Aziz Akhannouch balise le terrain pour donner toutes les chances de réussite à son premier Salon international de la pêche, Halieutis , prévu fin janvier 2011. Le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime vient en effet de prendre une décision que son département qualifie d'« historique » : instaurer un arrêt de pêche de poulpe généralisé à tout le littoral national durant le mois de décembre 2010. La décision a été prise lundi 29 novembre, pour prendre effet mercredi 1er décembre 2010. Elle couvre tout le mois de décembre et est susceptible d'être prolongée durant le mois de janvier, selon des professionnels. Dans son communiqué, le département de tutelle « se réjouit » de cette mesure qui, selon lui, est de nature à « garantir la durabilité » de la ressource.
A vrai dire, à l'approche de la tenue du salon international de la pêche, Aziz Akhannouch veut faire l'économie d'une tension palpable entre son département et les professionnels du secteur. Sans doute, le ministre se rappelle le coup d'éclat des armateurs de la pêche, tout segments confondus, le jour même de la présentation du plan Halieutis à S.M. le Roi Mohammed VI le 29 septembre 2009 à Agadir. Cette date a laissé un mauvais souvenir à l'ancien président de la région du Souss. D'où son souhait non déclaré, mais réel, de mettre fin aux querelles avant de présenter son bilan le 24 janvier 2011. Pour que tout se passe bien dans le meilleur des mondes, Akhannouch se doit de calmer les esprits à tous les niveaux.
Braconnage
D'abord la pêche poulpière (comprenant la côtière, l'artisanale et la hauturière). Le rapport de l'INRH (Institut national de recherche halieutique) tombe vraiment mal en annonçant un état de stocks de la ressource comparable à celui de 2003. Bien que l'Institut ne soit pas habilité à fournir des explications, à part sa rhétorique de la surexploitation, il est évident que l'une des causes directes de cet effondrement des stocks découle du refus du ministère de reconnaître l'impact du braconnage (pêche illicite en période de repos biologique).
D'ailleurs, cette réticence a été à la base du refus de la tutelle de généraliser le repos biologique à l'ensemble du littoral national et ce, malgré l'insistance des professionnels. Maintenant c'est fait…pour un mois à partir du 1er décembre, alors que le repos biologique dure depuis début octobre dernier.
De son côté, la pêche côtière, qui était, jusqu'à une certaine, date opposée aux appels de d'offres du ministère (mais cela n'empêche pas ses membres de soumissionner aux mêmes AO), est actuellement dans une sorte de lune de miel avec sa tutelle. L'entente est telle que le ministère a accédé, lundi 22 novembre, à la requête de la confédération de la filière portant sur une aide financière. La confédération de la pêche côtière a, en effet, réclamé, à l'issue d'une réunion tenue à Nador début novembre, le déblocage de la manne financière découlant de la redevance de l'Union européenne destinée au soutien du secteur. Chose faite également : le ministre a offert un chèque de 2,5 millions de DH à la confédération (et un autre chèque à une chambre maritime) pour l'aider à préparer sa participation au salon international de la pêche.
Et si l'entente est à son sommet avec la côtière, elle n'est pas au beau-fixe avec la fédération marocaine de la pêche, siégeant à la Confédération Générale des Entreprises du Maroc. Or, cette dernière vit une crise de « concurrence ». En effet, depuis près de quatre ans, la FMP est concurrencée par la FMPA (la fédération marocaine de la pêche et de l'aquaculture), qui reste une fédération externe à la CGEM. Aziz Akhannouch, choisissant la facilité, a coopté la nouvelle fédération pour représenter le secteur au sein du conseil économique et social. Ce choix a été jugé par le marché comme injustifié puisque la FMP représente 80% du secteur, les chambres maritimes comprises. Mohamed Horani, le patron des patrons, ayant hérité de ce dossier épineux et sensible vu les intérêts en jeu qui ont justifié la politique de l'autruche pratiquée par l'équipe sortante de la CGEM, a promis de mettre fin à cette double représentation. Le 27 novembre dernier, la CGEM qui tenait son conseil à Tanger, a décidé d'organiser des élections anticipées pour élire les instances de la FPM. Les dirigeants de la FPMA peuvent se présenter à cette compétition.
