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Le moral n'est pas au beau fixe

Hausse des coûts unitaires de production, entraves en matière d'accès au financement bancaire, des trésoreries affectées par les difficultés de recouvrement et par les charges non financières… Pour certaines entreprises industrielles, la conjoncture est loin d'être «un long fleuve tranquille».

Le moral n'est pas au beau fixe
Ce n'est certainement pas une situation de corde raide. Mais toujours est-il que certains pans de la texture industrielle commencent par accuser quelques coups de bambou.
Anticipant une certaine morosité de leurs activités, certains industriels n'ont pas le moral au beau fixe. «Pour le prochain trimestre, les patrons des industries mécaniques et métallurgiques anticipent un climat défavorable des affaires ».
La faiblesse de la demande, l'accentuation de la concurrence et le renchérissement des intrants devraient constituer les principales entraves au développement de la production. Pourtant et pour le troisième trimestre consécutif, le climat général des affaires aura été considéré globalement bon par des opérateurs sondés par Bank Al-Maghrib.
En effet, 46% des industriels ont estimé bonne l'ambiance, 39% l'ont jugée moyenne et 15% l'ont considérée médiocre, soit un solde d'opinion de 31%. Ce jugement est partagé par les opérateurs dans l'ensemble des branches.

Mais tous n'ont pas été logés à la même enseigne. Ceux des industries mécaniques et métallurgiques ont indiqué une situation défavorable du climat des affaires. 92% des entreprises ont estimé que l'approvisionnement a été normal durant le deuxième trimestre 2010, alors que 8% ont éprouvé des difficultés d'approvisionnement, soit un solde d'opinion négatif de 8%.
Cette situation a concerné toutes les branches, à l'exception des industries électriques et électroniques. Le niveau des stocks détenus par les entreprises est jugé supérieur à la normale dans l'ensemble, recouvrant un niveau inférieur à la normale dans les industries du textile et du cuir, un niveau normal dans la chimie et parachimie et un niveau supérieur à la normale dans les autres branches.

L'effectif employé a connu une stabilité d'un trimestre à l'autre avec, toutefois, une baisse des effectifs dans les industries mécaniques et métallurgiques et une stagnation dans les branches chimiques et parachimiques. La stabilité des effectifs devrait persister au titre du troisième trimestre, selon les résultats de l'enquête de la Banque centrale. En revanche, le coût unitaire de production a augmenté au cours du deuxième trimestre 2010, avec un solde d'opinion de 24%. Cette progression a concerné l'ensemble des branches, particulièrement l'agroalimentaire et les industries électriques et électroniques.
Par composante, la hausse des coûts unitaires de production a été tirée par le renchérissement des matières premières non énergétiques avec un solde d'opinion de 35% et dans une moindre mesure, par l'augmentation des coûts salariaux avec un solde de 20%.
Au niveau sectoriel, les coûts des matières premières et les coûts salariaux ont constitué les deux principales sources d'augmentation du coût unitaire de production dans toutes les branches, sauf dans le textile et cuir pour lesquelles les coûts financiers ont été identifiés comme étant le second facteur de hausse des coûts.
Les résultats de l'enquête font ressortir que la situation de trésorerie, au cours du deuxième trimestre 2010, était normale pour 73% des entreprises et inférieure à la normale pour 26%, soit un solde d'opinion de -26% contre -33% le trimestre précédent.
Cette situation a concerné toutes les branches, particulièrement les industries du textile et du cuir et les industries mécaniques et métallurgiques.

La situation de la trésorerie des entreprises a été affectée essentiellement par les difficultés de recouvrement et par les charges non financières, qui ont particulièrement pesé sur les industries agroalimentaires et les industries du textile et du cuir. Les dépenses d'investissement réalisées ont augmenté au deuxième trimestre 2010, dans l'ensemble des secteurs.
A l'exception des industries chimiques et parachimiques, du textile et du cuir, pour lesquelles les opérateurs ont indiqué respectivement une quasi-stagnation et une diminution des investissements. Les autres branches ont connu une hausse de ces dépenses.
A brève échéance, les industriels tablent sur la poursuite de l'augmentation des investissements.

Le coût du crédit
Concernant la structure du financement des investissements envisagés à court terme, l'autofinancement vient en première place avec 61% du montant investi, suivi du crédit bancaire avec 25% et du crédit bail avec 9%. L'augmentation de capital vient en dernière place avec 3%.
L'accès au financement bancaire a été jugé difficile au cours du deuxième trimestre 2010 avec un solde d'opinion négatif de 16%. Au niveau sectoriel, l'accès au financement bancaire a été considéré facile dans les industries électriques et électroniques. Les entreprises enquêtées estiment que le coût de crédit a augmenté dans l'ensemble des secteurs, à l'exception des industries électriques et électroniques.
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