La zone franche de Tanger maintient le cap de développement malgré la crise. Les entreprises qui ont fait le choix de s'y installer demeurent rentables, explique J. Mikou, DG de TFZ. Selon lui, il n'est pas question de baisser les bras. Au contraire, l'heure est à l'extension des structures d'accueil.
LE MATIN ÉCO : La crise économique a-t-elle sérieusement affecté l'activité des entreprises de la zone franche de Tanger?
Jamal Mikou : Quand il y a eu la crise, comme partout dans le monde, les entreprises installées sur la zone avaient le choix entre deux attitudes : s'adapter à la crise ou bien fermer des unités et aller chercher ailleurs. Certaines entreprises se sont battues pour expliquer et convaincre leurs sociétés mères de maintenir l'activité tant que les unités demeurent rentables. C'est cette attitude qui a été le plus constatée. Non seulement il n'y avait pas de fermetures d'usines, aujourd'hui les entreprises sont en train de faire des extensions. Nous avons récupéré assez de business, notamment dans le domaine de l'automobile. En termes de volumes, il n'y a eu absolument pas de baisse. Bien au contraire, il y a eu une augmentation…
Combien d'entreprises comptez-vous actuellement sur TFZ ?
A fin 2008, on recense 397 sociétés installées sur la zone. On estime que c'est un très bon score réalisé en seulement dix ans d'existence. Ces entreprises génèrent environ 40 mille emplois et exportent, au départ de TFZ, de 1,5 jusqu'à 2 milliards d'euros, soit presque 10% des exportations totales. Ce qui montre qu'on a été très vigilant face à la crise économique mondiale.
Pourtant les échos recueillis depuis fin 2008 auprès de certains industriels équipementiers témoignent d'une fragilité de ce secteur. Comment les opérateurs de TFZ sont-ils alors parvenus à échapper aux effets de la crise mondiale ?
La plupart des unités installées sur TFZ traitent des modèles qui fonctionnent remarquablement bien malgré la crise. Je pense à l'Opel Corsa, Toyota Yaris, Ford Fiesta, Peugeot 207, etc. D'une manière générale, le segment de la petite voiture arrive à préserver son rythme de croissance. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas de soucis par rapport à la production. En plus, le démarrage de l'activité du port Tanger Med a permis d'améliorer et de faciliter la logistique entre le Maroc et les unités européennes à proximité de la région du Nord (espagnoles et françaises). Cela engendre d'importantes économies d'échelle pour les investisseurs installés au Maroc.
Qu'en est-il du projet de Renault-Nissan ? Le report ne devrait-il pas impacter les perspectives de TFZ ?
Le projet n'est pas reporté. Il y aura juste un léger décalage par rapport au programme prévu initialement. D'abord, suite à la crise, Nissan a décidé effectivement de reporter son investissement pour y voir plus clair. Mais Renault a bien confirmé d'une manière claire et nette son arrivée au Maroc. Il s'agit donc d'un nouveau programme de lancement du projet. C'est pour cette raison qu'au niveau de TFZ, on se prépare déjà à accueillir d'autres équipementiers qui viendront accompagner le projet de Renault. D'ici septembre ou octobre, le choix des équipementiers sera fait.
TFZ a-t-elle été associée dans les concertations sur le plan de relance spécifique aux secteurs touchés par la baisse de la demande étrangère ?
TFZ est une structure d'accueil. Par contre, ce qui est important de souligner, c'est que nous avons été un relai d'information de par le lien de proximité que nous développons avec les investisseurs installés sur la zone. De manière pratiquement journalière, nous avons relayé l'information aux différents ministères concernés et aux autorités compétentes à l'échelle locale et nationale. L'objectif était de suivre de très près la situation et d'essayer de voir quelles seraient éventuellement les mesures qui devraient être prises pour faire face à la crise.
Si nous investissons de façon massive dans la promotion, c'est parce qu'on sait qu'on va s'en sortir. Il faut qu'on soit prêt à la sortie de crise. D'ailleurs, comme vous le savez, le groupe Tanger Med a lancé en janvier le projet de mise en place d'une plateforme industrielle qui s'étendra sur 6.000 hectares. Il faut qu'on maintienne ce dynamisme vis-à-vis de l'industrie de la région du Nord et du Maroc d'une manière générale. On continuera à investir parce qu'on y croit fort. Cela va nous coûter un peu plus cher, mais il n'y a aucune raison pour se croiser les bras. On a réussi le challenge et ce sont les chiffres qui nous donnent confiance.
Où en êtes-vous par rapport aux travaux de la troisième tranche de la zone franche ?
Nous sommes en train de finaliser les travaux d'aménagement. On a acquis des terrains riverains, ce qui va nous permettre de passer d'une surface initiale qui était de l'ordre de 340 hectares à 500 hectares pour donner le maximum d'espace et de structures d'accueil aux investisseurs. Nous adaptons également notre offre commerciale qui est aujourd'hui basée soit sur la location ou l'achat de terrain nu, la location du terrain prêt à l'emploi, soit sur la location d'unités sur mesure.
TFZ est filiale de TMSA depuis 2006. Quel a été l'impact de ce rapprochement sur TFZ ?
Je vous rappelle que TFZ est rentrée dans le giron de TMSA parce que nous avons acquis une certaine expérience dans le domaine de l'aménagement et de la promotion des zones industrielles et des zones franches. Ce rapprochement a permis à TFZ d'intégrer le projet de TMSA. Dans cette approche, vous avez trois axes principaux. D'abord, l'autorité portuaire qui constitue une locomotive importante. Ensuite, les zones d'activité industrielle ou logistique, franches ou non franches. Enfin, il y a la Fondation pour le développement humain, parce que tout ce que nous sommes en train de faire dans le Nord est fait avec et pour les hommes et les femmes de la région.
