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Accueil next Des avanceés et des attentes

Prometteuse à la faveur d'un ciel généreux

La campagne agricole 09-10 au Maroc s'annonce prometteuse à la faveur des dernières pluies, qui se sont abattues sur l'ensemble des régions du Royaume, rendant à portée de main l'objectif fixé par la loi de finances 2010, soit 60 millions de qx. Fortes dans certaines régions, notamment le Gharb et le Souss, ces pluies risquent d'avoir des incidences négatives sur les récoltes.

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La valeur ajoutée agricole serait désormais en baisse, marquant l'écart quant à la campagne «record» de l'an passé.

L'opérationnalisation cette année du Plan Maroc Vert (PMV), stratégie agricole nationale, n'est pas sans avoir des retombées positives en termes de visibilité et d'approche de développement des différentes filières agricoles et agro-alimentaires. Pour l'année agricole en cours au Maroc, les précipitations auront sans nul doute un impact très favorable sur les différentes cultures. Elles permettront l'achèvement des travaux d'installation des cultures d'automne (céréales, légumineuses alimentaires, fourrages) dans des conditions favorables et leur levée dans des conditions satisfaisantes. Selon les données du département de l'Agriculture, la superficie totale semée en céréales d'automne s'est élevée à 4,7 millions ha, dont 360.000 ha en irrigué et 950.000 ha par semoir, soit une baisse d'environ 6 % comparativement à la moyenne des cinq dernières campagnes (5 millions ha). La baisse concerne essentiellement l'orge et par conséquent, une culture qui pourrait être rattrapée par l'installation des cultures de printemps. Se basant sur l'hypothèse d'une production céréalière d'environ 70 millions de quintaux durant la campagne agricole 09/10 (estimation du HCP), le secteur agricole dégagerait une valeur ajoutée en baisse de 5,3 % étant donné les performances exceptionnelles de l'année 2009, dont les récoltes ont atteint 102 millions de quintaux.

Tendance baissière
Cette tendance baissière s'accentuerait par les fortes précipitations qu'ont connues les différentes régions du Royaume et leur impact sur la campagne agricole. Si au niveau des retenues d'eau, la satisfaction est grande avec un taux de remplissage dépassant les 90% et même plus pour certains barrages, elle devrait l'être moins pour la plupart des cultures vivrières : deux grandes régions agricoles, le Gharb et le Souss, enregistrent d'importants dégâts en leurs productions céréalières, industrielles et maraîchères. Par ailleurs, ces pluies, bien qu'elles aient causé des inondations dans ces régions, profiteront également au développement végétatif notamment de l'oignon conduit en bour et de la pomme de terre, ainsi qu'à l'installation des nouvelles plantations fruitières et à l'amélioration des calibres des agrumes et de la teneur en huile de la production oléicole pendante. Elles permettront aussi le bon démarrage de la végétation naturelle des parcours et des jachères pour un meilleur affouragement du cheptel. Cependant, la situation dans les barrages à usage agricole permet de répondre aux besoins en eau durant le reste de la campagne en cours et d'assurer une bonne réserve en eau d'irrigation pour les prochaines campagnes agricoles. Une amélioration notable a été également enregistrée au niveau de la nappe phréatique permettant une augmentation des disponibilités en eau d'irrigation et une économie importante en matière de frais de pompage. En outre, l'état des parcours au niveau des principales zones agro-pastorales est satisfaisant. Est attendu un bon démarrage suite aux dernières précipitations abondantes, sauf pour les parcours du Sud-Est et du Sud. Cet impact positif sur les zones agro-pastorales s'est répercuté sur les prix des aliments de bétail produits localement, ainsi que sur ceux des animaux, viandes rouges, et les produits avicoles.
Capitalisant sur les bons résultats de la campagne agricole écoulée, le département de l'Agriculture mène un programme d'action s'articulant autour de trois axes dont l'amélioration des chaînes de production en se basant sur le relèvement de la productivité céréalière notamment à travers l'encouragement de l'utilisation des semences. Cela passe par l'instauration de subventions atteignant 150 dhs pour le blé tendre et 135 dhs pour le blé dur et l'orge,
ainsi qu'une prime de stockage de 5 dhs/quintal/mois pendant 9 mois (avec un seuil maximum de 220.000 quintaux). Au programme également la création de plus de 140 points de vente afin de rendre les semences plus accessibles, outre de larges campagnes de sensibilisation lancées à travers le Royaume. Les quantités de semences disponibles au titre de cette campagne s'élèvent à 1,45 M qx. L'action du département de l'Agriculture focalise, à côté de cela, sur la mise en oeuvre des contrats-programmes des filières du sucre, agrumes, primeurs et olivier ainsi que les filières animales qui bénéficieront d'un plan d'action spécifique visant la hausse de leur production.

Irrigation
La gestion de l'irrigation vient, pour sa part, en application du programme national d'économie d'eau qui vise l'équipement de 550.000 hectares en technique d'irrigation localisée ce qui permettra une économie de 1,5 milliard de m3 à l'horizon 2020. Pour la campagne actuelle, l'équipement de 29.000 hectares est programmé pour un objectif d'économie de 90 millions de m3 au niveau des exploitations agricoles.
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Prévention contre la rouille du blé

La prévention contre la rouille du blé est tributaire d'une stratégie qui doit être élaborée par les institutions de tutelle et les instituts de recherche agronomique. D'où l'importance de la coordination aux niveaux régional et international, notamment en tirant profit de la plate-forme conçue par le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) afin de lutter contre la rouille jaune, brune et noire. Il est recommandé la prise des mesures techniques et scientifiques conformes aux standards internationaux, relatives notamment à la surveillance, au suivi des gènes et à la multiplication des semences accélérée.
Par ailleurs, il y a nécessité d'utiliser des lignées résistantes à la rouille tout en prenant en compte les changements possibles des systèmes de culture et du climat. Enfin, la sensibilisation du public et des décideurs politiques à la nécessité de lutter contre cette maladie et à multiplier les rencontres avec les agriculteurs jouent un rôle majeur, puisqu'ils sont plus concernés par cette maladie qui menace leur production.
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