Gerd Müller, le ministre adjoint au ministère fédéral de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Protection des consommateurs, se rendra cette année au SIAM à Meknès à la tête d'une éminente délégation d'opérateurs du secteur agroalimentaire allemand.
Le 29 avril 2010, le ministre adjoint allemand procèdera aux côtés du ministre marocain de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, à l'inauguration officielle de la «Journée allemande» au SIAM. Au menu du programme figurent un forum d'entrepreneurs, des rencontres B2B entre opérateurs allemands et marocains ainsi qu'un zoom sur l'élevage bovin allemand.
En parallèle, Gerd Müller et Aziz Akhannouch procèderont à la signature d'un accord de coopération bilatérale entre les deux ministères dans le domaine de la sécurité alimentaire.
ÉCO PLUS : M. Müller, les relations bilatérales entre le Royaume et l'Allemagne ne datent pas d'hier. Lews récentes visites de part et d'autre confirment dans le sens la volonté des deux pays de promouvoir davantage cette relation. Dès lors, qu'attendez-vous de votre visite au Maroc?
Gerd Müller : L'Allemagne entretient avec le Maroc depuis des années un niveau soutenu d'échanges commerciaux de produits issus du secteur agroalimentaire. D'après les derniers chiffres, nos échanges commerciaux dans ce secteur ont enregistré l'année dernière une forte augmentation, et ce, en dépit de la crise financière. Ainsi, les exportations des tomates marocaines vers l'Allemagne se sont appréciées de 24%, tandis que l'Allemagne a livré au Maroc plus de 7000 bovins d'élevage de plus que l'année précédente.
Nous voulons continuer sur cette voie. Je vous fais remarquer que le Maroc exporte davantage de produits agricoles vers l'Allemagne que mon pays n'en exporte vers le Royaume, et l'excédent de la balance commerciale s'établit actuellement à 36 millions d'euros. J'estime que les mesures prises par le Maroc en vue de moderniser son agriculture ouvrent des perspectives d'avenir dans toute l'Afrique du Nord. Face à l'accroissement de la population mondiale et aux changements climatiques, les questions ayant trait aux méthodes d'exploitation modernes, à l'augmentation de la production, à l'agriculture durable, à la préservation des ressources en eau et à l'exploitation renforcée des connaissances issues de la recherche agronomique deviennent centrales. Le Maroc emprunte ici de nouvelles voies et je constate qu'il existe à ce niveau des opportunités pour une étroite coopération.
A votre avis, quel rôle peut jouer, dans ce cadre, l'ambitieux «Plan Maroc Vert» ?
Le «Plan Maroc Vert» a attiré l'attention de l'Allemagne sur le Maroc. En effet, pas moins de 13 milliards d'euros sont appelés à être mobilisés durant les prochaines années pour moderniser l'agriculture marocaine. Un programme de développement d'une telle envergure est unique à travers tout le continent africain et mérite beaucoup de respect. Je pense qu'avec ce plan, le Maroc est sur la bonne voie pour devenir une des régions agricoles de l'Afrique du Nord les plus modernes et les plus innovantes. Je voudrais rappeler que les sociétés leader à l'échelle mondiale dans les domaines des techniques agricoles, de la culture sélective des plantes ou de l'élevage sont allemandes. Il existe donc à mon avis pour les entreprises allemandes de nombreuses opportunités pour accompagner la mise en application du «Plan Maroc Vert».
C'est d'ailleurs une des raisons principales de la venue au SIAM d'une importante délégation économique allemande. Je pense, concrètement, au projet marocain de construire six grandes agropoles. La technique et le savoir-faire allemands pourraient apporter ici une contribution décisive.
Vous prévoyez de signer aux côtés du ministre marocain de l'Agriculture, Aziz Akhannouch, et du Directeur du nouvel Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), le Docteur Benazzou, un accord sur la coopération dans le domaine de la sécurité alimentaire. Qu'est-ce qui a amené l'Allemagne à proposer un tel accord et qu'est-ce qu'il aurait comme apport ?
La confiance dans la sécurité de nos produits est ce qu'il y a de plus important pour tous les consommateurs, aussi bien en Allemagne qu'au Maroc.
A travers la création de l'ONSSA, le Maroc a franchi un pas déterminant pour contrôler, imposer et garantir, de manière globale, la sécurité des produits alimentaires.
Nous disposons en Allemagne d'une administration similaire, à savoir l'Office fédéral de la protection des consommateurs et la sécurité des aliments (BVL). Son président, le Docteur Tschiersky-Schöneburg, fera d'ailleurs partie de ma délégation.
