c'est le projet du tramway qui est sans doute le plus attendu, car il va relier les deux rives du Bouregreg et donner une impulsion économique aux deux villes traversées. Avec ce projet, l'aménagement et la requalification urbaine sont devenues des questions centrales. Loubna Boutaleb, lauréate de l'Ecole Mohammedia d'ingénieurs en génie civil et de l'école HEC de Montréal, est directrice du projet de Tramway de Rabat-Salé. Elle fait le point sur l'évolution du projet qui est à mi-parcours. En 2007-2008, la déviation des réseaux a été réalisée et les travaux de la plateforme ont atteint aujourd'hui 10 km de travaux de génie civil. La pose des voies s'accélère et les poteaux d'alimentation feront bientôt partie du paysage urbain. Pour la question relative au coût du billet de transport, Loubna Boutaleb assure que le nouveau mode de déplacement sera abordable et son prix ne dépassera pas « de loin » le ticket du bus.
LE MATIN ÉCO : La construction d'un tramway avec les perturbations qu'il suscite ne va pas sans soulever des critiques de la part de la population de Rabat et de Salé. Vous le comprenez ?
LOUBNA BOUTALEB : Parfaitement. Le projet crée des changements dans les habitudes mais aussi un remue-ménage. Cependant les avis sont partagés, beaucoup comprennent que c'est là un passage obligé, car c'est un projet complexe et leur patience sera une contribution au projet. Quand on installe un tramway, on refait les séquences des villes traversées par ses véhicules. On repense son fonctionnement, son aménagement, sa circulation ou son évolution urbaine. Cela devient complexe du fait qu'on touche directement à la vie des gens, qu'ils soient commerçants, automobilistes ou riverains. Une grande concertation est dès lors nécessaire. Elle s'est matérialisée par des rencontres hebdomadaires de coordination entre l'Agence, en tant que maître d'ouvrage de ce projet et les autorités locales, la Protection civile, les services techniques des communes, les concessionnaires de réseaux et tous les intervenants veillant au fonctionnement de la ville et à sa sécurité. Une communication de proximité et régulière à travers des dépliants et de l'affichage a été mise en place pour informer la population. Les interventions sont rapides et des accès riverains ainsi que des cheminements alternatifs protégés sont aménagés pour limiter la gêne pendant la phase des travaux. La publication trimestrielle d'une «Lettre info chantier» destinée à informer les riverains mais également ceux qui recherchent l'information permet de maintenir un contact avec la population et à la sensibiliser sur les différentes étapes du chantier. Nous installerons, d'autre part, dans les semaines à venir des kiosques d'information sur les chantiers afin de se rapprocher de la population. Des animateurs seront à la disposition des riverains pour les renseignements mais également pour recueillir les difficultés quotidiennes et intervenir auprès des responsables de chantier pour trouver des solutions.
Ce projet était-il incontournable, nécessaire ?
Ce projet est le résultat de consultations avec l'ensemble des acteurs, la commune, la willaya, le ministère de l'Intérieur qui ont délibéré sur le choix et le tracé du tramway qui va sur 20 kilomètres. C'est un projet intégré avec l'ensemble du développement de la vallée du Bouregreg. En 2003, une étude de transport faisait ressortir la problématique du franchissement de la vallée. Il faut savoir que le pont Moulay El Hassan centralise 70% du flux du transport en commun, bus, grands taxis entre Rabat et Salé et qu'il est complètement congestionné. Or, l'agglomération de Rabat-Salé se développe fortement et nécessite un transport de masse. Des disparités entre quartiers apparaissent, marquées par la construction de grands ensembles périphériques de logements comme Sala-Al-Jadida ou encore par des nouveaux quartiers d'activités et résidentiels comme Hay Ar-Riyad qui vont fortement contribuer à la croissance des déplacements. Au-delà des limites de l'agglomération, le développement démographique de secteurs tels Tamesna ou Akkrach va accroître les déplacements que le réseau interurbain ne captera sans doute que dans de faible proportion. La croissance du trafic automobile, si elle traduit le dynamisme économique de l'agglomération, entraînera de multiples conséquences négatives : la pollution atmosphérique et phonique, les espaces publics qui sont fortement monopolisés au profit des voitures, la congestion automobile qui augmente progressivement et les transports en commun sont également pénalisés, ce qui réduira leur attractivité tout en augmentant leur prix de revient. L'évolution du réseau de transport collectif n'est maintenant possible significativement qu'en changeant fortement son niveau d'attractivité par des mesures fortes en faveur des transports publics avec d'autres qualités de transport. La réalisation d'un réseau de Tramway pour 2010 ambitionne de répondre à ce challenge. Cette solution est apparue comme une des plus opportunes par rapport au métro qui nécessite une taille critique d'une population de 3,4 millions notamment après les discussions portant sur le financement du projet qui est l'un des éléments du transport global qui va rapprocher Rabat et Salé.
