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La crise financière et les perspectives pour l'année 2010

Selon Angelo Tantazzi, le président de la Bourse italienne, dans un contexte international difficile, le Maroc doit s'appuyer sur ses propres forces, surtout que les exportations ne peuvent pas soutenir l'économie nationale.

La crise financière et les perspectives pour l'année 2010
«La crise financière et les perspectives pour l'année 2010» est un thème qui continue de défrayer la chronique. Cette fois, c'est à l'initiative de la Chambre de commerce italienne au Maroc que le débat sur le sujet a été animé à la Bourse de Casablanca, mardi dernier. L'invité d'honneur n'est autre qu'Angelo Tantazzi, le président de la Bourse italienne, qui a souligné que, «dans un contexte international difficile, le Maroc doit s'appuyer sur ses propres forces, surtout que les exportations ne peuvent pas soutenir l'économie nationale qui a eu la chance de ne pas être très intégrée dans l'économie internationale». La croissance des investissements publics, le développement de la demande intérieure, la maîtrise de l'inflation… sont autant d'éléments qui pourraient mettre le Maroc à l'abri de la crise économique, tout en tirant profit des opportunités qu'elle peut offrir.

Signes de reprise
Néanmoins, il est à souligner qu'en dépit de l'apparition des signes de reprise dans certains pays, l'année 2010 s'annonce difficile. Au niveau de l'Union européenne (UE), principal marché du Maroc et où la récession a été la plus forte et la plus étendue de l'histoire, les exportations et les investissements sont encore faibles. L'expansion de l'économie européenne est en chute au deuxième semestre et un recul du PIB de 4% est attendu pour l'année 2009. Pour 2010, la croissance est estimée à seulement 0,75%. Une amélioration attribuée notamment à certaines mesures d'appui (aides pour les achats automobiles, les aides sociales...) pour soutenir les dépenses des ménages, mais dont l'effet demeure limité dans le temps. «L'amélioration des perspectives à court terme en 2010 dans l'UE est le résultat de facteurs temporaires dont l'effet va se terminer en cette même année. Qui va prendre le relais de soutien de la croissance», s'interroge-t-il.

Nouvelle phase
A vrai dire, la crise économique mondiale entre dans un nouvelle phase, alors qu'une reprise même si elle reste faible est en cours. «Les pouvoirs publics devront procéder avec précaution au cours des mois à venir.
Les mesures de relance sont des impératifs. Il faudra des mesures radicales durant les prochaines années pour revenir à un bon équilibre macro-économique et une croissance saine», considère Giulio Frascatani, le président de la Chambre de commerce italienne. A ce titre, il y a lieu de rappeler les événements récents concernant la dette de certains pays comme la Grèce, et celle de certaines entreprises publiques au Emirats Arabes Unis qui ont fragilisé l'optimisme des marchés.

Les plans de soutien massifs mis en place par les Etats pour soutenir la croissance
ont fortement alourdi leurs stocks de dettes. A titre d'exemple, les USA ont versé dans l'économie plus de 1200 milliards de dollars.
Ces politiques de soutien pourraient donner lieu à des difficultés de financement pour les Etats et l'endettement public pourrait être à l'origine d'une prochaine crise internationale.

Devant un tel contexte, l'aptitude à rénover joue un rôle essentielle dans le rétablissement de la croissance à long terme. «En investissant intelligemment, les gouvernements peuvent amortir le ralentissement de l'activité, accélérer la reprise et jeter les bases d'une croissance forte et durable», estime Giulio Frascatani. Le Maroc, dans le projet de Loi de finance 2010 prévoit une croissance de 3,5 %, un déficit budgétaire de 4 % avec une stabilisation des dépenses, mais une forte croissance des investissements (+20 %) qui atteindront 160 milliards de dirhams dont une partie sera consacrée à limiter les effets de la crise.

La nouvelle Loi de finance 2010 au Maroc prévoit également de soutenir le pouvoir d'achat à travers la baisse de l'Impôt sur le revenu ou le soutien des prix des produits de base. Aujourd'hui, l'évolution des conjonctures sectorielles fait état d'une atténuation du rythme des baisses au niveau de l'ensemble des secteurs concernés par la crise (industrie, tourisme, OCP et transferts des MRE). Toutefois, le maintien du cap sur les réformes structurelles en vue d'un meilleur positionnement post-crise reste déterminant.
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Nouvelle donne

Comme à la Bourse de Casablanca, les PME ne sont pas fortement représentées au niveau de la Bourse de Milan. Et si en Italie cette situation s'explique par une insuffisance d'investisseurs institutionnels spécialisés dans les PME, au Maroc, la réalité est autre chose... Ces sociétés se satisfont du crédit bancaire. Ainsi, il est toujours difficile de convaincre les dirigeants d'emprunter le chemin de la Bourse, d'autant que «les banques d'affaires ne montrent pas beaucoup d'intérêts pour les PME, vu que les commissions récoltées sont moins importantes que celles engrangées dans le cadre d'une opération de taille plus grande», a souligné Aomar Yder, président du conseil d'administration de la Bourse de Casablanca. Seulement, avec le renchérissement du coût de l'argent pour les banques sous l'effet du resserrement des trésoreries bancaires, le recours au marché boursier pour se financer devrait s'imposer. C'est d'une nouvelle donne qu'il s'agit. La structure financière serait modifiée. Les crédits bancaires seraient appelés à se réduire au profit des fonds propres. «Aujourd'hui, avec le resserrement de liquidités, les conditions de Bâle II, et par ricochet l'augmentation des taux bancaires, les PME seront obligées de chercher d'autres alternatives comme le marché boursier», fait remarquer Angelo Tantazzi, le président de la Bourse italienne.
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