Nous voulons continuer à consolider nos échanges bilatéraux dans le domaine des produits agroalimentaires. Pour ce faire, une étroite collaboration au niveau de la sécurité alimentaire est une nécessité qui s'avère, de surcroît, particulièrement importante pour gagner la confiance des consommateurs allemands et marocains à l'égard des produits de l'autre pays respectif.
J'inviterai prochainement le Docteur Benazzou ainsi que d'autres membres de la direction de l'ONSSA en Allemagne dans le cadre d'une visite d'étude afin que la coopération et les échanges d'expertise avec le BVL puissent se concrétiser le plus rapidement possible.
Votre délégation ne comprend pas uniquement le président de l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité des aliments, mais également quatre autres présidents représentant d'importantes fédérations du secteur agroalimentaire allemand. Quelle lecture faites-vous de cet intérêt allemand de haut rang à l'égard du Maroc ?
Je me félicite que le voyage de notre délégation au Maroc rencontre un si large écho. La raison principale tient, avec certitude, au développement actuel de la politique agricole au Maroc, qui rend ce pays attrayant également pour les entreprises allemandes. Je serai par exemple accompagné au Maroc par Manfred Nüssel, le président de la Fédération allemande des exploitations et coopératives agroalimentaires.
M. Nüssel représente des coopératives allemandes dont le chiffre d'affaires annuel s'établit à plus de 450 milliards de dirhams. Le fait que de plus en plus de coopératives voient le jour au Maroc retient notre attention, d'autant plus que ces dernières ressemblent à nos structures coopératives en Allemagne.
Il existe donc à ce niveau de bonnes opportunités de coopération.
Dans le domaine de l'élevage, les échanges commerciaux sont déjà intenses. Plus des deux tiers de l'ensemble des bovins d'élevage au Maroc proviennent d'Allemagne. Nous savons, par ailleurs, que le gouvernement marocain déploie d'importants efforts en vue d'augmenter la production de viande rouge.
Aussi, je me réjouis d'autant plus que Leo Siebers, le président de la Confédération des éleveurs allemands de bovins, et Heinz Osterloh, le président de la Confédération du bétail et des viandes, soient également présents au SIAM.
Les producteurs allemands de fruits et légumes seront pour leur part éminemment représentés par Rolf Meyer, qui n'est autre que le Président de l'Union fédérale des groupements de producteurs de fruits et légumes.
En Allemagne, la culture des fruits et légumes est saisonnière, si bien que nos producteurs et nos négociants sont à la recherche de partenaires fiables, notamment durant les mois d'hiver.
Le Maroc offre ici d'excellentes conditions.
Le 29 avril 2010, le ministre adjoint allemand procèdera aux côtés du ministre marocain de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, à l'inauguration officielle de la «Journée allemande» au SIAM. Au menu du programme figurent un forum d'entrepreneurs, des rencontres B2B entre opérateurs allemands et marocains ainsi qu'un zoom sur l'élevage bovin allemand.
En parallèle, Gerd Müller et Aziz Akhannouch procèderont à la signature d'un accord de coopération bilatérale entre les deux ministères dans le domaine de la sécurité alimentaire.
ÉCO PLUS : M. Müller, les relations bilatérales entre le Royaume et l'Allemagne ne datent pas d'hier. Lews récentes visites de part et d'autre confirment dans le sens la volonté des deux pays de promouvoir davantage cette relation. Dès lors, qu'attendez-vous de votre visite au Maroc?
Gerd Müller : L'Allemagne entretient avec le Maroc depuis des années un niveau soutenu d'échanges commerciaux de produits issus du secteur agroalimentaire. D'après les derniers chiffres, nos échanges commerciaux dans ce secteur ont enregistré l'année dernière une forte augmentation, et ce, en dépit de la crise financière. Ainsi, les exportations des tomates marocaines vers l'Allemagne se sont appréciées de 24%, tandis que l'Allemagne a livré au Maroc plus de 7000 bovins d'élevage de plus que l'année précédente.
Nous voulons continuer sur cette voie. Je vous fais remarquer que le Maroc exporte davantage de produits agricoles vers l'Allemagne que mon pays n'en exporte vers le Royaume, et l'excédent de la balance commerciale s'établit actuellement à 36 millions d'euros. J'estime que les mesures prises par le Maroc en vue de moderniser son agriculture ouvrent des perspectives d'avenir dans toute l'Afrique du Nord. Face à l'accroissement de la population mondiale et aux changements climatiques, les questions ayant trait aux méthodes d'exploitation modernes, à l'augmentation de la production, à l'agriculture durable, à la préservation des ressources en eau et à l'exploitation renforcée des connaissances issues de la recherche agronomique deviennent centrales. Le Maroc emprunte ici de nouvelles voies et je constate qu'il existe à ce niveau des opportunités pour une étroite coopération.