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LE MATIN ÉCO : La crise économique a-t-elle sérieusement affecté l'activité des entreprises de la zone franche de Tanger?
Jamal Mikou : Quand il y a eu la crise, comme partout dans le monde, les entreprises installées sur la zone avaient le choix entre deux attitudes : s'adapter à la crise ou bien fermer des unités et aller chercher ailleurs. Certaines entreprises se sont battues pour expliquer et convaincre leurs sociétés mères de maintenir l'activité tant que les unités demeurent rentables. C'est cette attitude qui a été le plus constatée. Non seulement il n'y avait pas de fermetures d'usines, aujourd'hui les entreprises sont en train de faire des extensions. Nous avons récupéré assez de business, notamment dans le domaine de l'automobile. En termes de volumes, il n'y a eu absolument pas de baisse. Bien au contraire, il y a eu une augmentation…
Combien d'entreprises comptez-vous actuellement sur TFZ ?
A fin 2008, on recense 397 sociétés installées sur la zone. On estime que c'est un très bon score réalisé en seulement dix ans d'existence. Ces entreprises génèrent environ 40 mille emplois et exportent, au départ de TFZ, de 1,5 jusqu'à 2 milliards d'euros, soit presque 10% des exportations totales. Ce qui montre qu'on a été très vigilant face à la crise économique mondiale.
Pourtant les échos recueillis depuis fin 2008 auprès de certains industriels équipementiers témoignent d'une fragilité de ce secteur. Comment les opérateurs de TFZ sont-ils alors parvenus à échapper aux effets de la crise mondiale ?
La plupart des unités installées sur TFZ traitent des modèles qui fonctionnent remarquablement bien malgré la crise. Je pense à l'Opel Corsa, Toyota Yaris, Ford Fiesta, Peugeot 207, etc. D'une manière générale, le segment de la petite voiture arrive à préserver son rythme de croissance. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas de soucis par rapport à la production. En plus, le démarrage de l'activité du port Tanger Med a permis d'améliorer et de faciliter la logistique entre le Maroc et les unités européennes à proximité de la région du Nord (espagnoles et françaises). Cela engendre d'importantes économies d'échelle pour les investisseurs installés au Maroc.
Qu'en est-il du projet de Renault-Nissan ? Le report ne devrait-il pas impacter les perspectives de TFZ ?
Le projet n'est pas reporté. Il y aura juste un léger décalage par rapport au programme prévu initialement. D'abord, suite à la crise, Nissan a décidé effectivement de reporter son investissement pour y voir plus clair. Mais Renault a bien confirmé d'une manière claire et nette son arrivée au Maroc. Il s'agit donc d'un nouveau programme de lancement du projet. C'est pour cette raison qu'au niveau de TFZ, on se prépare déjà à accueillir d'autres équipementiers qui viendront accompagner le projet de Renault. D'ici septembre ou octobre, le choix des équipementiers sera fait.
TFZ a-t-elle été associée dans les concertations sur le plan de relance spécifique aux secteurs touchés par la baisse de la demande étrangère ?
TFZ est une structure d'accueil. Par contre, ce qui est important de souligner, c'est que nous avons été un relai d'information de par le lien de proximité que nous développons avec les investisseurs installés sur la zone. De manière pratiquement journalière, nous avons relayé l'information aux différents ministères concernés et aux autorités compétentes à l'échelle locale et nationale. L'objectif était de suivre de très près la situation et d'essayer de voir quelles seraient éventuellement les mesures qui devraient être prises pour faire face à la crise.
Si nous investissons de façon massive dans la promotion, c'est parce qu'on sait qu'on va s'en sortir. Il faut qu'on soit prêt à la sortie de crise. D'ailleurs, comme vous le savez, le groupe Tanger Med a lancé en janvier le projet de mise en place d'une plateforme industrielle qui s'étendra sur 6.000 hectares. Il faut qu'on maintienne ce dynamisme vis-à-vis de l'industrie de la région du Nord et du Maroc d'une manière générale. On continuera à investir parce qu'on y croit fort. Cela va nous coûter un peu plus cher, mais il n'y a aucune raison pour se croiser les bras. On a réussi le challenge et ce sont les chiffres qui nous donnent confiance.
Où en êtes-vous par rapport aux travaux de la troisième tranche de la zone franche ?
Nous sommes en train de finaliser les travaux d'aménagement. On a acquis des terrains riverains, ce qui va nous permettre de passer d'une surface initiale qui était de l'ordre de 340 hectares à 500 hectares pour donner le maximum d'espace et de structures d'accueil aux investisseurs. Nous adaptons également notre offre commerciale qui est aujourd'hui basée soit sur la location ou l'achat de terrain nu, la location du terrain prêt à l'emploi, soit sur la location d'unités sur mesure.
TFZ est filiale de TMSA depuis 2006. Quel a été l'impact de ce rapprochement sur TFZ ?
Je vous rappelle que TFZ est rentrée dans le giron de TMSA parce que nous avons acquis une certaine expérience dans le domaine de l'aménagement et de la promotion des zones industrielles et des zones franches. Ce rapprochement a permis à TFZ d'intégrer le projet de TMSA. Dans cette approche, vous avez trois axes principaux. D'abord, l'autorité portuaire qui constitue une locomotive importante. Ensuite, les zones d'activité industrielle ou logistique, franches ou non franches. Enfin, il y a la Fondation pour le développement humain, parce que tout ce que nous sommes en train de faire dans le Nord est fait avec et pour les hommes et les femmes de la région.
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