Le ministère des Affaires économiques et générales veut réviser le cadre juridique relatif aux coopératives. Ainsi, en consultation avec les acteurs concernés dans différentes régions du Maroc, la réflexion est en cours. Le mouvement coopératif marocain est, en effet, régi par une loi remontant à 1984 qui présente bon nombre de contraintes, notamment la lourdeur des procédures de constitution des coopératives et les aspects relatifs à la gouvernance. Le directeur des études, de la coopération et de la législation, Aziz Ajbilou, nous livre dans cet entretien les axes les plus importants pour booster le secteur.
Le Matin Eco : Les coopératives marocaines sont appelées à relever plusieurs défis pour pouvoir participer activement au développement de l'économie marocaine. Quelles sont les mesures de réformes mises en place ?
Aziz Ajbilou : Aujourd'hui, le secteur coopératif qui compte environ 6.000 coopératives avec plus de 320.000 adhérents, participe activement à la création d'emplois et de revenus pour une large frange de la population. A ce titre, le capital investi dans le secteur s'élève plus de 5,4 milliards DH. Ce secteur génère un chiffre d'affaires avoisinant les 7 milliards DH. Il occupe une place de choix dans la politique de développement économique et social dans la déclaration gouvernementale. Pour le développement de ce secteur, une stratégie a été mise en place dans le cadre de la promotion de l'économie sociale, dans sa globalité axée sur une approche régionale globale et intégrée. Cette stratégie est matérialisée par un plan d'actions fondé sur: l'élaboration et la mise en œuvre des plans régionaux de développement de l'économie sociale pour promouvoir des initiatives de l'économie solidaire sur la base d'activités génératrices de revenus et d'emplois, la révision de la loi 24/83 des coopératives pour la simplification des procédures de constitution des coopératives et la mise en place des outils garantissant leur bonne gouvernance, le renforcement du rôle de l'ODCO dans l'encadrement et l'accompagnement du secteur coopératif, la promotion de la commercialisation des produits des coopératives à travers la multiplication des canaux de commercialisation et la valorisation des produits des coopératives, la mise en place d'un système d'information géographique de l'économie sociale pour donner plus de visibilité à ce secteur aux niveaux national, régional et local. Tout ceci se fait dans un cadre de concertation et de partenariat avec les acteurs régionaux, les agences de développement et les opérateurs dans ce secteur.
Quelles sont les lacunes de l'arsenal juridique actuel ?
Le mouvement coopératif marocain est régi par une loi qui remonte à 1984. Il s'agit de la loi 24-83 qui présente aujourd'hui des contraintes de nature à limiter le développement de ce secteur. Ces contraintes concernent notamment la lourdeur des procédures de constitution et les aspects relatifs à la gouvernance. La réforme en cours de cette loi vise, pour les coopératives, la simplification des procédures de création, la mise en place d'un registre central, le renforcement de la démocratisation au sein des instances et la modernisation des mécanismes de gestion ainsi que la séparation entre les attributions de l'ODCO et la loi sur les coopératives.
Comment les coopératives peuvent-elles dépasser le problème concernant la commercialisation ? Les conventions avec les grandes surfaces ont-elles porté leurs fruits ? Et est-ce qu'elles sont suffisantes
La question de la commercialisation demeure l'un des problèmes majeurs qui limitent le développement du secteur coopératif dans notre pays.
En effet, dans son écrasante majorité, le tissu coopératif est constitué de petites coopératives sans connaissance de techniques commerciale et promotionnelle et dépourvues de moyens logistiques et de transport. Dans ce cadre, des actions ont été menées pour faciliter l'accès des coopératives au marché. Parmi ces actions, on peut citer la signature de conventions de partenariats avec les grandes surfaces de distribution (Marjane, Label Vie et Asswak Essalam), l'organisation des salons nationaux et régionaux d'économie sociale et solidaire, la mise en place très prochainement des marchés itinérants dans certaines régions. Tout cela va être accompagné par des actions de valorisation et de marketing de produits des coopératives. C'est ce qui se fait aujourd'hui dans la région de Rabat-Salé
Zemmour Zaërs en tant que région-pilote.