Quels seront l'itinéraire et l'envergure du projet ?
Le projet global répond à la volonté d'installer un tramway ambitieux qui prévoit à terme la réalisation de 4 lignes, nécessaires pour les déplacements de l'ensemble de l'agglomération, de Témara à Sala-Al-Jadida. Le phasage a prévu une première tranche qui correspond aux besoins de déplacements les plus importants, à la réduction dans le temps de la perturbation de la phase des travaux et aux possibilités de financement. Le budget global de cette première phase est estimé à 4 milliards de DH, dont 1,2 MDH sont alloués au matériel roulant. Le réseau prioritaire, prévu pour 2010, comportera 2 lignes, d'une 20e de kilomètres :
- La ligne 1, dite « ligne structurante de l'agglomération », s'étend de Hay Karima à Salé à Madinat Al Irfane à Rabat. Elle passe par l'avenue Mohamed V à Salé, l'avenue Al Alaouiine, la gare Rabat-ville et l'avenue de France à l'Agdal. Elle relie ainsi les pôles émetteurs/attracteurs majeurs de l'agglomération.
- La ligne 2 dessert les quartiers denses de l'Océan, Yacoub Al Mansour et Bettana à Salé. Elle passe par l'avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah, dans le quartier Akkari, par l'avenue Hassan II qui longe la muraille de la médina de Rabat et par l'avenue Patrice Lumumba jusqu'à la Cathédrale. A Salé, la ligne 2 emprunte l'Avenue Hassan II jusqu'à la gare routière.
- Un tronc commun est prévu pour la traversée du Bouregreg, sur 3 Km, entre la place Al Joulane et la place Cardonna à Salé.
Le choix de passer par le centre-ville, qui est lui aussi congestionné, répond aux besoins de déplacement les plus critiques. 32 stations sont prévues sur le réseau, avec une inter-station moyenne de 500 m, et desserviront les équipements les plus importants de l'agglomération. Le réseau disposera d'un parc de matériel roulant de 22 véhicules de 60 m (soit 44 rames de 30m) couplés en permanence, ce qui est une première mondiale pour des tramways de cette longueur. Chaque véhicule pourra transporter jusqu'à 600 personnes en heures de pointe et sera accessible aux personnes à mobilité réduite. La fréquence de passage sera toutes les 8 minutes et de 4 minutes sur le tronc commun. A terme, et en pleine exploitation, nous ambitionnant de transporter au minimum 56 millions de voyageurs par an. Les répercussions positives de ce projet vont contribuer à l'amélioration de la qualité de vie des populations, par le désengorgement des centres des deux villes, par la facilitation de la traversée du Bouregreg entre Salé et Rabat avec un tramway toute les 4 minutes et notamment par la diminution des temps de transport, l'amélioration du confort et par la réduction de la pollution atmosphérique et sonore. Le réseau du tramway a été réfléchi en termes d'inter-modalité avec les autres moyens de transport. Ainsi la majorité des gares ferroviaires des deux villes et gares routières sont desservies, des fois par des stations à même leur entrée, comme c'est le cas pour la gare ONCF de Rabat-ville. 8 pôles d'échanges avec le réseau de bus sont prévus le long du tracé qui par la même occasion nécessitera une réorganisation globale. Enfin, trois parkings relais sont prévus aux terminus des lignes, pour permettre aux personnes de déposer leurs voitures et prendre le réseau. A l'issue de ce projet, le nouveau tramway, partenaire quotidien indispensable à l'activité urbaine, participera ainsi au développement du dynamisme économique de par l'attraction d'activités commerciales, le long de son parcours, que ce soit des activités de services, de loisirs ou de tourisme. La valorisation du patrimoine immobilier des quartiers qui le longent, ainsi que la requalification urbaine qui s'en suit donneront un autre visage à nos deux cités ancestrales.
Quel est l'état d'avancement des travaux et dans cet échéancier où en sommes-nous et que reste-t-il à réaliser ?
