Pour sa première action en tant que ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Saâd Alami a choisi de rouvrir le dossier de la lutte contre la corruption. Une initiative qui dénote de l'importance cardinale d'instaurer des mécanismes urgents pour éradiquer le phénomène. La volonté est, en effet, affichée pour la mise en place des mesures concrètes afin de venir à bout de ce fléau qui sévit dans plusieurs secteurs. Au moment où le pays ne cesse de perdre des points dans les tablettes des limiers qui le scrutent. Ainsi, la première réunion de la commission interministérielle chargée du suivi du plan d'action du gouvernement en matière de lutte contre la corruption, sous la présidence de l'actuel ministre istiqlalien, s'est tenue avant hier à Rabat.
Il ne s'agit pas d'un simple discours, selon le responsable gouvernemental. Mais de la nécessité d'élaborer un plan avec un échéancier précis, devra-t-il marteler. Pour atteindre cet objectif, qui est en train de prendre des rides, depuis des années, le ministre prône une approche participative qui doit impliquer trois parties : le gouvernement, les institutions d'Etat et la société civile. « Ce phénomène dépasse la responsabilité du gouvernement », tient-il à préciser à l'occasion.
On parle aujourd'hui de mesures «pratiques», dont il ne dévoilera pas les contours, à étudier dans les plus brefs délais pour accélérer la vision de lutte contre la corruption.
Une batterie de mesures a été prise. Et doit être renforcée. Selon le ministère de la Modernisation des secteurs publics, les pouvoirs publics se sont attaqués au cours des dernières années à la consolidation de la transparence dans la gestion de la chose publique et du cadre institutionnel de lutte contre cette gangrène nommée corruption. Le successeur de Mohamed Abbou ne manque pas d'arguments. Ainsi à titre d'exemple, pour instaurer l'égalité et la transparence au niveau de l'accès aux services publics, des mesures ont été mises en place pour améliorer la qualité des relations entre l'administration et les usagers par le biais d'un système commun fixant les tarifs douaniers et par le développement d'un système informatique de gestion fiscale pour suivre et contrôler les déclarations fiscales.
Aussi, l'on a publié un guide de procédures administratives les plus fréquentes, question de les vulgariser auprès des usagers.
Dans le cadre du renforcement du volet institutionnel pour la prévention du fléau de la corruption, on tient à citer, entre autres, la mesure ayant trait à l'annulation de la Cour spéciale de justice dont les prérogatives ont été transférées aux tribunaux ordinaires ainsi que la mise en place des Conseils régionaux des comptes.
De grands efforts restent à déployer
Le président de l'instance centrale de lutte contre la corruption, Abdessalam Aboudrar, a, à plusieurs reprises, estimé que la situation est on ne peut plus compliquée et nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties.
Le renforcement du dispositif juridique, à lui seul, ne suffit pas. On serait loin du compte puisqu'il va falloir, en effet, mener, en parallèle une action de combat contre le phénomène de l'impunité.
L'impact des textes juridiques portant sur la transparence et l'intégrité doit être analysé pour pouvoir redresser la législation en vigueur.
Selon le secrétaire général de Transparency Maroc, Rachid Filali Meknassi, il faut que l'action de la commission interministérielle se poursuive pour pouvoir arriver à des résultats concrets et sortir du cadre des déclarations d'intention : «il faut passer du discours au suivi.» Tout un programme qu'il faudra lancer sans tarder, estime-t-on.
Plan d'action
Le plan d'action gouvernemental relatif à la lutte contre le phénomène de la corruption repose sur plusieurs axes. Il s'agit notamment de la simplification des procédures administratives, la mise en place de l'administration électronique, l'ancrage des principes et valeurs éthiques, la consolidation du cadre institutionnel pour la prévention de la corruption, le raffermissement des bases de transparences dans l'attribution des marchés publics, le développement des systèmes de suivi et de contrôle…
La prévention de la corruption passe également par d'autres aspects notamment la création d'une structure pour recevoir les plaintes, l'organisation des campagnes de communication et la sensibilisation des élèves en milieu scolaire…
----------------------------------------
Pourquoi avez-vous choisi le dossier de la lutte contre la corruption pour commencer votre action à la tête du ministère de la Modernisation des secteurs publics ?