Qu'en est-il de la nécessité de la formation dans le domaine de la gestion pour augmenter le rendement des coopératives ?
Les différentes études réalisées sur le secteur coopératif montrent que les coopératives présentent des insuffisances en matière de capacités managériales dues à la faiblesse dans leur formation et leur encadrement. Ceci se manifeste dans la gestion financière, comptable, logistique, commerciale, etc. Il faut noter, cependant, que l'ODCO assure aujourd'hui, dans le cadre de sa politique de proximité, un encadrement adapté au secteur. Son rôle en la matière sera renforcé davantage dans le cadre du contrat-programme qui le lie au ministère des Finances.
Les plans régionaux destinés à promouvoir l'économie sociale ont-ils permis d'avoir une feuille de route claire pour ce secteur ?
Les Plans régionaux de développement de l'économie sociale (PRDES) traduisent dans les faits la vision pour un développement de l'économie sociale et solidaire qui se fonde sur l'exploitation et la valorisation des richesses et des potentialités territoriales, dans l'objectif de créer des emplois et des revenus, et, par conséquent, d'améliorer les conditions de vie de la population du territoire concerné. Ils permettent d'obtenir des cartes territoriales des activités génératrices de revenus dans des secteurs à fort potentiel, identifiés en utilisant l'approche filière axée sur le marché. Ces plans donnent plus de visibilité aux acteurs impliqués dans l'économie sociale et solidaire et permettent la création d'une synergie et d'une convergence entre leurs actions, et, partant, un meilleur impact sur les populations cibles en matière de création d'emplois et de la richesse. La première expérience qui a été menée dans la région de Rabat-Salé Zemmour Zaërs est éloquente dans ce sens. En effet, le PRDES dans cette région est adossé à un plan d'actions dans lequel se sont impliqués les acteurs locaux et constitue, ainsi, une feuille de route pour ces acteurs qui oriente leur intervention en la matière pour les cinq années à venir. Cette intervention est traduite par un contrat-programme qui définit clairement le rôle de chaque intervenant, les modalités de financement et les outils de suivi et d'évaluation. Il faut signaler que les travaux d'élaboration de ces plans sont en cours dans 8 autres régions avec une couverture de l'ensemble des régions du Royaume à l'horizon 2010.
Le Matin Eco : Les coopératives marocaines sont appelées à relever plusieurs défis pour pouvoir participer activement au développement de l'économie marocaine. Quelles sont les mesures de réformes mises en place ?
Aziz Ajbilou : Aujourd'hui, le secteur coopératif qui compte environ 6.000 coopératives avec plus de 320.000 adhérents, participe activement à la création d'emplois et de revenus pour une large frange de la population. A ce titre, le capital investi dans le secteur s'élève plus de 5,4 milliards DH. Ce secteur génère un chiffre d'affaires avoisinant les 7 milliards DH. Il occupe une place de choix dans la politique de développement économique et social dans la déclaration gouvernementale. Pour le développement de ce secteur, une stratégie a été mise en place dans le cadre de la promotion de l'économie sociale, dans sa globalité axée sur une approche régionale globale et intégrée. Cette stratégie est matérialisée par un plan d'actions fondé sur: l'élaboration et la mise en œuvre des plans régionaux de développement de l'économie sociale pour promouvoir des initiatives de l'économie solidaire sur la base d'activités génératrices de revenus et d'emplois, la révision de la loi 24/83 des coopératives pour la simplification des procédures de constitution des coopératives et la mise en place des outils garantissant leur bonne gouvernance, le renforcement du rôle de l'ODCO dans l'encadrement et l'accompagnement du secteur coopératif, la promotion de la commercialisation des produits des coopératives à travers la multiplication des canaux de commercialisation et la valorisation des produits des coopératives, la mise en place d'un système d'information géographique de l'économie sociale pour donner plus de visibilité à ce secteur aux niveaux national, régional et local. Tout ceci se fait dans un cadre de concertation et de partenariat avec les acteurs régionaux, les agences de développement et les opérateurs dans ce secteur.
