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«C'est un gage de confiance dans l'ONCF»

Rabie Khlie, Directeur général de l'ONCF

«C'est un gage de confiance dans l'ONCF»
L'emprunt obligataire de l'ONCF a été sursouscrit trois fois. L'opération a été un succès, elle s'est traduite par la souscription de 29100 titres demandés par rapport aux 10 000 titres offerts sans garantie de l'Etat soit une demande presque trois fois supérieure au montant de l'émission. L'objectif visé de 1 milliard de DH a été donc largement sursouscrit.

Eco Plus : Contrairement à certaines sources, l'opération de l'émission obligataire de l'ONCF émise au début de l'année est une opération qui a réussi au-delà de vos espérances ?

RABIE KHLIE :
Nous sommes très satisfaits de ce que je considère comme un gage de confiance dans l'ONCF. L'opération a été un succès, elle s'est traduite par la souscription de 29100 titres demandés par rapport aux 10 000 titres offerts sans garantie de l'Etat soit une demande presque trois fois supérieure au montant de l'émission. L'objectif visé de 1 milliard de DH a été donc largement sursouscrit, et pour moi, c'était là la bonne réponse.

Pourriez-vous donner plus de détails sur cet emprunt qui n'est pas le premier ?

Depuis 2002, l'ONCF a lancé 5 emprunts obligataires dont 2 sans garantie de l'Etat, 1 milliard de DH en 2006 et 1 milliard de Dh en 2010. Par ces emprunts, notre office compte parmi les émetteurs actifs sur le marché et consolide sa signature auprès des investisseurs qui lui ont fait, avec juste raison, confiance. Concernant cette dernière opération et pour répondre à votre question, la présente émission offrait aux investisseurs un rendement intéressant avec un taux d'intérêt fixé à 5,12% hors taxe, déterminé par référence à la courbe secondaire de Bons du Trésor à 15 ans augmenté d'une prime de risque de 100 pbs. Pour être plus précis encore, je dirai que la prime de risque couvre à hauteur de 80 pbs le risque afférent à la signature ONCF et à hauteur de 20 pbs le risque relatif à une éventuelle hausse des taux.

Le secteur des chemins de fer est un secteur capitalistique qui nécessite de gros investissements dites-vous. Les 18 milliards de DH consacrés au plan de développement 2005-2009 constituent l'équivalent de ce qui a été investi les 20 dernières années et qui a concerné la partie infrastructures, la mise à niveau et renouvellement du réseau existant, les lignes voies ferrées, cateners, le système de sécurité de circulation ferroviaire… Quelle est la situation financière actuelle de l'ONCF ?

Nous travaillons dans le cadre d'un contrat programme avec les pouvoirs publics, et tout est contractualisé. Il y a un certain nombre d'indicateurs objectifs sur lesquels nous sommes engagés en 2005 pour les 5 années à venir jusqu'à fin 2009. Ce que l'on peut dire c'est que tous les indicateurs ont été atteints voire largement dépassés. Si l'on ne prend que la partie capacité d'autofinancement 2005-2009 pour un objectif de 3, 7 milliards de Dh, nous avons réalisé plus de 6 milliards de DH soit 2, 3millairds de Dh en plus. Fort des résultats du contrat programme qui a permis effectivement d'investir 18 milliards de Dh, et fort des résultats de ce programme, nous avons préparé un nouveau projet d'entreprise à horizon 2015 que nous sommes en train de finaliser sous forme de contrat programme 2010-2015 avec les pouvoirs publics, un programme qui sera beaucoup plus ambitieux que le précédent. Aujourd'hui nous disposons encore d'une capacité d'endettement importante que nous comptons utiliser pour le prochain plan de développement dont une partie sera prise en charge par les investissements de l'ONCF.

Vous avez présenté récemment les différentes infrastructures qu'offre l'ONCF aux opérateurs économiques, leur permettant d'optimiser leurs chaînes logistiques d'approvisionnement et de distribution. Un mot sur ce marché en mouvement ?

Le marché est effectivement en mouvement et le transport ferroviaire peut devenir la référence dans le secteur du transport et de la logistique pour plusieurs raisons : il répond à une demande des entreprises qui dépendent de plus en plus de réseaux de transport intermodaux fiables en termes de temps et orientés vers les besoins des utilisateurs. Les chemins de fer qui irriguent tout le pays sont un maillon indispensable de la chaîne de transport intermodale et de mode de transport indépendant. Le système ferroviaire orienté vers les clients offre aux chargeurs une solution compétitive en termes de prix, de rapidité et de fiabilité. Le transport de marchandises par chemin de fer sur de grandes distances offre en outre d'importants avantages du point de vue de la préservation de l'environnement et au désenclavement du territoire.

Quelles sont les grandes lignes de cette stratégie ?

Nous adoptons une nouvelle stratégie en ce qui concerne le transport des marchandises avec un positionnement de la logistique au niveau du transport des marchandises avec un objectif, celui de doubler le chiffre d'affaires Fret à l‘horizon 2015. Ce qui va développer cette activité, c'est le fait d'embrancher deux ports Tanger Med et Taourirt Nador qui ont permis aux opérateurs économiques de disposer de nouveaux points d'entrée de leurs marchandises. La réalisation des dessertes ferroviaires ont permis à ces deux ports d'élargir leurs zones d'influence. La mise à niveau des installations ferroviaires dans certains ports comme celui de Casablanca qui est déjà lancé. Le site pilote de Casablanca MITA est en service, doté d'installations de la dernière génération avec terminal à conteneurs multimodaux sous douane.
Casa MITA a une capacité de traitement de 150 000 conteneurs par an auquel il faut ajouter une multitude de prestations allant de la manutention au stockage au dédouanement des conteneurs et divers services à forte valeur ajoutée en matière de logistique.

Concrètement, comment se déploie Casa Mita ?

Dans un emplacement stratégique, au coeur de la capitale économique avec une superficie évolutive. Nous avons commencé par une superficie de 8 hectares avec un terminal à conteneurs multimodal implanté dans la zone ferroviaire de la commune de Ain Sbaâ à 6 km du port et à proximité des quartiers industriels des Roches Noires et Ain Sbaâ. Ses deux liaisons directes avec Tanger Port Med et celui de Casablanca lui permettent de traiter 150 000 conteneurs par an.

A combien estimez-vous les capacités en logistique et transport de marchandises de l'ONCF ?

La déclinaison d'une stratégie sectorielle, nous permet d'anticiper les demandes à l'horizon 2015, l'ONCF se fixe pour objectif d'assurer le transport de 18 millions de tonnes de marchandises, hors phosphate soit le double du trafic actuel à travers tout le pays.
Cela concerne les besoins des opérateurs des secteurs d'hydrocarbures et des céréales qui ont nécessité une modernisation de la logistique de stockage, d'approvisionnement et de distribution. La construction de silos à céréales et de terminaux de produits pétroliers alimentés par des trains complets d'une capacité de 1000 tonnes à 1000 tonnes par train offrent la possibilité d'organiser et d'optimiser les envois de céréales et d'hydrocarbures au départ des ports et des raffineries à destination des grands centres de consommation.
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