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Le projet de reconversion du port imminent

La décision de transférer l'activité pêche à l'extérieur du port aurait été adoptée. Un programme de recasement des pêcheurs serait aussi dans le pipe.
Le projet de reconversion devait être officialisé cette semaine.

Le projet de reconversion du port imminent
Le projet de reconversion du port de Tanger-ville commence à prendre forme. Le plan de restructuration de cette infrastructure portuaire, appelée à devenir une nouvelle plateforme pour accueillir les croisières et paquebots, devait être officialisé cette semaine. Et ce, pour un lancement des travaux de construction début 2011. Selon nos sources, une issue aurait été trouvée à l'activité pêche, qui sera transférée à l'extérieur de l'enceinte. La toute nouvelle société d'aménagement du port Tanger-ville aurait aussi décidé de recaser les pêcheurs et de transférer l'ensemble de leurs activités vers le versant ouest du vieux port.

Le plan de recasement et de transfert de l'activité pêche s'inspirerait grandement des recommandations formulées par l'étude de repositionnement du vieux port sur les croisières, effectuée en 2008 par Upline et Promotourisme pour le compte de l'Agence nationale des ports (ANP) (Cf. notre édition du 29 octobre 2010). Cette étude privilégiait la piste de positionner le port de Tanger-Ville parmi les destinations d'escale des croisières en Méditerranée, à l'horizon 2015. Partant de l'idée qu'un bateau est une « véritable destination touristique », le port de Tanger devrait faire preuve d'attractivité et proposer une offre différenciée (le passager ne considérant plus le fait de rester à bord comme une contrainte), écrivaient les rédacteurs de l'étude.

Sur la base des forces et faiblesses du port du Détroit, l'étude de l'ANP a identifié deux marchés à forte contribution pour lesquels Tanger a une carte à jouer. Il s'agit du marché de la croisière moyenne gamme (Contemporary) avec d'énormes unités dites de « masse » et celui du « low cost » (Easycruise).

Les freins à la reconversion

Se positionner sur ces deux marchés « à fort volume et à fort potentiel de développement » implique une « restructuration profonde » des infrastructures du port Tanger-Ville. L'étude d'Upline a d'ailleurs relevé plusieurs « faiblesses » que les officiels ont intérêt à combler pour réussir la reconversion du port. D'abord, au niveau des quais. On parle ainsi d'une « insuffisance » des postes à quai pour la réception des différents types de croisière (accueil en simultané). Sans oublier deux autres freins relatifs à la linéaire de quais et au tirant d'eau limité pour l'accueil des grands paquebots nouvelle génération.

L'étude d'Upline et Promotourisme a également soulevé la problématique de l'assiette foncière. Celle-ci est en effet « éclatée » en différents statuts juridiques. S'y ajoute une superficie totale limitée des terres-pleins d'environ 33 ha et des possibilités limitées d'extension des infrastructures. Sur ce registre, des experts maritimes n'excluent pas l'éventualité d'expropriation de foncier relevant du domaine maritime.

L'environnement du port devrait aussi être revu de fond en comble. Dans ses recommandations, l'étude a identifié cinq pôles pour la reconversion du port. On parle ainsi du pôle « Nautisme » (marina, bateaux de plaisance et accueil des croisiéristes), du pôle « Resort et Affaires » avec des infrastructures hôtelières, du pôle « événementiel, animation », du pôle « Loisirs » et du pôle « commercial identitaire », positionné sur des boutiques haut-de-gamme.

Rappelons que le marché de la croisière en Méditerranée concerne environ 2,4 millions de passagers par an. La croissance annuelle attendue est estimée à 10%. Il s'agit d'un bassin en pleine expansion, avec une prévision de doublement, voire de triplement du nombre de croisiéristes (fréquentation boostée par des prix de plus en plus compétitifs).
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