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L'éolien offshore supplantera l'onshore en Europe

L'enquête indépendante menée par PricewaterhouseCoopers (PWC) indique que l'éolien offshore va prendre le dessus sur l'éolien onshore en 2027. Les avantages qu'il offre sont plus nombreux du fait notamment de la régularité des vents des mers.

L'éolien offshore supplantera l'onshore en Europe
Au lendemain de la rencontre de Cancun, PWC publie une enquête sur l'utilisation de l'énergie éolienne développée en mer. En Europe, celle-ci dépassera en 2027 celle de l'énergie éolienne produite sur la terre ferme. Les nuisances visuelles et sonores de l'éolien onshore en seront ainsi diminuées, de l'avis d'Olivier Vialle, associé du groupe stratégie de PWC.

L'efficacité des installations sera accrue grâce à la puissance et à la régularité des vents de mer, mais aussi du fait de l'étendue des installations qui pourront être plus importantes en mer que sur terre, poursuit-il. Selon l'enquête, l'utilisation grandissante de l'éolien offshore va porter en avant de nouveaux acteurs pour l'exploitation de ce créneau. Ainsi, la construction navale, le secteur aéronautique, la métallurgie, le génie électrique et, dans une moindre mesure, les BTP pourront contribuer, de par leur savoir-faire à la réalisation de la filière, souligne PWC.

Cette dernière est, par ailleurs, créatrice d'emplois. Elle emploie déjà 150.000 personnes en Europe dont 60.000 en Allemagne, 30.000 en Espagne et 10.000 en France. Selon un rapport 2009 de EWEA (European Wind Energy Association), la puissance éolienne installée dans le monde était de 91.000 Mégawatts en 2007, dont 17.500 MW pour l'Allemagne, 9.200 MW pour l'Espagne, 7.200 MW pour les Etats-Unis et 3.600 MW pour l'Inde. L'éolien, des avantages sûrs. « La lutte pour le contrôle des ressources de carburants dont les réserves s'épuisent rapidement gagne déjà en intensité ». Cette assertion de d'Arthouros Zervos, président de EWEA est très révélatrice de la nécessité pour l'Europe de développer les énergies renouvelables, notamment l'éolienne. D'après la Commission européenne, l'UE détient 3,5% des réserves mondiales de charbon, son sous-sol renferme moins de 2% des réserves mondiales de gaz, moins de 2% des réserves mondiales d'uranium et moins de 1% du pétrole mondial.

Par contre, l'Europe a une carte à jouer pour ce qui est des énergies renouvelables. Les entreprises européennes détiennent les deux tiers du marché mondial des technologies de cette énergie. Marché qui se chiffre à 35 milliards d'euros.

L'EWEA a donc revu à la hausse son objectif pour 2020 en termes de capacité éolienne installée dans l'UE en la portant de 180 à 230 Gw dont 40 Gw pour l'éolien offshore. L'atteinte de cette puissance énergétique équivaut aux besoins de 135 millions de foyers européens.

L'EWEA espère que l'énergie éolienne pourra compter pour 14 à 18% de la demande d'électricité de l'UE en 2020. L'optimisme est de rigueur, d'ailleurs le Commissaire européen chargé de l'énergie, Andris Piebalgs, expliquait lors de la séance d'ouverture de la conférence et exposition européennes sur l'énergie éolienne en mars 2009 que « l'énergie éolienne peut remplacer une grande partie des carburants polluants disponibles en quantités finies et dont l'Europe dépend aujourd'hui ».

La France, un littoral à exploiter

Avec ses 3.500 km de côtes, la France a les moyens de jouer les premiers rôles dans le développement de l'éolien offshore. Mis à part cet atout géographique, le savoir-faire est disponible et la filière est structurée au travers de clusters et de pôles de compétitivité.

Cependant, la filière industrielle française n'a pas à ce jour une maîtrise de la fabrication de l'éolienne offshore, selon l'enquête de PWC. Et le même document de préciser que l'Hexagone a accusé un grand retard dans le domaine, comparé à d'autres pays européens.

Malgré ces difficultés, la situation est en train d'évoluer en France avec des investissements étrangers et des opérations de croissance externe initiées par des acteurs français, indique Olivier Vialle du groupe PWC.

La soixantaine d'acteurs de la filière interrogés dans le cadre de l'enquête souhaitent capter la croissance du marché de l'éolien offshore. Pour ce faire, PWC préconise d'abord que l'appel d'offres pour 3.000 MW le long des côtes prévu par le gouvernement français soit lancé le plus rapidement possible. Ensuite, il faudra trouver des relais de croissance sur le marché européen et surtout user d'innovation afin de s'imposer comme leader de l'éolien offshore.
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