Quelles sont les lacunes de l'arsenal juridique actuel ?
Le mouvement coopératif marocain est régi par une loi qui remonte à 1984. Il s'agit de la loi 24-83 qui présente aujourd'hui des contraintes de nature à limiter le développement de ce secteur. Ces contraintes concernent notamment la lourdeur des procédures de constitution et les aspects relatifs à la gouvernance. La réforme en cours de cette loi vise, pour les coopératives, la simplification des procédures de création, la mise en place d'un registre central, le renforcement de la démocratisation au sein des instances et la modernisation des mécanismes de gestion ainsi que la séparation entre les attributions de l'ODCO et la loi sur les coopératives.
Comment les coopératives peuvent-elles dépasser le problème concernant la commercialisation ? Les conventions avec les grandes surfaces ont-elles porté leurs fruits ? Et est-ce qu'elles sont suffisantes
La question de la commercialisation demeure l'un des problèmes majeurs qui limitent le développement du secteur coopératif dans notre pays.
En effet, dans son écrasante majorité, le tissu coopératif est constitué de petites coopératives sans connaissance de techniques commerciale et promotionnelle et dépourvues de moyens logistiques et de transport. Dans ce cadre, des actions ont été menées pour faciliter l'accès des coopératives au marché. Parmi ces actions, on peut citer la signature de conventions de partenariats avec les grandes surfaces de distribution (Marjane, Label Vie et Asswak Essalam), l'organisation des salons nationaux et régionaux d'économie sociale et solidaire, la mise en place très prochainement des marchés itinérants dans certaines régions. Tout cela va être accompagné par des actions de valorisation et de marketing de produits des coopératives. C'est ce qui se fait aujourd'hui dans la région de Rabat-Salé
Zemmour Zaërs en tant que région-pilote.
Qu'en est-il de la nécessité de la formation dans le domaine de la gestion pour augmenter le rendement des coopératives ?
Les différentes études réalisées sur le secteur coopératif montrent que les coopératives présentent des insuffisances en matière de capacités managériales dues à la faiblesse dans leur formation et leur encadrement. Ceci se manifeste dans la gestion financière, comptable, logistique, commerciale, etc. Il faut noter, cependant, que l'ODCO assure aujourd'hui, dans le cadre de sa politique de proximité, un encadrement adapté au secteur. Son rôle en la matière sera renforcé davantage dans le cadre du contrat-programme qui le lie au ministère des Finances.
Les plans régionaux destinés à promouvoir l'économie sociale ont-ils permis d'avoir une feuille de route claire pour ce secteur ?
Les Plans régionaux de développement de l'économie sociale (PRDES) traduisent dans les faits la vision pour un développement de l'économie sociale et solidaire qui se fonde sur l'exploitation et la valorisation des richesses et des potentialités territoriales, dans l'objectif de créer des emplois et des revenus, et, par conséquent, d'améliorer les conditions de vie de la population du territoire concerné. Ils permettent d'obtenir des cartes territoriales des activités génératrices de revenus dans des secteurs à fort potentiel, identifiés en utilisant l'approche filière axée sur le marché. Ces plans donnent plus de visibilité aux acteurs impliqués dans l'économie sociale et solidaire et permettent la création d'une synergie et d'une convergence entre leurs actions, et, partant, un meilleur impact sur les populations cibles en matière de création d'emplois et de la richesse. La première expérience qui a été menée dans la région de Rabat-Salé Zemmour Zaërs est éloquente dans ce sens. En effet, le PRDES dans cette région est adossé à un plan d'actions dans lequel se sont impliqués les acteurs locaux et constitue, ainsi, une feuille de route pour ces acteurs qui oriente leur intervention en la matière pour les cinq années à venir. Cette intervention est traduite par un contrat-programme qui définit clairement le rôle de chaque intervenant, les modalités de financement et les outils de suivi et d'évaluation. Il faut signaler que les travaux d'élaboration de ces plans sont en cours dans 8 autres régions avec une couverture de l'ensemble des régions du Royaume à l'horizon 2010.
