Menu
Search
Samedi 27 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 27 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next La communication interne en période de crise

Libéralisation synchronisée

Liste positive, liste négative. Le mode de négociation des Accords de libre-échange (ALE) diffère d'un partenaire à l'autre, notamment pour les services.

Libéralisation synchronisée
Traités en bloc avec les Etats-Unis, ils font l'objet d'une étape spéciale avec le partenaire européen. Un processus de libéralisation qui avance, essentiel qu'il est. Fondement de l'économie moderne, le secteur offre des opportunités à saisir tout en tenant compte des risques parallèles.

Sans limite tracée entre les normes d'accès au marché et les exigences règlementaires, les négociations portant sur la libéralisation du commerce des services et du droit d'établissement sont particulièrement complexes. En procédant à l'échange des offres marocaines et européennes concernant cette libéralisation, qui présente certes, d'excellentes opportunités de croissance, mais comporte aussi des risques, c'est une première phase des négociations bilatérales qui se clôture. Un échange précédé de part et d'autre de larges consultations des acteurs concernés.

Sur le front, les exportateurs marocains expriment leurs attentes par rapport à cet accord de libéralisation des services en termes de renforcement des capacités nationales pour améliorer la compétitivité des exportations à travers le respect des normes de qualité, la reconnaissance des qualifications et la levée d'obstacles entravant les secteurs et les mouvements des personnes. Pour le patronat, les réserves émises portent sur la démarche de concertation qui néglige l'importance des petits détails de l'Accord de libre-échange. «Nous n'avons pas d'inconvénients à ce qu'on libéralise le secteur. L'essentiel, c'est qu'il y ait des critères de sélection assez pointus sur les profils des prestataires, de sorte à éviter à ce que le Maroc devienne un échappatoire pour ceux qui ne réussissent pas en Europe», avertit Hammad Kessal, vice-président de la CGEM. Ce dernier insiste sur la bonne application du principe de réciprocité : un opérateur marocain doit être traité en Europe au même titre du traitement réservé à un opérateur européen au Maroc. Enjeux : les services représentent le fondement des économies modernes, aussi bien en termes de PIB (plus de la moitié du PIB marocain; trois quarts du PIB européen) que d'emplois (un tiers au Maroc et trois quarts dans les pays de l'UE), d'où la nécessaire levée d'entraves à la mobilité des exportations et des exportateurs.

Le tertiaire constitue le secteur qui attire le plus d'Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc et permet de renforcer la compétitivité de l'ensemble de l'économie. Techniquement, les négociations porteront sur la réduction de deux types de limitations : l'accès aux marchés et le traitement national. Il s'agit des quatre modes de fourniture de services, à savoir la fourniture transfrontière (Mode 1), la consommation à l'étranger (Mode 2), la présence commerciale (Mode 3) et le mouvement des personnes physiques (Mode 4). Les négociations relatives aux modes 1, 2 et 4 ne porteront que sur les secteurs des services alors que le mode 3, qui porte sur le droit d'établissement, concernera tous les secteurs tant pour les fournisseurs des biens que des services. Contrairement à l'approche de liste négative adoptée lors des négociations de l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, la préparation des listes de concessions dans le cadre des négociations avec l'Union européenne se fait selon une approche de liste positive. Notons que l'accès au marché des États-Unis s'est traduit par une offre libérale avec des réserves limitées sur les services relatifs à l'énergie atomique, les services miniers, les services des transports, les services fournis aux entreprises, les services de communication et télécommunications ainsi que les services sociaux.

Optimisme il y a chez les parties marocaine et européenne quant à la conclusion d'un accord avant la fin de l'année en cours. 80 % des points relatifs à la libéralisation des services et du droit d'établissement auraient été résolus et les 20 % restants le seraient dans les prochains mois, «la mobilité des artisans», entre autres. La libéralisation en perspective, inscrite dans l'Accord d'association Maroc-UE, complètera la zone de libre-échange (ZLE), prévue pour mars 2012, déjà bien avancée pour le commerce des biens industriels ainsi que la négociation en cours en matière agricole. C'est dans le domaine des services que le Maroc brille à l'export. Le secteur des services y constitue le segment le plus large de la production nationale dépassant ainsi le secteur de l'industrie et de l'agriculture. Il contribue en effet à hauteur de 55,5% dans la formation du PIB avec une croissance annuelle moyenne de 3,5%. Cependant, cette contribution reste limitée comparativement à d'autres pays à revenu intermédiaire. En 2008, le commerce des services du Maroc avec le reste du monde s'est soldé par un excédent de 49,79 MMDH contre 55,17 MMDH en 2007. Aujourd'hui, le taux de couverture des importations de services par les exportations dépasse les 200%. Toutefois, la balance des biens et services a dégagé un déficit de 98,90 MMDH et un taux de couverture de 71,9%. Dans ce contexte, la spécialisation dans les services (exportables) peut être une stratégie gagnante. Le soutien affiché de l'Etat au secteur offshoring est à apprécier à sa juste valeur.

Le Maroc a déjà fait un grand chemin dans l'ouverture de son économie et la conclusion d'un accord avec l'UE consolidera et confirmera une telle orientation, donnant un signal important quant à la solidité et la pérennité d'une telle ouverture aux investisseurs étrangers. La libéralisation des services est un nouveau pas vers l'intégration du Royaume dans l'espace économique européen, qui est l'un des objectifs du statut avancé adopté par le Conseil d'association du 13 octobre 2008. Quoi qu'il en soit, le Maroc aura donc à intégrer le premier marché mondial du commerce des services qui réalise près de 400 milliards d'euros à l'exportation et pas moins de 350 milliards à l'importation.
---------------------------------------------

Voyages et tourisme en tête

A la tête des services, l'on retrouve les voyages et le tourisme. Les efforts consentis pour la promotion de ce secteur lui ont permis d'être un des moteurs de croissance du Maroc. A l'issue de 2008, les voyages ont réalisé 59 milliards de dirhams de recettes. Les services de transport viennent en deuxième position en chiffre d'affaires à l'export. Les services de communication et les centres d'appels semblent être les branches les plus prometteuses.
Lisez nos e-Papers