Le projet du tramway est entré dans une phase décisive de réalisation, avec un objectif de mise en exploitation en fin 2010. Les travaux de déviations de réseaux qui constituent l'étape préalable ont démarré en mars 2007 et sont presque finalisés. Ils ont permis de libérer l'espace souterrain nécessaire pour la plateforme. La deuxième phase du projet est bien amorcée et pour rappel, les travaux du tramway proprement dits ont été lancés le 23 décembre 2007 par Sa Majesté. La majorité des marchés ont été adjugés et nous avons à nos côtés actuellement une dizaine d'entreprises de renommée internationale dans la construction du tramway. Des entreprises marocaines sont également présentes soit en groupement, soit seules, ce qui leur permet également de participer à un tel projet. Aujourd'hui, les travaux avancent conformément au planning prévisionnel et nous pouvons dire que nous sommes à la moitié du projet. Nous en sommes à 10 km de voies posées (20 kilomètres de rails) et 12 appareils de voie.
La ligne 1 est entièrement en travaux et sur la ligne 2 plusieurs fronts sont déjà ouverts. A Rabat, à l'Avenue Al Alaouyine, rue Arryad et rue Abou Inane, à l'Avenue Ibn Khaldoune/ Avenues des Nations unies et de France, à l'avenue Allal Al Fassi / Madinat Al Irfane, à l' Avenue Patrice Lumumba / Avenue Hassan II et enfin à l'Avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah et à Salé à l'Avenue Mohammed V.
La construction d'un tramway nécessite une parfaite coordination entre les différents corps de métier. La chronologie des actions est déterminée au préalable avec un travail en interne sur le planning, entre nous, la maîtrise d'œuvre qui s'occupe à nos côtés de la gestion des travaux et les entreprises. Pour la partie infrastructures en cours, la topographie étant la première action essentielle au bon déroulement des activités, se succèdent ensuite toutes les autres tâches, la mise en sécurité des sites, les démolitions de voirie et terrassements généraux, la construction des multitubulaires, la construction des massifs de ligne aérienne de contact, la constitution des sous-couches et la mise en œuvre du béton de fondation BC3, Viennent ensuite les travaux de voies ferrées, la pose et réglage de la voie avec une précision millimétrique, les soudures aluminothermiques, la mise en place d'enrobage souple et le coulage du béton de calage BC5. Suivent les travaux de confection et de pose de bordures, les revêtements et la construction du génie civil des stations. Tout en ouvrant progressivement le reste des fronts, l'année 2009 sera consacrée également aux travaux d'installation des systèmes et équipements nécessaires à l'exploitation, tels que la ligne aérienne de contact qui servira à l'alimentation électrique des véhicules, les signalisations routière et ferroviaire, les courants forts et faibles, les divers équipements de sous-stations, les équipements des stations et le mobilier urbain, etc. En 2010, il est prévu une livraison de la première rame de tramway dès le mois d'avril et le 3e trimestre sera consacré aux essais et marche à blanc pour une première mise en service au 4e trimestre de 2010.
LE MATIN ÉCO : La construction d'un tramway avec les perturbations qu'il suscite ne va pas sans soulever des critiques de la part de la population de Rabat et de Salé. Vous le comprenez ?
LOUBNA BOUTALEB : Parfaitement. Le projet crée des changements dans les habitudes mais aussi un remue-ménage. Cependant les avis sont partagés, beaucoup comprennent que c'est là un passage obligé, car c'est un projet complexe et leur patience sera une contribution au projet. Quand on installe un tramway, on refait les séquences des villes traversées par ses véhicules. On repense son fonctionnement, son aménagement, sa circulation ou son évolution urbaine. Cela devient complexe du fait qu'on touche directement à la vie des gens, qu'ils soient commerçants, automobilistes ou riverains. Une grande concertation est dès lors nécessaire. Elle s'est matérialisée par des rencontres hebdomadaires de coordination entre l'Agence, en tant que maître d'ouvrage de ce projet et les autorités locales, la Protection civile, les services techniques des communes, les concessionnaires de réseaux et tous les intervenants veillant au fonctionnement de la ville et à sa sécurité. Une communication de proximité et régulière à travers des dépliants et de l'affichage a été mise en place pour informer la population. Les interventions sont rapides et des accès riverains ainsi que des cheminements alternatifs protégés sont aménagés pour limiter la gêne pendant la phase des travaux. La publication trimestrielle d'une «Lettre info chantier» destinée à informer les riverains mais également ceux qui recherchent l'information permet de maintenir un contact avec la population et à la sensibiliser sur les différentes étapes du chantier. Nous installerons, d'autre part, dans les semaines à venir des kiosques d'information sur les chantiers afin de se rapprocher de la population. Des animateurs seront à la disposition des riverains pour les renseignements mais également pour recueillir les difficultés quotidiennes et intervenir auprès des responsables de chantier pour trouver des solutions.
