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Une station d'épuration des eaux usées aux normes internationales

Un budget de 1.081.000.000 DH pour la réalisation et l'exploitation, sur dix ans, de la ''STEP'' de Fès. Un consortium de banques marocaines assure une partie du financement.

Une station d'épuration des eaux usées aux normes internationales
La station d'épuration des eaux usées de la ville de Fès ''STEP'' verra enfin le jour. Deux conventions relatives à sa réalisation et son exploitation sur 10 ans, avec un coût total de 1.081.000.000 DH, ont été signées le 23 décembre à l'issue du conseil d'administration de la Régie autonome intercommunale de distribution d'eau et d'électricité de Fès (RADEEF), sous la présidence de Mohamed Rharrabi, wali de la région Fès-Boulemane et en présence de Mohamed Kadiri, gouverneur-directeur des Régies et des services concédés au ministère de l'Intérieur, des autorités locales et membres du conseil d'administration de la RADEEF. La première porte sur le financement d'une partie des travaux de la station par un consortium de banques marocaines, composé de la Banque populaire, Attijariwafa bank, la BMCE et le Fonds d'équipement communal, d'un montant de 440 millions DH. « Le remboursement du prêt est étalé sur une période de 15 ans avec trois ans de délai de grâce et un taux d'intérêt qui s'élève à 5,50% », explique Naib Lahlou Mimi, directeur général de la RADEEF lors de la présentation du projet.

Il précise aussi que le reste du financement est assuré par la RADEFF (80 millions DH) et l'Etat (180 millions DH) pour couvrir le coût total des travaux de la station qui s'élève à 700 millions DH. La seconde convention concernant le marché, relatif à la réalisation de la STEP ainsi que son exploitation sur une durée de 10 ans, a été signée entre la RADEEF et un groupement international adjudicataire dudit marché. Celui-ci est composé de Golden State Environnement (Chine), Waterleau (Belgique), Sotradema (Maroc), Eusebios & Filhos et Alberto Martins De Mesquitas & Filhos (Portugal). Ce groupement s'occupe d'ores et déjà de la STEP de Marrakech. Ce procédé d'épuration devrait permettre un abattement considérable de la pollution générée par la ville de Fès à hauteur de 85%. Il devrait aussi permettre la potabilisation de l'eau au niveau de la prise ONEP et l'irrigation restrictive immédiatement à l'aval des rejets. Il s'agit, en fait, du traitement des eaux usées rejetées par les effluents urbains domestiques et industriels qui représentent 100.000 m3 par jour, soit 40% de la pollution totale du bassin de Sebou. «La qualité des eaux, après réception des eaux usées de Fès, est considérée hors classe, ne devant servir à aucune utilisation, situation qui engendre, d'ailleurs, des répercussions néfastes sur ce bassin et notamment sur les conditions d'irrigation, la santé, les conditions de potabilisation de l'eau et les conditions socio-économiques de la région, précise le directeur général de la RADEEF.

La Régie et les autorités de la région tablent de fait sur le projet de la STEP pour améliorer la qualité des eaux de Sebou. ''Ce projet est considéré comme une première à l'échelle nationale, indique le wali de Fès-Boulemane, du fait qu'il fait appel à un procédé d'épuration innovant (boues activées+ leur digestion) et qu'il comporte une unité de récupération et de valorisation du biogaz pour la production de l'énergie électrique, ce qui rend le projet éligible au Mécanisme de développement propre dans le cadre du protocole de Kyoto pour la réduction des Gaz à effet de serre''. L'énergie électrique obtenue à partir de cette unité de cogénération servira en particulier à la couverture des besoins électriques de la station à hauteur de 50%.