Au sein du ministère de la Modernisation des secteurs publics, beaucoup de dossiers s'avèrent de la plus haute importance. Nous devons travailler au rythme escompté pour atteindre les objectifs tracés. Il n'existe pas que le volet de la moralisation de l'administration mais aussi d'autres dossiers notamment la modernisation de l'administration publique, la simplification des procédures, la déconcentration, le dialogue social…
L'intérêt porté à la moralisation de la vie publique est un signe très fort. Dans le cadre du plan gouvernemental de la lutte contre la corruption, bon nombre de réalisations ont été accomplies dont la création de l'instance centrale de lutte contre la corruption, l'élaboration des textes juridiques, la signature et la ratification de la convention de l'ONU relative à la lutte contre la corruption, les lois de la déclaration du patrimoine, la loi antiblanchiment d'argent…
Mais que faut-il faire maintenant ? Le plan du gouvernement est décliné à moyen et long termes. Désormais, il faut mettre en place un plan d'urgence. Et c'est dans ce cadre que s'est tenue la première réunion interministérielle chargée du suivi du plan d'action du gouvernement. Il s'agit d'actualiser ce plan et de l'enrichir et préparer le congrès international qui va avoir lieu au Maroc en 2011.
A l'heure actuelle, il est lieu de prendre des mesures pratiques et concrètes auprès des citoyens pour éradiquer le fléau.
Vous avez insisté sur la nécessité de la mise en place d'une approche participative pour lutter contre la corruption. Pourquoi ?
C'est pour la première fois qu'une commission interministérielle se réunit avec la présence du président de l'instance centrale de la prévention de la corruption. Le gouvernement est ouvert sur toutes les parties qui sont intéressées par la lutte contre la corruption. D'un côté, l'instance, en tant qu'organisme indépendant et une force de proposition, a été présente pour s'informer de près sur les actions du gouvernement. De l'autre côté, le gouvernement désire connaître les propositions et les remarques de l'instance dans ce cadre-là. Il s'agit de trouver une formule de coopération.
Il faut dire que la corruption est un phénomène sociétal pratiqué par la société. Aussi, toutes les parties doivent-elles être impliquées pour l'éradiquer. La responsabilité de l'Etat est de prévenir et de mettre les moyens de répressions qui s'imposent. Mais, d'autres mesures sont à mettre en place notamment la communication, la sensibilisation, l'éducation…C'est le rôle de toutes les parties notamment la société civile. Nous allons tenir des réunions avec les associations oeuvrant en la matière comme Transparency.
Il ne s'agit pas d'un simple discours, selon le responsable gouvernemental. Mais de la nécessité d'élaborer un plan avec un échéancier précis, devra-t-il marteler. Pour atteindre cet objectif, qui est en train de prendre des rides, depuis des années, le ministre prône une approche participative qui doit impliquer trois parties : le gouvernement, les institutions d'Etat et la société civile. « Ce phénomène dépasse la responsabilité du gouvernement », tient-il à préciser à l'occasion.
On parle aujourd'hui de mesures «pratiques», dont il ne dévoilera pas les contours, à étudier dans les plus brefs délais pour accélérer la vision de lutte contre la corruption.
Une batterie de mesures a été prise. Et doit être renforcée. Selon le ministère de la Modernisation des secteurs publics, les pouvoirs publics se sont attaqués au cours des dernières années à la consolidation de la transparence dans la gestion de la chose publique et du cadre institutionnel de lutte contre cette gangrène nommée corruption. Le successeur de Mohamed Abbou ne manque pas d'arguments. Ainsi à titre d'exemple, pour instaurer l'égalité et la transparence au niveau de l'accès aux services publics, des mesures ont été mises en place pour améliorer la qualité des relations entre l'administration et les usagers par le biais d'un système commun fixant les tarifs douaniers et par le développement d'un système informatique de gestion fiscale pour suivre et contrôler les déclarations fiscales.
Aussi, l'on a publié un guide de procédures administratives les plus fréquentes, question de les vulgariser auprès des usagers.
Dans le cadre du renforcement du volet institutionnel pour la prévention du fléau de la corruption, on tient à citer, entre autres, la mesure ayant trait à l'annulation de la Cour spéciale de justice dont les prérogatives ont été transférées aux tribunaux ordinaires ainsi que la mise en place des Conseils régionaux des comptes.