Ce projet était-il incontournable, nécessaire ?
Ce projet est le résultat de consultations avec l'ensemble des acteurs, la commune, la willaya, le ministère de l'Intérieur qui ont délibéré sur le choix et le tracé du tramway qui va sur 20 kilomètres. C'est un projet intégré avec l'ensemble du développement de la vallée du Bouregreg. En 2003, une étude de transport faisait ressortir la problématique du franchissement de la vallée. Il faut savoir que le pont Moulay El Hassan centralise 70% du flux du transport en commun, bus, grands taxis entre Rabat et Salé et qu'il est complètement congestionné. Or, l'agglomération de Rabat-Salé se développe fortement et nécessite un transport de masse. Des disparités entre quartiers apparaissent, marquées par la construction de grands ensembles périphériques de logements comme Sala-Al-Jadida ou encore par des nouveaux quartiers d'activités et résidentiels comme Hay Ar-Riyad qui vont fortement contribuer à la croissance des déplacements. Au-delà des limites de l'agglomération, le développement démographique de secteurs tels Tamesna ou Akkrach va accroître les déplacements que le réseau interurbain ne captera sans doute que dans de faible proportion. La croissance du trafic automobile, si elle traduit le dynamisme économique de l'agglomération, entraînera de multiples conséquences négatives : la pollution atmosphérique et phonique, les espaces publics qui sont fortement monopolisés au profit des voitures, la congestion automobile qui augmente progressivement et les transports en commun sont également pénalisés, ce qui réduira leur attractivité tout en augmentant leur prix de revient. L'évolution du réseau de transport collectif n'est maintenant possible significativement qu'en changeant fortement son niveau d'attractivité par des mesures fortes en faveur des transports publics avec d'autres qualités de transport. La réalisation d'un réseau de Tramway pour 2010 ambitionne de répondre à ce challenge. Cette solution est apparue comme une des plus opportunes par rapport au métro qui nécessite une taille critique d'une population de 3,4 millions notamment après les discussions portant sur le financement du projet qui est l'un des éléments du transport global qui va rapprocher Rabat et Salé.
Quels seront l'itinéraire et l'envergure du projet ?
Le projet global répond à la volonté d'installer un tramway ambitieux qui prévoit à terme la réalisation de 4 lignes, nécessaires pour les déplacements de l'ensemble de l'agglomération, de Témara à Sala-Al-Jadida. Le phasage a prévu une première tranche qui correspond aux besoins de déplacements les plus importants, à la réduction dans le temps de la perturbation de la phase des travaux et aux possibilités de financement. Le budget global de cette première phase est estimé à 4 milliards de DH, dont 1,2 MDH sont alloués au matériel roulant. Le réseau prioritaire, prévu pour 2010, comportera 2 lignes, d'une 20e de kilomètres :
- La ligne 1, dite « ligne structurante de l'agglomération », s'étend de Hay Karima à Salé à Madinat Al Irfane à Rabat. Elle passe par l'avenue Mohamed V à Salé, l'avenue Al Alaouiine, la gare Rabat-ville et l'avenue de France à l'Agdal. Elle relie ainsi les pôles émetteurs/attracteurs majeurs de l'agglomération.
- La ligne 2 dessert les quartiers denses de l'Océan, Yacoub Al Mansour et Bettana à Salé. Elle passe par l'avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah, dans le quartier Akkari, par l'avenue Hassan II qui longe la muraille de la médina de Rabat et par l'avenue Patrice Lumumba jusqu'à la Cathédrale. A Salé, la ligne 2 emprunte l'Avenue Hassan II jusqu'à la gare routière.
- Un tronc commun est prévu pour la traversée du Bouregreg, sur 3 Km, entre la place Al Joulane et la place Cardonna à Salé.
