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Le management de crise

L'Association pour le progrès des dirigeants, dirigée par l'ex-banquier Saâd Kettani, a organisé, lundi dernier, une rencontre à laquelle ont été invités des experts, des mangers et des banquiers. Le thème abordé visait à répondre à une seule question : «Entreprendre en 2009: quels outils stratégiques et comment décider en temps de crise ?».

Le management de crise
Comment décider en temps de crise ? C'est la question à laquelle ont essayé de répondre, lundi dernier, les invités de l'Association pour le progrès des dirigeants (APD). L'intérêt de cette rencontre vient du fait qu'elle apporte un éclairage sur un sujet auquel peu d'intérêt a été accordé dans le cadre de la crise financière et économique qu'affrontent les acteurs et les décideurs économiques depuis son déclenchement. Pour se prêter à ce jeu et répondre à cette importante question, l'APD n'a pas axé cette rencontre sur un débat académique et théorique, elle a invité à ce débat des hommes de terrain, c'est-à-dire d'éminents consultants, des entrepreneurs qui gèrent de grandes entreprises aux Maroc.
Ont donc apporté des éléments de réponse à cette question: Brahim Benjelloun, administrateur de BMCE Bank, Ismaïl Douiri, directeur général d'Attijariwafa bank, Mohamed Elmandjra, directeur général de Méditelecom et Choukry Maghnouj, directeur associé d'Ernest & Young. Ce panel a été animé par l'expert en leadership et stratégie, Dominique Schmauch.

L'hypothèse de départ, suggérée par Farida Jirari Jamil, directrice de l'APD, est de voir dans le rétroviseur pour se rendre compte que «les périodes de crise sont toujours celles qui connaissent une montée de la création et une accélération de l'innovation, car le génie humain brille souvent lorsqu'il est fortement sollicité», a-t-elle avancé. Elle a rappelé dans ce contexte que «C'est la période entre 1929 et 1936 qui a connu la plus grande profusion de centres de recherches et de développement aux USA, dépassant les 73 par an. Et c'est la même période aussi qui a connu la création de géants mondiaux tels que Hewlett-Packard, Polaroid, Danone… ». Dans ce cadre, les chaque intervenant a apporté sa vision et son point de vue.

Rompre avec la dimension étriquée du Maroc
Répondant à la question posée, Brahim Benjelloun a souligné qu'il faut axer sur l'intelligence collective. Pour lui, le mangement dans les entreprises, quelles que soient les formes de gouvernance au plus haut niveau, doit pouvoir s'enrichir d'un partage de bases de connaissances, d'un partage de perceptions… Mais il a surtout insisté sur le fait que le Maroc, ou le monde de l'économie marocaine, doit se débarrasser de sa «dimension étriquée». Il a appelé à ce que l'on pense aux marchés plus larges, européen et subsaharien.

Planifier, prévoir et rectifier
L'autre banquier, Ismaïl Douiri, lui, a développé une théorie pour gérer la situation en temps de crise. Il l'a résumée en trois mots : planifier, prévoir et rectifier. Pour lui, le Maroc n'est pas aussi touché que les autres pays par la crise. Comment donc faire, en tant qu'entreprises marocaines, pour faire face à cette situation ? «J'ai trouvé deux ‘'P'' et un ‘'R'': prévoir, planifier et rectifier », a-t-il répondu. Selon lui, il faut avoir l'esprit de planification. Il faut également avoir l'esprit de prévisions. Des prévisions par rapport à un an au moins. Prévoir par rapport à ce qui se passe dans le monde. «Voir ce qui peut affecter mon activité, ma machine productive, industrielle ou humaine », a-t-il dit. Et aussi «voir comment cela va impacter mes moyens financiers. Tout cela, entre donc dans la partie planification qui consiste à obtenir beaucoup plus d'éléments quantitatifs objectifs loin des rumeurs », a-t-il ajouté. Le dernier point est le ‘'R'' qui est «rectifier». Pour lui, cela dépend des secteurs. « Si on est très orienté à l'export ou indirectement lié à des marchés étrangers, la situation est tellement mouvante qu'il est extrêmement important de rester agile et d'accepter de changer d'avis. Il est donc plus approprié de faire un budget annuel à répartir sur quatre trimestres. Car il y a des clients et des marchés qui peuvent disparaître, des matières premières qui peuvent devenir plus chères… L'idée est de garder cette souplesse et de se remettre en cause», propose I. Douiri.