De grands efforts restent à déployer
Le président de l'instance centrale de lutte contre la corruption, Abdessalam Aboudrar, a, à plusieurs reprises, estimé que la situation est on ne peut plus compliquée et nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties.
Le renforcement du dispositif juridique, à lui seul, ne suffit pas. On serait loin du compte puisqu'il va falloir, en effet, mener, en parallèle une action de combat contre le phénomène de l'impunité.
L'impact des textes juridiques portant sur la transparence et l'intégrité doit être analysé pour pouvoir redresser la législation en vigueur.
Selon le secrétaire général de Transparency Maroc, Rachid Filali Meknassi, il faut que l'action de la commission interministérielle se poursuive pour pouvoir arriver à des résultats concrets et sortir du cadre des déclarations d'intention : «il faut passer du discours au suivi.» Tout un programme qu'il faudra lancer sans tarder, estime-t-on.
Plan d'action
Le plan d'action gouvernemental relatif à la lutte contre le phénomène de la corruption repose sur plusieurs axes. Il s'agit notamment de la simplification des procédures administratives, la mise en place de l'administration électronique, l'ancrage des principes et valeurs éthiques, la consolidation du cadre institutionnel pour la prévention de la corruption, le raffermissement des bases de transparences dans l'attribution des marchés publics, le développement des systèmes de suivi et de contrôle…
La prévention de la corruption passe également par d'autres aspects notamment la création d'une structure pour recevoir les plaintes, l'organisation des campagnes de communication et la sensibilisation des élèves en milieu scolaire…
----------------------------------------
Questions à Mohamed Saâd Alami, Ministre de la Modernisation des secteurs publics
«Il faut mettre en place un plan d'urgence»Pourquoi avez-vous choisi le dossier de la lutte contre la corruption pour commencer votre action à la tête du ministère de la Modernisation des secteurs publics ?
Au sein du ministère de la Modernisation des secteurs publics, beaucoup de dossiers s'avèrent de la plus haute importance. Nous devons travailler au rythme escompté pour atteindre les objectifs tracés. Il n'existe pas que le volet de la moralisation de l'administration mais aussi d'autres dossiers notamment la modernisation de l'administration publique, la simplification des procédures, la déconcentration, le dialogue social…
L'intérêt porté à la moralisation de la vie publique est un signe très fort. Dans le cadre du plan gouvernemental de la lutte contre la corruption, bon nombre de réalisations ont été accomplies dont la création de l'instance centrale de lutte contre la corruption, l'élaboration des textes juridiques, la signature et la ratification de la convention de l'ONU relative à la lutte contre la corruption, les lois de la déclaration du patrimoine, la loi antiblanchiment d'argent…
Mais que faut-il faire maintenant ? Le plan du gouvernement est décliné à moyen et long termes. Désormais, il faut mettre en place un plan d'urgence. Et c'est dans ce cadre que s'est tenue la première réunion interministérielle chargée du suivi du plan d'action du gouvernement. Il s'agit d'actualiser ce plan et de l'enrichir et préparer le congrès international qui va avoir lieu au Maroc en 2011.
A l'heure actuelle, il est lieu de prendre des mesures pratiques et concrètes auprès des citoyens pour éradiquer le fléau.
Vous avez insisté sur la nécessité de la mise en place d'une approche participative pour lutter contre la corruption. Pourquoi ?
C'est pour la première fois qu'une commission interministérielle se réunit avec la présence du président de l'instance centrale de la prévention de la corruption. Le gouvernement est ouvert sur toutes les parties qui sont intéressées par la lutte contre la corruption. D'un côté, l'instance, en tant qu'organisme indépendant et une force de proposition, a été présente pour s'informer de près sur les actions du gouvernement. De l'autre côté, le gouvernement désire connaître les propositions et les remarques de l'instance dans ce cadre-là. Il s'agit de trouver une formule de coopération.
Il faut dire que la corruption est un phénomène sociétal pratiqué par la société. Aussi, toutes les parties doivent-elles être impliquées pour l'éradiquer. La responsabilité de l'Etat est de prévenir et de mettre les moyens de répressions qui s'imposent. Mais, d'autres mesures sont à mettre en place notamment la communication, la sensibilisation, l'éducation…C'est le rôle de toutes les parties notamment la société civile. Nous allons tenir des réunions avec les associations oeuvrant en la matière comme Transparency.