A noter qu'un Programme de dépollution industrielle (PDI) est conduit par la Régie en parallèle afin d'assurer le bon fonctionnement de la future station. Adopté en 2005, ce programme a assujetti les unités les plus polluantes à l'échelle de la ville à réaliser des stations de pré-traitement pour leurs rejets afin d'écrêter les pointes de débits et de charges polluantes qu'elles génèrent et éviter d'éventuels dysfonctionnements au niveau de la future STEP. La ville de Fès abrite une panoplie d'activités industrielles polluantes notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire et du textile. La levurerie Lesaffre, les brasseries Branoma, la compagnie des boissons gazeuses du Nord (Coca-Cola) et la teinturerie Multiwash sont à la tête de ces industries. Une étude de faisabilité a préconisé la mise en place des stations de pré-traitement pour chacune de ces unités. La mise en service de la station de CBGN a été prévue en novembre 2009 et le démarrage des travaux en décembre pour Lesaffre et Branoma.

Pour Multiwash, la consultation n'est pas encore lancée. Le financement est assurée à hauteur de 40% par le FODEP, 20% par l'Agence du bassin hydraulique de Sebou et 40% par les industriels», explique-t-on à la RADEEF. Le projet de traitement des margines de la ville de Fès consiste, de son côté, en le passage de toutes les huileries fonctionnant en 3 phases, au système écologique 2 phases et l'installation d'unités de séchage du grignon humide issu du procès biphasé. «53 unités répertoriées à travers la ville produisent quelque 20.000 à 38.000 t d'huile d'olive/an et 80.000 à 160 000 t de margines/an, déversées via le réseau d'assainissement de la cité dans l'oued Sebou », précise le management de la RADEEF. Deux solutions sont proposées aujourd'hui: la solution la plus durable consiste en la délocalisation complète des huileries à l'extérieur de la ville. La seconde prévoit le passage de toutes les huileries 3 phases au système bi-phase, l'installation d'unités de pré-séchage du grignon humide 75.000 à 150 000 t/ an par les extracteurs d'huile de grignon et la collecte des margines issues des presses pour évaporation naturelle. Le coût total d'investissement de 31,95 à 45,95 millions de DH, alors que le coût d'exploitation est de 400 DH/t d'huile. Le financement devrait être assuré à hauteur de 40% (FODEP), 20% (ABH/Sebou), 40% (industriels et RADEEF). Pour lutter contre la pollution des tanneries de Fès, la RADEFF prévoit aussi un projet de généralisation de la collecte et du traitement des eaux chromées générées par les tanneries non raccordées à la station de déchromatation de Dokkarat.

Il s'agit d'installer des bassins de stockage des eaux chromées à l'intérieur des unités et de collecter et transporter ces eaux par camions-citernes pour traitement à Dokkarat. Ceci dit, 40 unités non raccordées à la station, répertoriées à travers la ville, génèrent 100 m3/j d'eaux chromées (400 kg de Cr/j). La station de déchromatation de Dokkarat est fonctionnelle depuis 2003 mais elle demeure insuffisante. Après des études et des réunions, il y a eu en septembre 2009 l'élaboration de deux nouvelles conventions entre la RADEEF, l'Association des tanneurs et l'Association des tanneurs de Fès le FODEP, la commune urbaine et ABH/Sebou. Le coût total d'investissement est de 4 millions DH. Le dernier projet de dépollution porté par la RADEEF concerne les dinanderies de Fès. Les 37 unités répertoriées à travers la ville provoque une pollution de ''50 kg de Ni/j'', indique-t-on à la RADEEF. Un investissement de 200.000 DH est mobilisé aujourd'hui par le FODEP, l'ABH/Sebou et les dinandiers pour délocaliser les unités au quartier Ain Nokbi.
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Fiche technique de la station

Présentation du projet : station d'épuration des eaux usées de Fès
Site d'implantation : commune rurale Ain Kansara
Consistance du projet : STEP à boues activées sur une superficie de 28 ha avec unité de récupération et de valorisation du biogaz (projet MDP)
Les bénéficiaires : ville de Fès et population riveraine de l'oued Sebou en aval
Porteur du projet : RADEEF
Coût: 700 MDH
Délai de réalisation : 30 mois
Démarrage du projet : début janvier 2010.
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