A votre avis, quel rôle peut jouer, dans ce cadre, l'ambitieux «Plan Maroc Vert» ?
Le «Plan Maroc Vert» a attiré l'attention de l'Allemagne sur le Maroc. En effet, pas moins de 13 milliards d'euros sont appelés à être mobilisés durant les prochaines années pour moderniser l'agriculture marocaine. Un programme de développement d'une telle envergure est unique à travers tout le continent africain et mérite beaucoup de respect. Je pense qu'avec ce plan, le Maroc est sur la bonne voie pour devenir une des régions agricoles de l'Afrique du Nord les plus modernes et les plus innovantes. Je voudrais rappeler que les sociétés leader à l'échelle mondiale dans les domaines des techniques agricoles, de la culture sélective des plantes ou de l'élevage sont allemandes. Il existe donc à mon avis pour les entreprises allemandes de nombreuses opportunités pour accompagner la mise en application du «Plan Maroc Vert».
C'est d'ailleurs une des raisons principales de la venue au SIAM d'une importante délégation économique allemande. Je pense, concrètement, au projet marocain de construire six grandes agropoles. La technique et le savoir-faire allemands pourraient apporter ici une contribution décisive.
Vous prévoyez de signer aux côtés du ministre marocain de l'Agriculture, Aziz Akhannouch, et du Directeur du nouvel Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), le Docteur Benazzou, un accord sur la coopération dans le domaine de la sécurité alimentaire. Qu'est-ce qui a amené l'Allemagne à proposer un tel accord et qu'est-ce qu'il aurait comme apport ?
La confiance dans la sécurité de nos produits est ce qu'il y a de plus important pour tous les consommateurs, aussi bien en Allemagne qu'au Maroc.
A travers la création de l'ONSSA, le Maroc a franchi un pas déterminant pour contrôler, imposer et garantir, de manière globale, la sécurité des produits alimentaires.
Nous disposons en Allemagne d'une administration similaire, à savoir l'Office fédéral de la protection des consommateurs et la sécurité des aliments (BVL). Son président, le Docteur Tschiersky-Schöneburg, fera d'ailleurs partie de ma délégation.
Nous voulons continuer à consolider nos échanges bilatéraux dans le domaine des produits agroalimentaires. Pour ce faire, une étroite collaboration au niveau de la sécurité alimentaire est une nécessité qui s'avère, de surcroît, particulièrement importante pour gagner la confiance des consommateurs allemands et marocains à l'égard des produits de l'autre pays respectif.
J'inviterai prochainement le Docteur Benazzou ainsi que d'autres membres de la direction de l'ONSSA en Allemagne dans le cadre d'une visite d'étude afin que la coopération et les échanges d'expertise avec le BVL puissent se concrétiser le plus rapidement possible.
Votre délégation ne comprend pas uniquement le président de l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité des aliments, mais également quatre autres présidents représentant d'importantes fédérations du secteur agroalimentaire allemand. Quelle lecture faites-vous de cet intérêt allemand de haut rang à l'égard du Maroc ?
Je me félicite que le voyage de notre délégation au Maroc rencontre un si large écho. La raison principale tient, avec certitude, au développement actuel de la politique agricole au Maroc, qui rend ce pays attrayant également pour les entreprises allemandes. Je serai par exemple accompagné au Maroc par Manfred Nüssel, le président de la Fédération allemande des exploitations et coopératives agroalimentaires.
M. Nüssel représente des coopératives allemandes dont le chiffre d'affaires annuel s'établit à plus de 450 milliards de dirhams. Le fait que de plus en plus de coopératives voient le jour au Maroc retient notre attention, d'autant plus que ces dernières ressemblent à nos structures coopératives en Allemagne.
Il existe donc à ce niveau de bonnes opportunités de coopération.
Dans le domaine de l'élevage, les échanges commerciaux sont déjà intenses. Plus des deux tiers de l'ensemble des bovins d'élevage au Maroc proviennent d'Allemagne. Nous savons, par ailleurs, que le gouvernement marocain déploie d'importants efforts en vue d'augmenter la production de viande rouge.
Aussi, je me réjouis d'autant plus que Leo Siebers, le président de la Confédération des éleveurs allemands de bovins, et Heinz Osterloh, le président de la Confédération du bétail et des viandes, soient également présents au SIAM.
Les producteurs allemands de fruits et légumes seront pour leur part éminemment représentés par Rolf Meyer, qui n'est autre que le Président de l'Union fédérale des groupements de producteurs de fruits et légumes.
En Allemagne, la culture des fruits et légumes est saisonnière, si bien que nos producteurs et nos négociants sont à la recherche de partenaires fiables, notamment durant les mois d'hiver.
Le Maroc offre ici d'excellentes conditions.
