graphiques et de l'emballage (FIFAGE) joue aussi pleinement son rôle et organise des séminaires et rencontres pour encourager la collecte.

Aujourd'hui, ils sont conscients que le ratio de collecte doit être amélioré pour accompagner le développement des industries spécialisées dans le carton et le papier. L'objectif fixé à l'horizon 2012 est d'atteindre une collecte de 50% de la consommation nationale de vieux papiers et cartons pour en assurer le recyclage. Toutefois, à valeur d'aujourd'hui, les résultats tardent à venir. Tout au plus, un projet-pilote de collecte sélective avait été initié dans la ville d'Agadir. D'autres localités seraient concernées nous affirme-t-on, mais un élargissement de la loi la loi 28-00 amènerait le plus grand nombre à ce conformer au tri dès le départ. Driss, qui gagne par cette activité pas moins de 300 dirhams par jour, bien plus qu'il ne gagnait dans son ancienne usine de confection n'en démord pas. Avec ma charrette, je gagne suffisamment pour nourrir ma famille et entretenir mon matériel dit-il avec un brin de fierté.

Il regrette juste que tout soit mêlé dans les bennes, que certains concitoyens continuent de les mépriser et que les intermédiaires soient si nombreux. Sur ce dernier point, il avoue que dernièrement après avoir mis la main sur un grossiste, il ne s'embête plus dans d'interminables marchandages. Les pièces de qualité non souillées par les aliments lui sont payées au prix fort. Conscient du rapport entre le bois et le papier, et par ricochet entre les arbres, en tant que boucliers contre l'effet de serre, et la pollution atmosphérique, il m'a lancé ironiquement s'acquitter d'une tâche noble !
Dans tous les cas, un simple benchmark fait ressortir qu'à Paris, les cartons et papiers représentaient, en 1999, 28 % du poids des ordures ménagères. Après une réorganisation, introduisant les bacs jaunes et verts, les papiers et cartons se retrouvent dans les deux filières de ramassage des ordures ménagères.

Dans les bacs jaunes seront versés les papiers dédiés à la collecte sélective. Pour se faire une idée, les déchets recyclables ont représenté 57 296 tonnes en 2005, dont 59,4 % de papiers-cartons. Les bacs verts ont été réservés aux ordures ménagères. Les sociétés de ramassage des ordures qui constatent que la récupération des vieux papiers, équivaut à moins de déchets seraient-elles prêtes en partenariat avec les autorités de la ville et les industriels à investir pour doter les quartiers de nos villes de bacs aux couleurs différentes pour trier les ordures ? A suivre...
Pour plus d'efficacité, il faut rappeler qu'en plus de l'activité de collecte, les professionnels de la récupération qui opèrent un tri, gagneraient à classifier les recyclés. Les papiers-cartons diffèrent selon leur couleur, leur longueur de fibres, leur taux de cellulose, etc.

Des impuretés ou corps étrangers, tels que carbone, plastique, trombones, adhésifs... constituent, au-delà d'un seuil de tolérance, un obstacle au recyclage. Pour un approvisionnement de qualité de l'industrie papetière il est nécessaire de réglementer le secteur en instituant des normes, à l‘image de celles du Comité européen de normalisation. Outre le fait de faciliter la commercialisation, cette norme européenne EN 643, classe et répertorie les vieux papiers et cartons en différentes sortes (catégories). Rien n'est perdu, puisque le taux de collecte au Maroc est à des niveaux de pays européens, il y a une décennie. Toutefois, il est temps de prendre les mesures énergiques sans tarder, nous indique-t-on.
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Recyclage, des gains en cascade!

Les écobilans du papier démontrent d'ailleurs que la collecte et la valorisation du vieux papier sont judicieuses au plan du développement durable. Cette collecte réduit en outre la quantité de déchets urbains, ce qui épargne des investissements dans les usines d'incinération des ordures ménagères. Désormais, il est impératif d'adopter les bons réflexes en triant nos déchets. L'idéal est de collecter le papier dans un bac de récupération séparé. Dans ces bacs, nous ne devrions pas jeter d'éléments étrangers.
Sachons enfin que les matériaux recyclables les plus convoités sont le vieux carton, les rognures d'imprimerie, les invendus (journaux, revues…), les rebuts (caisseries, imprimeries, sacs…), ainsi que les emballages après usage.

En effet, ce type de papiers (journaux, revues, illustrés, annuaires téléphoniques, pages intérieures des livres et cahiers, prospectus, bloc-notes, enveloppes avec ou sans fenêtre, photocopies, calendriers…).
Mais par contre, les papiers traités avec de la colle, papiers carbone, étiquettes, pochettes photos, papiers à fleurs, serviettes et nappes en papier, papiers goudron, papiers ménage, papiers filtre, sachets de thé et de tisane, emballages de biscuits, briques de lait ou de jus de fruits, mouchoirs en papier, ne sont pas recyclables. Riche de toutes ces informations, nous préservons notre planète et créons des emplois chaque fois que nous contribuons au recyclage des papiers et cartons.
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