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2010, année de toutes les incertitudes

En sondant les opinions des patrons de plus d'un concessionnaire automobile, il se trouve que c'est la prudence qui a le plus marqué leurs propos.

2010, année de toutes les incertitudes
Si la majorité table sur une stagnation des ventes de véhicules au cours de cette année, certains, plus optimistes, anticipent une légère hausse. Et ce, avec un premier trimestre difficile.

«Si 2010 serait égale à 2009, ce serait déjà bien». Ces propos de Mehdi Tak Tak, directeur général adjoint de la Centrale automobile chérifienne (CAC), en dit long sur le regard que portent les importateurs marocains d'automobiles sur l'exercice 2010. Ils résument en quelque sorte l'ambiance d'incertitude régnant dans le secteur. La majorité d'entre eux prévoient, certains espèrent, une stabilité du marché de l'automobile pour l'année en cours, même s'il est difficile, laissent-ils entendre, «de faire des projections très précises par le temps qui courent». «Néanmoins, nous anticipons une stabilité du marché des véhicules particuliers en 2010 par rapport à 2009 », indique Ludovic Peretti, directeur général de CFAO.

En d'autres termes, « en toute objectivité, nous estimons que le marché sera au même niveau que 2010», souligne Bruno De Mori, PDG du Fiat group automobiles Maroc (FGAM). Même son de cloche ou presque auprès du patron de Suzuki Maroc, Ryad Mezzour, pour qui « tous les indicateurs montrent que l'année 2010 s'annonce aussi difficile que 2009 ». Il table sur une «quasi-stagnation du marché ».

Cet optimisme, aux yeux des professionnels bien sûr, trouve son explication notamment dans l'instabilité du marché l'ayant caractérisé lors du dernier trimestre de l'année dernière. En effet, «le marché était très atypique en 2009. Au départ, on s'attendait à ce que l'année soit assez dure. Mais nous n'avons pas imaginé que l'impact sera aussi important. Encore plus, quand il s'agit du dernier trimestre.
En novembre, le marché a enregistré, en effet, sa plus forte baisse», analyse Adil Bennani, directeur général de Toyota. Cette évolution défavorable a obligé certains concessionnaires à revoir leurs budgets annuels et à réviser leurs prévisions. D'autant plus que « les effets de la crise perdureront toute l'année 2010», pense B. De Mori.

D'autres importateurs, tout en espérant que le marché serait au moins stable, car tout recul serait gravissime, se permettent d'anticiper une hausse. C'est le cas de Rachid Cherqaoui, directeur central d'exploitation d'Univers Motors, importateur de Honda : « 2010 serait probablement une année de stagnation sinon, il se peut que les ventes connaitront une légère progression par rapport à 2009.

Cette amélioration serait éventuelle et due à l'effet du Salon "Auto Expo 2010" », anticipe-t-il. Pour Loïc Morin, PDG de Sopriam, il donne des prévisions chiffrées. Il pense que « le marché serait en progression de l'ordre de 2 à 5%». Par trimestre, la plupart s'attend à un premier trimestre difficile. Pour A. Bennani, il «table sur une stagnation du marché avec un premier trimestre difficile ». Et ce n'est pas le seul. C'est sur quoi table également M. Tak Tak. Par contre, en deuxième trimestre, le marché pourra nouer avec la reprise, légère bien évidemment. Il faut dire, à cet égard, que presque tous les importateurs misent gros sur le salon Auto Expo 2010 qui se tiendra justement lors de ce deuxième trimestre, et précisément du 14 au 23 mai prochain, pour sauver la mise.

D'autres concessionnaires prévoient une amélioration à partir du quatrième trimestre, comme Fiat Groupe Automobile Maroc. Pour les plus prudents, il faut attendre 2011 pour parler de reprise. « Maintenant, je pense que même si l'année 2010 ne verra pas une progression spectaculaire des ventes, notre objectif est de maintenir le niveau de 2009 et de se préparer à une reprise du business pour 2010 », estime Hatim Keghat, chargé des relations publiques de Kia Maroc.
Face à cet état d'esprit, que faire? « L'année 2010 doit être appréhendée avec prudence, mais également avec sérénité. L'économie européenne semble amorcer une reprise et influera favorablement sur l'économie marocaine. Les liquidités disponibles dans les banques pour le crédit seront un élément-clé », recommande Patrice Ratti, PDG de Renault Maroc. Affaire à suivre…
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Comportement du marché en 2009

En 2009, uniquement 109.969 véhicules ont été écoulés, contre 121.540 une année auparavant, soit une baisse de -9,52%. Cette contre-performance est plus accentuée du côté des véhicules utilitaires légers (-16,6%), même si ce segment (16.208 immatriculations) ne représente que 15% des ventes globales. Quant au segment des véhicules particuliers, qui fait toujours l'essentiel du marché, il a accusé une régression de -8,17% à fin décembre, soit un total ventes de 93.761 unités contre 102.105 en 2008. Comme d'habitude, les marques européennes dominent le marché. Renault, même si ses ventes se sont effritées de -1,53, s'est adjugé la tête du peloton avec 17,28% de part de marché. Dacia, en enregistrant une hausse à deux chiffres (21,05%), a été classé deuxième (16,46% de part de marché). La troisième position a été occupée par la marque au lion, Peugeot (9,39%). Quatrième de ce classement mais première asiatique, Hyundai, s'est taillé une part de marché d'environ 6,75%, tandis que l'autre coréenne, Kia, a coiffé la cinquième marche du podium.
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