Comme quoi, serait-on tenté de convaincre en disant que la baisse du rythme des échanges commerciaux sur certaines zones géographiques serait liée à la volatilité du marché international de change et non pas aux maux structurels de la compétitivité des activités orientées à l'export.
S'il y a un secteur qui semble être le plus touché par l'instabilité des devises internationales, c'est bel et bien celui de l'automobile asiatique, particulièrement celle japonaise. Les importateurs marocains ont dû subir une appréciation très importante de la devise nippone ces six derniers mois. Alors qu'on le traitait à 6,80 DH en juin, le yen s'échange, cette semaine, contre un peu plus de 9 DH. Cette cotation devrait logiquement être favorable pour les exportateurs vers le pays du soleil levant, mais en ces temps de crise et de récession mondiale, les Japonais se serrent la ceinture et consomment moins de poissons (le principal produit animant les flux entretenus par les pêcheurs de Laâyoune et de Dakhla sur cette zone). Pour sa part, le renchérissement de la livre sterling a fortement pénalisé l'export du Maroc à destination du Royaume-Uni, notamment au niveau du textile et de l'agroalimentaire qui restent les principaux concernés par la nouvelle donne. La cotation de la devise britannique est passée de 16 à 12 DH. «Les opérateurs n'avaient pas assez suffisamment de temps pour s'adapter aux nouveaux prix.
Une compression de 25% de la parité efface nettement la marge commerciale», constate un opérateur textilien. Exception faite au yen et à la livre sterling, la situation reste raisonnablement maîtrisée sur les deux autres principales monnaies de facturation: l'euro et le dollar. La parité euro/dirham a évolué ces dernières semaines dans une fourchette étroite allant de 11,10 à 11,40 dirhams. Elle fluctue au gré de la confrontation directe entre la monnaie unique et la devise US. Le Maroc reste à ce titre prémuni grâce à la composition du panier de cotation du dirham, lequel est corrélé à hauteur de 83% à l'euro et à 17% au dollar. L'extrême volatilité euro/dollar n'est finalement reflétée qu'à hauteur de 20% entre le dirham et l'euro, ce qui explique, d'ailleurs, la stabilité de la cotation marocaine vis-à-vis de la monnaie unique. De même à l'égard du dollar qui constitue la principale monnaie de facturation des importations marocaines. La devise US se traite aujourd'hui aux alentours de 8,50 DH contre une moyenne de 7,70 en 2008. Une appréciation qui se trouve aujourd'hui largement compensée par l'évolution favorable des prix des matières premières et des produits énergétiques (libellés généralement en dollar). «Un tanker de pétrole coûte aujourd'hui à la Samir 30 à 40 millions de dollars. Début 2008, pour le même tanker, il fallait débourser 90 à 100 millions de dollars. On revient ainsi aux niveaux de cours constatés en 2006 », souligne un observateur du secteur énergétique.
Maintenant, face à l'évolution récente du marché international de change, dans le sillage des crises économique et financière, autant de questions restent posées. L'appréciation ou la dépréciation du dirham (selon la destination) serait-elle à l'origine d'une quelconque baisse de rythme à l'export ou à l'import? Le change explique-t-il, seul, le déficit de compétitivité des produits marocains à l'échelle internationale ? Faut-il alors dévaluer le dirham ? «A ce stade-là, je pense qu'il est encore très prématuré de parler d'une dévaluation ou, même, de pouvoir justifier le besoin d'une dévaluation. D'autant plus que nous ne sommes plus au même niveau des prix des matières premières et des produits énergétiques », estime Abdelmalek Benabdeljalil, responsable de l'activité ‘'changes'' au sein de la banque d'affaires BMCE Capital. Ce dernier attire aussi l'attention sur les effets collatéraux que pourrait entraîner une mesure pareille. « La dévaluation pourrait, certes, augmenter la compétitivité des entreprises marocaines à l'international, mais elle risque de baisser le niveau de confiance des investisseurs étrangers et des détenteurs des participations directes et indirectes puisque, par effet mécanique, elle diminuera de la même proportion la valeur de leurs investissements au Maroc.
Il faut aussi pouvoir estimer l'impact qu'aura une mesure pareille sur ses investisseurs et sur l'économie marocaine», ajoute notre interlocuteur. Comme partout dans le monde, l'opportunité de la dévaluation reste largement discutable. Encore faut-il évaluer l'expérience du mois d'avril 2001 lorsque les autorités monétaires de l'époque avaient décidé de dévaluer de 5% le dirham suite au réaménagement du panier de sa cotation. La Maroc a-t-il, entre-temps, gagné en compétitivité? Sachant que l'effet de cette mesure a été effacé immédiatement par la parité euro/dollar. Celle-ci se situe aujourd'hui à 1,30 contre seulement 0,89 en avril 2001. De même, vis-à-vis de notre principal partenaire commercial, l'euro s'échange aujourd'hui à 11,40 contre 9,50 DH en 2001. « La parité du dirham est déjà suffisamment compétitive pour les exportateurs sur la zone euro », conclut A. Benabdeljalil.