Le cash est roi
Le directeur général de Méditelecom, Mohamed Elmandjra, a développé une logique qui ne plairait sûrement pas aux banquiers. En effet, pour répondre aux questions : «Entreprendre en 2009, quels outils stratégiques ? et Comment décider en temps de crise? », il a d'abord lancé un slogan: « Ne gaspillions pas une bonne crise». Comment ? Pour lui, ce slogan devrait constituer un moteur, tant au niveau micro-économique que macro- économique, pour les entreprises marocaines. « Il faut avoir confiance qu'on n'aura pas dans l'avenir une autre crise comme celle-ci», a-t-il déclaré.
S'adressant aux entreprises, il a affirmé qu'elles doivent prendre en considérations deux choses. D'abord, et c'est ce qui va déplaire aux banquiers, le «cash est roi». «Cela veut dire qu'il faut faire tous les efforts nécessaires pour ne pas avoir recours aux banquiers. Et il faut savoir que, quand on a de la liquidité, on peut avoir un accès et des avantages énormes. Et ce que ce soit au niveau de l'action ou au niveau de la négociation. Il faut donc se focaliser sur l'aspect financier et avoir, le maximum possible, de la disponibilité financière pour réagir», a-t-il expliqué. Cela bien sûr au niveau du mangement interne. Au niveau du mangement externe, il a proposé aux entreprises de faire une analyse systématique des concurrents nationaux et internationaux. Et ce pour savoir qui de ces concurrents est affaibli et sur quels points il est invincible…

Priorité aux RH et aux clients
Pour Choukry Maghnouj, directeur associé d'Ernest & Young, l'enjeu pour faire face à la crise est de «restaurer le niveau de confiance nécessaire pour que l'esprit d'entreprise et l'esprit d'entrepreneuriat continuent à évoluer au fil du temps». Pour lui, ceci est extrêmement important, sachant qu'une entreprise doit avoir toujours deux éléments fondamentaux en vue: « d'abord le développement et l'épanouissement de son capital humain. Et le deuxième élément-clé c'est de s'interroger comment fidéliser, maintenir et développer ses clients».
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Servir les dirigeants d'entreprises

L'Association pour le progrès des dirigeants (APD- Maroc) est née sous l'égide de ‘'l'Asociacion para el Progreso de la Direccion'', fondée en Espagne en 1956 (APD-Espagne compte aujourd'hui plus de 3.500 entreprises, organise annuellement plus de 350 événements et enregistre plus de 20.000 participations). L'APD-Maroc, présidée par Saad Kettani et dirigée par Farida Jirari Jamil, regroupe dans son conseil d'administration les 40 premières institutions marocaines. Depuis sa création, l'APD s'est mise à œuvrer pour offrir aux cadres dirigeants marocains, à travers des séminaires et des formations, le savoir-faire et l'expertise des meilleurs dirigeants, experts et consultants internationaux. Les rencontres de l'APD constituent une occasion pour débattre de sujets qui préoccupent les dirigeants d'entreprises marocaines.
Le prochain débat, qui sera organisé par l'APD, le 26 mars, et qui portera sur le concept ‘'ville industrielle'', est prévue à Settat par l'entreprise DITEMA. Il s'agit d'un modèle innovant ! Lors de cette rencontre, d'éminents conférenciers, experts et décideurs, appartenant aux secteurs public et privé, exposeront leurs visions concernant ce nouveau concept. Ils analyseront surtout les retombées économiques de ce modèle, notamment le projet DITEMA, sur le développement économique régional et national.
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