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La Douane et Altadis en négociation sur les tarifs

A défaut de pouvoir aujourd'hui augmenter les prix des cigarettes, Altadis Maroc essaie de convaincre l'ADII de baisser les tarifs du marquage fiscal. Les deux parties sont en négociation pour trouver une issue acceptable.

La Douane et Altadis en négociation sur les tarifs
L'administration des Douanes et impôts indirects et Altadis Maroc, filiale d'Imperial Tobacco, sont sur le point de sceller un arrangement sur les tarifs appliqués par la société suisse Sicpa pour le marquage fiscal. Selon des sources concordantes, « la solution serait provisoire le temps que le ministre des Finances entérine l'augmentation des prix de la cigarette ». Une version des faits soumise aux deux protagonistes pour confirmation ou infirmation. Les deux partenaires ont préféré ne pas répondre.

Depuis le premier janvier 2011, l'administration des Douanes applique le marquage fiscal à raison de 0,5 DH/le paquet de cigarette. Environ 400 millions de DH sont donc annuellement en jeu. Un tarif contesté par le fabriquant de cigarette qui aurait préféré un marquage fiscal sur la base de déclarations spontanées. Mais face à l'intransigeance des Douanes, la filiale d'Imperial Tobacco n'a pas cédé et essaie de trouver une issue raisonnable à cette affaire. Plusieurs scénarios ont été envisagés Il s'agit, primo, de répercuter le tarif du marquage et sa TVA sur les prix des cigarettes. Dans ce cas, le consommateur trinquera. Cette option semble bloquée pour l'instant.

En effet, en présentant la liste des produits concernés par l'augmentation, Altadis Maroc n'a mis en exergue que ses propres marques (Marquise, Fortuna…) mais pas celles fabriquées pour le compte des partenaires (Marlboro…). Une distinction qui a été mal comprise par le ministère des Finances. Selon des sources proches de Salaheddine Mezouar, « le ministère ne peut pas cautionner une tentative d'augmentation des prix qui se présente comme une compensation à un manque de compétitivité ». En clair, si les produits des partenaires ne sont pas sur la liste présentée par Altadis Maroc à la tutelle, c'est que leurs fabricants n'en voient pas l'utilité commerciale et donc l'impact en terme de profitabilité.

C'est le cas de Japan Tobacco Inc. Cette firme, qui a choisi de commercialiser ses marques sans passer par Altadis après la libéralisation du marché de tabacs au Maroc, a préféré payer le tarif appliqué du marquage fiscal au lieu d'augmenter les prix pour mieux se positionner sur le marché. Japan Tobacco Inc (JTI), qui commercialise Winston, Camel, Benson and Heldges, revendique une part d'environ 5% du marché marocain. Pour augmenter sa part, elle compte aussi bien sur la qualité de ses produits, fabriqués à l'étranger, que sur le prix qu'elle veut garder à des niveaux compétitifs. La compétitivité est le même motif qui a poussé Philip Morris International à refuser d'augmenter ses prix et donc répercuter le coût de cette opération sur le consommateur final. Plus concrètement, Philip Morris, qui reste avec le groupe britannique Imperial Tobacco sur le marché marocain dans le cadre d'un contrat de longue durée, commercialise des marques en concurrence directe avec celles de Japan Tobacco Inc, en l'occurrence Marlboro, L&M. Ainsi, étant donné que JTI a choisi de ne pas augmenter ses prix, le partenaire d'Altadis a pris la même décision.

L'attitude des partenaires d'Altadis Maroc aurait mis la puce à l'oreille du ministère des Finances, selon une version constestée par des sources proches du fabricant marocain de cigarettes. Pour ces derniers, « le refus de la hausse a une relation directe avec la conjoncture politique actuelle ». Selon cette thèse, l'augmentation de 50 centimes sur un paquet, à titre indicatif, de Casa Sport (9,50 DH), par exemple, sera fortement ressentie par des consommateurs à faible revenu. D'où l'hésitation supposée des politiques de signer le décret autorisant l'augmentation des prix. La suite des évènements donne raison à cette dernière version.
Deuxio, la solution à ce problème est d'essayer de convaincre la Douane de diminuer le tarif fixé pour le marquage. Ce scénario serait le plus réalisable pour le cigarettier marocain, à défaut de pouvoir aujourd'hui augmenter les prix des cigarettes. En effet, l'arrangement sur la baisse des tarifs du marquage qui était sur le point d'aboutir, à l'heure où nous mettions sous presse, ne serait qu'une solution temporaire. La baisse des tarifs du marquage sera maintenue le temps que le ministre des Finances se décide à autoriser l'augmentation des prix. Et tout laisse croire qu'il le fera.

Imperial Tobacco satisfaite de ses résultats au Maroc

A l'occasion de son assemblée générale annuelle qui s'est tenue le 2 février 2011, Imperial Tobacco Group PLC (Imperial Tobacco) a déclaré que la performance opérationnelle globale et la situation financière du groupe étaient en ligne avec les attentes du conseil d'administration pour l'année fiscale 2011.
Alison Cooper, directrice générale du groupe a expliqué qu'Imperial Tobacco avait fait un bon début d'année avec des recettes nettes en hausse de 5 %. Les ventes de cigarettes et de tabac ont augmenté de 1,2% au niveau mondial. Au Maroc, le management du groupe a souligné que sa marque locale clé Marquise continue de réaliser de bons résultats, en portant sa part à près de 62%. Dans son rapport annuel 2010, le groupe explique par ailleurs que sa filiale Altadis Maroc compte une expertise inégalée dans la distribution du tabac sur le marché local. La part de marché du groupe au Maroc se situe à 83,1% en 2010, contre 85% en 2009. Les ventes de la marque « Gauloises Blondes » ont également bien progressé sur le marché local, révèle le groupe dans son rapport sans donner de chiffres.
Le management du groupe a déclaré que son usine Aïn Harrouda est l'une de ses unités industrielles leaders. Il estime, en outre, qu'Imperial Tobacco a une bonne relation de travail avec Phillip Morris International (PMI). L'an dernier, pour rappel, PMI a signé un accord avec le groupe pour la fabrication, la distribution et la commercialisation de leurs marques au Maroc. « L'accord signé sur le marché marocain consolide notre longue et fructueuse relation d'affaire avec le PMI au Royaume-Uni et en Irlande », précise le management de l'entreprise. Et d'ajouter que l'accord avec PMI au Maroc reflète également eur concentration continue sur l'amélioration de l'efficacité de la qualité de l'industrie.
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