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S'il y a un secteur qui semble être le plus touché par l'instabilité des devises internationales, c'est bel et bien celui de l'automobile asiatique, particulièrement celle japonaise. Les importateurs marocains ont dû subir une appréciation très importante de la devise nippone ces six derniers mois. Alors qu'on le traitait à 6,80 DH en juin, le yen s'échange, cette semaine, contre un peu plus de 9 DH. Cette cotation devrait logiquement être favorable pour les exportateurs vers le pays du soleil levant, mais en ces temps de crise et de récession mondiale, les Japonais se serrent la ceinture et consomment moins de poissons (le principal produit animant les flux entretenus par les pêcheurs de Laâyoune et de Dakhla sur cette zone). Pour sa part, le renchérissement de la livre sterling a fortement pénalisé l'export du Maroc à destination du Royaume-Uni, notamment au niveau du textile et de l'agroalimentaire qui restent les principaux concernés par la nouvelle donne. La cotation de la devise britannique est passée de 16 à 12 DH. «Les opérateurs n'avaient pas assez suffisamment de temps pour s'adapter aux nouveaux prix.
Une compression de 25% de la parité efface nettement la marge commerciale», constate un opérateur textilien. Exception faite au yen et à la livre sterling, la situation reste raisonnablement maîtrisée sur les deux autres principales monnaies de facturation: l'euro et le dollar. La parité euro/dirham a évolué ces dernières semaines dans une fourchette étroite allant de 11,10 à 11,40 dirhams. Elle fluctue au gré de la confrontation directe entre la monnaie unique et la devise US. Le Maroc reste à ce titre prémuni grâce à la composition du panier de cotation du dirham, lequel est corrélé à hauteur de 83% à l'euro et à 17% au dollar. L'extrême volatilité euro/dollar n'est finalement reflétée qu'à hauteur de 20% entre le dirham et l'euro, ce qui explique, d'ailleurs, la stabilité de la cotation marocaine vis-à-vis de la monnaie unique. De même à l'égard du dollar qui constitue la principale monnaie de facturation des importations marocaines. La devise US se traite aujourd'hui aux alentours de 8,50 DH contre une moyenne de 7,70 en 2008. Une appréciation qui se trouve aujourd'hui largement compensée par l'évolution favorable des prix des matières premières et des produits énergétiques (libellés généralement en dollar). «Un tanker de pétrole coûte aujourd'hui à la Samir 30 à 40 millions de dollars. Début 2008, pour le même tanker, il fallait débourser 90 à 100 millions de dollars. On revient ainsi aux niveaux de cours constatés en 2006 », souligne un observateur du secteur énergétique.
Maintenant, face à l'évolution récente du marché international de change, dans le sillage des crises économique et financière, autant de questions restent posées. L'appréciation ou la dépréciation du dirham (selon la destination) serait-elle à l'origine d'une quelconque baisse de rythme à l'export ou à l'import? Le change explique-t-il, seul, le déficit de compétitivité des produits marocains à l'échelle internationale ? Faut-il alors dévaluer le dirham ? «A ce stade-là, je pense qu'il est encore très prématuré de parler d'une dévaluation ou, même, de pouvoir justifier le besoin d'une dévaluation. D'autant plus que nous ne sommes plus au même niveau des prix des matières premières et des produits énergétiques », estime Abdelmalek Benabdeljalil, responsable de l'activité ‘'changes'' au sein de la banque d'affaires BMCE Capital. Ce dernier attire aussi l'attention sur les effets collatéraux que pourrait entraîner une mesure pareille. « La dévaluation pourrait, certes, augmenter la compétitivité des entreprises marocaines à l'international, mais elle risque de baisser le niveau de confiance des investisseurs étrangers et des détenteurs des participations directes et indirectes puisque, par effet mécanique, elle diminuera de la même proportion la valeur de leurs investissements au Maroc.
Il faut aussi pouvoir estimer l'impact qu'aura une mesure pareille sur ses investisseurs et sur l'économie marocaine», ajoute notre interlocuteur. Comme partout dans le monde, l'opportunité de la dévaluation reste largement discutable. Encore faut-il évaluer l'expérience du mois d'avril 2001 lorsque les autorités monétaires de l'époque avaient décidé de dévaluer de 5% le dirham suite au réaménagement du panier de sa cotation. La Maroc a-t-il, entre-temps, gagné en compétitivité? Sachant que l'effet de cette mesure a été effacé immédiatement par la parité euro/dollar. Celle-ci se situe aujourd'hui à 1,30 contre seulement 0,89 en avril 2001. De même, vis-à-vis de notre principal partenaire commercial, l'euro s'échange aujourd'hui à 11,40 contre 9,50 DH en 2001. « La parité du dirham est déjà suffisamment compétitive pour les exportateurs sur la zone euro », conclut A. Benabdeljalil.
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