Le résultat des urnes patronales consacrera ainsi la légitimité de la FMP qui sera la seule représentation du secteur, dans son ensemble. Les élections se tiendront le 23 décembre 2010 et Akhannouch a tout intérêt à placer son homme ou du moins à soutenir un président plus… compréhensif. Sur qui portera finalement son choix ?
A vrai dire, à l'approche de la tenue du salon international de la pêche, Aziz Akhannouch veut faire l'économie d'une tension palpable entre son département et les professionnels du secteur. Sans doute, le ministre se rappelle le coup d'éclat des armateurs de la pêche, tout segments confondus, le jour même de la présentation du plan Halieutis à S.M. le Roi Mohammed VI le 29 septembre 2009 à Agadir. Cette date a laissé un mauvais souvenir à l'ancien président de la région du Souss. D'où son souhait non déclaré, mais réel, de mettre fin aux querelles avant de présenter son bilan le 24 janvier 2011. Pour que tout se passe bien dans le meilleur des mondes, Akhannouch se doit de calmer les esprits à tous les niveaux.
Braconnage
D'abord la pêche poulpière (comprenant la côtière, l'artisanale et la hauturière). Le rapport de l'INRH (Institut national de recherche halieutique) tombe vraiment mal en annonçant un état de stocks de la ressource comparable à celui de 2003. Bien que l'Institut ne soit pas habilité à fournir des explications, à part sa rhétorique de la surexploitation, il est évident que l'une des causes directes de cet effondrement des stocks découle du refus du ministère de reconnaître l'impact du braconnage (pêche illicite en période de repos biologique).
D'ailleurs, cette réticence a été à la base du refus de la tutelle de généraliser le repos biologique à l'ensemble du littoral national et ce, malgré l'insistance des professionnels. Maintenant c'est fait…pour un mois à partir du 1er décembre, alors que le repos biologique dure depuis début octobre dernier.
De son côté, la pêche côtière, qui était, jusqu'à une certaine, date opposée aux appels de d'offres du ministère (mais cela n'empêche pas ses membres de soumissionner aux mêmes AO), est actuellement dans une sorte de lune de miel avec sa tutelle. L'entente est telle que le ministère a accédé, lundi 22 novembre, à la requête de la confédération de la filière portant sur une aide financière. La confédération de la pêche côtière a, en effet, réclamé, à l'issue d'une réunion tenue à Nador début novembre, le déblocage de la manne financière découlant de la redevance de l'Union européenne destinée au soutien du secteur. Chose faite également : le ministre a offert un chèque de 2,5 millions de DH à la confédération (et un autre chèque à une chambre maritime) pour l'aider à préparer sa participation au salon international de la pêche.
Et si l'entente est à son sommet avec la côtière, elle n'est pas au beau-fixe avec la fédération marocaine de la pêche, siégeant à la Confédération Générale des Entreprises du Maroc. Or, cette dernière vit une crise de « concurrence ». En effet, depuis près de quatre ans, la FMP est concurrencée par la FMPA (la fédération marocaine de la pêche et de l'aquaculture), qui reste une fédération externe à la CGEM. Aziz Akhannouch, choisissant la facilité, a coopté la nouvelle fédération pour représenter le secteur au sein du conseil économique et social. Ce choix a été jugé par le marché comme injustifié puisque la FMP représente 80% du secteur, les chambres maritimes comprises. Mohamed Horani, le patron des patrons, ayant hérité de ce dossier épineux et sensible vu les intérêts en jeu qui ont justifié la politique de l'autruche pratiquée par l'équipe sortante de la CGEM, a promis de mettre fin à cette double représentation. Le 27 novembre dernier, la CGEM qui tenait son conseil à Tanger, a décidé d'organiser des élections anticipées pour élire les instances de la FPM. Les dirigeants de la FPMA peuvent se présenter à cette compétition.
Le résultat des urnes patronales consacrera ainsi la légitimité de la FMP qui sera la seule représentation du secteur, dans son ensemble. Les élections se tiendront le 23 décembre 2010 et Akhannouch a tout intérêt à placer son homme ou du moins à soutenir un président plus… compréhensif. Sur qui portera finalement son choix ?
