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Les sociétés de crédit à l'assaut des ménages à revenus modestes

Bien qu'ils y pensent depuis des mois, nombreux sont les ménages qui n'arrivent pas à faire de l'épargne pour le sacrifice du mouton. Le seul recours demeure le crédit ! Un engrenage qui ne s'arrête pas...

Les sociétés de crédit à l'assaut des ménages à revenus modestes
Comme à l'accoutumée, les sociétés de crédit à la consom­mation brandissent leurs offres à l'occasion de Aid Al-Adha. Leur cible est constitué de mé­nages ne maîtrisant pas leurs bourses à cause de revenus faibles ou d'imprévus leur ont bouffé la quasi-totalité du sa­laire. Bien qu'ils y pensent de­puis des mois, ils n'arrivent pas à épargner.

Le seul recours demeure le crédit ! Cette année, ce sont principalement deux établis­sements de crédit qui se sont activés en matière de commu­nication à cette occasion. Le premier dont l'offre se veut la plus alléchante n'est autre que la Banque populaire, qui, via sa société de crédit à la consom­mation Assalaf Chaâbi, accorde un crédit de 6.000 dirhams.

Le bénéficiaire paiera les mensualité sur une durée de 36 mois. Il aura ainsi à traîner son crédit pendant 3 ans, alors que l'Aïd dure à peine trois jours. Les années suivantes, il n'a qu'à racheter ses crédits ''pour ne pas se perdre...''.
Un engrenage qui ne s'arrête pas... Le deuxième n'est autre que Wafasalaf, filiale d'Attija­riwafa, avec son spot publici­taire, elle propose une somme de 3.000 dirhams à rembourser sur 11 mois au lieu de 10 mois l'année dernière, avec une men­sualité de 290 dirhams contre 300 dirhams il y a une année. Le client aura bien entendu à supporter les frais du dossier. Il n'y a pas de crédit gratuit en dé­pit des publicités mensongères de certaines sociétés de finance­ment. Seules les entreprises ac­cordent un crédit gratuit à leur personnel.

Une somme de 2.000 dirhams, par exemple, est récupérée sur 10 mois moyennant des retenues mensuelles de 200 dirhams sur le salaire. Reste à préciser que même les organismes de crédit qui ne procèdent pas à des cam­pagnes publicitaires profitent de cette période faste de l'an­née. Les clients se déplacent aux agences pour se renseigner sur les différentes formules de cré­dit proposées généralement à un taux avoisinant les 10%. Il y en a même ceux qui contractent un crédit personnel classique pour subvenir aux besoins de la fête du mouton qui s'accompagnent d'une frénésie d'achats. Crédit du Maroc propose, par exem­ple, le crédit Mounassib, une formule de prêt à la consomma­tion multi-usages, qui permet de financer un projet personnel pour un montant supérieur à 50.000 DH.
La durée de remboursement correspondante peut aller jusqu'à 60 mois. La Société Gé­nérale, avec le crédit Expresso propose une offre dont le mon­tant de prêt minimum est fixé à 5.000 DH. Le CIH, à son tour propose le crédit Libre pour un montant pouvant atteindre 100.000 DH et une durée de 48 mois ainsi que l'avance Express, un découvert sur le compte chèque pour faire face à des dépenses ex­ceptionnelles ou imprévues.

La demande toujours impor­tante ne fait que booster les cré­dits distribués par les établisse­ments financiers, bien que la crois­sance des cré­dits à la consommation soit en décélération. En témoigne une évolution de 22,8% en juillet 2009 contre 24,6% durant le deuxième semestre 2009. Les professionnels du secteur n'ont pas manqué d'exprimer leurs inquiétudes par rapport au ra­lentissement des prêts.
A l'instar du ra­lentissement qu'a connu l'activité du secteur, l'encours des créances en souffrance des so­ciétés de finance­ment a augmenté de 443 MDH, soit une hausse de 11,5% entre juin 2008 et juin 2009, ce qui confirme une dégradation du risque. En conséquence, l'ef­fort de provision­nement a porté sur près de 221 MDH à fin juin 2009, soit un bond de +152% par rapport à juin 2008, impactant la masse bénéficiaire du secteur, qui a affiché une baisse de l'ordre de 5% par rapport à la même pé­riode de l'année précédente.
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Les restructurations en ralentissement

Le mouvement de restructura­tions qu'a connu le secteur des sociétés de crédit à la consom­mation, depuis la fin des années 90, s'est ralenti ces dernières années. Les nouvelles exigences du cadre prudentiel et le renforce­ment de la concurrence invitent à la poursuite de la rationalisation de ce secteur. La concentration de l'activité des sociétés de crédit à la consommation a accusé une baisse en 2008, en relation avec le repli de l'activité de la location avec option d'achat exercée par certaines sociétés. Celle des sociétés de crédit-bail est demeurée stable. Les parts ''des trois et cinq premières sociétés de crédit'' à la consommation dans le total actif du secteur ont baissé de 4 points respectivement à 60 et 74%. Le poids des treize sociétés ados­sées à des institutions financières s'est consolidé d'un point à 97%. Les parts ''des trois et cinq premières sociétés de crédit-bail'' dans le total actif du secteur sont demeurées inchangées respecti­vement à 59 et 86%.
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