Le choix de passer par le centre-ville, qui est lui aussi congestionné, répond aux besoins de déplacement les plus critiques. 32 stations sont prévues sur le réseau, avec une inter-station moyenne de 500 m, et desserviront les équipements les plus importants de l'agglomération. Le réseau disposera d'un parc de matériel roulant de 22 véhicules de 60 m (soit 44 rames de 30m) couplés en permanence, ce qui est une première mondiale pour des tramways de cette longueur. Chaque véhicule pourra transporter jusqu'à 600 personnes en heures de pointe et sera accessible aux personnes à mobilité réduite. La fréquence de passage sera toutes les 8 minutes et de 4 minutes sur le tronc commun. A terme, et en pleine exploitation, nous ambitionnant de transporter au minimum 56 millions de voyageurs par an. Les répercussions positives de ce projet vont contribuer à l'amélioration de la qualité de vie des populations, par le désengorgement des centres des deux villes, par la facilitation de la traversée du Bouregreg entre Salé et Rabat avec un tramway toute les 4 minutes et notamment par la diminution des temps de transport, l'amélioration du confort et par la réduction de la pollution atmosphérique et sonore. Le réseau du tramway a été réfléchi en termes d'inter-modalité avec les autres moyens de transport. Ainsi la majorité des gares ferroviaires des deux villes et gares routières sont desservies, des fois par des stations à même leur entrée, comme c'est le cas pour la gare ONCF de Rabat-ville. 8 pôles d'échanges avec le réseau de bus sont prévus le long du tracé qui par la même occasion nécessitera une réorganisation globale. Enfin, trois parkings relais sont prévus aux terminus des lignes, pour permettre aux personnes de déposer leurs voitures et prendre le réseau. A l'issue de ce projet, le nouveau tramway, partenaire quotidien indispensable à l'activité urbaine, participera ainsi au développement du dynamisme économique de par l'attraction d'activités commerciales, le long de son parcours, que ce soit des activités de services, de loisirs ou de tourisme. La valorisation du patrimoine immobilier des quartiers qui le longent, ainsi que la requalification urbaine qui s'en suit donneront un autre visage à nos deux cités ancestrales.
Quel est l'état d'avancement des travaux et dans cet échéancier où en sommes-nous et que reste-t-il à réaliser ?
Le projet du tramway est entré dans une phase décisive de réalisation, avec un objectif de mise en exploitation en fin 2010. Les travaux de déviations de réseaux qui constituent l'étape préalable ont démarré en mars 2007 et sont presque finalisés. Ils ont permis de libérer l'espace souterrain nécessaire pour la plateforme. La deuxième phase du projet est bien amorcée et pour rappel, les travaux du tramway proprement dits ont été lancés le 23 décembre 2007 par Sa Majesté. La majorité des marchés ont été adjugés et nous avons à nos côtés actuellement une dizaine d'entreprises de renommée internationale dans la construction du tramway. Des entreprises marocaines sont également présentes soit en groupement, soit seules, ce qui leur permet également de participer à un tel projet. Aujourd'hui, les travaux avancent conformément au planning prévisionnel et nous pouvons dire que nous sommes à la moitié du projet. Nous en sommes à 10 km de voies posées (20 kilomètres de rails) et 12 appareils de voie.
La ligne 1 est entièrement en travaux et sur la ligne 2 plusieurs fronts sont déjà ouverts. A Rabat, à l'Avenue Al Alaouyine, rue Arryad et rue Abou Inane, à l'Avenue Ibn Khaldoune/ Avenues des Nations unies et de France, à l'avenue Allal Al Fassi / Madinat Al Irfane, à l' Avenue Patrice Lumumba / Avenue Hassan II et enfin à l'Avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah et à Salé à l'Avenue Mohammed V.
La construction d'un tramway nécessite une parfaite coordination entre les différents corps de métier. La chronologie des actions est déterminée au préalable avec un travail en interne sur le planning, entre nous, la maîtrise d'œuvre qui s'occupe à nos côtés de la gestion des travaux et les entreprises. Pour la partie infrastructures en cours, la topographie étant la première action essentielle au bon déroulement des activités, se succèdent ensuite toutes les autres tâches, la mise en sécurité des sites, les démolitions de voirie et terrassements généraux, la construction des multitubulaires, la construction des massifs de ligne aérienne de contact, la constitution des sous-couches et la mise en œuvre du béton de fondation BC3, Viennent ensuite les travaux de voies ferrées, la pose et réglage de la voie avec une précision millimétrique, les soudures aluminothermiques, la mise en place d'enrobage souple et le coulage du béton de calage BC5. Suivent les travaux de confection et de pose de bordures, les revêtements et la construction du génie civil des stations. Tout en ouvrant progressivement le reste des fronts, l'année 2009 sera consacrée également aux travaux d'installation des systèmes et équipements nécessaires à l'exploitation, tels que la ligne aérienne de contact qui servira à l'alimentation électrique des véhicules, les signalisations routière et ferroviaire, les courants forts et faibles, les divers équipements de sous-stations, les équipements des stations et le mobilier urbain, etc. En 2010, il est prévu une livraison de la première rame de tramway dès le mois d'avril et le 3e trimestre sera consacré aux essais et marche à blanc pour une première mise en service au 4e trimestre de 2010.
