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La relance pourrait venir des marchés africains

L’avenir du tourisme, pour le Maroc, est-il dans l’Afrique ? Peut-être pas complètement, mais il faut bien se rendre à l’évidence : les marchés africains s’intéressent de plus en plus au Royaume alors que la vieille Europe est otage de ses crises à répétition.

La relance pourrait venir  des marchés africains
L’Office national narocain du tourisme multiplie les opérations promotionnelles (ici, salon espagnol Fitur) pour mieux vendre la destination Maroc.

Crise économique oblige, les marchés touristiques émetteurs en Europe produisent moins de mouvement, depuis quelques mois, vers la destination Maroc. Les professionnels du tourisme dans le Royaume en ont réalisé bien sûr le danger, mais faute de pouvoir réactiver rapidement ces marchés, ils ont commencé à miser sur d’autres pays pourvoyeurs de touristes. C’est dans cette nouvelle stratégie de diversification que s’opère en ce moment l’ouverture sur l’Afrique ; une des pistes sérieusement envisagées pour la relance du secteur touristique national.

De fait, plusieurs délégations africaines se sont rendues, ces derniers jours, au Maroc pour s’enquérir de potentialités et des structures d’accueil dans le Royaume tout en développant des partenariats dans cette filière. Dans le cadre d’un accord d’aide Sud-Sud, un éductour a été organisé il y a quelques jours au profit d’une délégation kenyane composée notamment du ministre du Tourisme, de la présidente de la Fédération du tourisme et d’opérateurs dans le business des voyages et de l’hôtellerie. La mission a pris le soin de visiter plusieurs villes, en particulier Casablanca, El-Jadida, Fès, Ifrane, Marrakech, Meknès et Rabat. « Nous avons signé avec les décideurs kenyans un protocole d’accord qui va dans le sens de la coopération entre le Kenya et le Maroc avec pour but de promouvoir le tourisme dans les deux pays », confie Ali Ghannam, président de la FNT (Fédération nationale du tourisme). Six pays africains simultanément. Dans la foulée, d’autres ministres africains du Tourisme étaient en visite de travail au Maroc au cours des dernières semaines. A citer notamment les responsables du tourisme ivoirien et guinéen. Sur chaque dossier, la finalité est la même : renforcer des partenariats qui existent pour la plupart déjà, mais qu’il faut remettre au goût du jour.

En effet, déjà en 2011, quelque 14.500 touristes ivoiriens ont visité le Maroc. On en espère un peu plus cette année. Le CRT (Conseil régional du tourisme) de Marrakech a, dans cette optique, organisé avec Royal Air Maroc une opération promotionnelle sur la destination ocre en faveur d’opérateurs touristiques et de journalistes de divers pays d’Afrique : Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Congo, Niger, Cameroun et Gabon.
Il faut rappeler, pour mieux comprendre cette dynamique africaine, que le terrain est déjà balisé pour les professionnels qui ont décidé de s’attaquer aujourd’hui au marché africain. Le transport aérien, principale contrainte au développement d’une destination touristique, est en effet bien assuré. Royal Ar Maroc, déjà bien présente sur des dessertes importantes au niveau du continent, a promis récemment de lancer une nouvelle ligne Casablanca-Nairobi. La compagnie mise beaucoup sur le marché africain qui ne représente encore que 26 % de son trafic international global. En 2011, près de 73.000 passagers africains ont pris pour destination touristique le Maroc. Un volume jugé insuffisant compte tenu de l’ambition de faire de Casablanca, Marrakech, Agadir, Fès et Tanger des pôles attractifs sur les marchés émetteurs d’Afrique. « Les pays africains sont pourvoyeurs de revenus très intéressants. Nous demandons, toutefois, à ce que le chantier de l’aérien soit mieux étudié et mieux piloté pour permettre un développement du tourisme à travers différentes destinations, surtout sur le point-à-point», insiste Ali Ghannam. L’année qui vient de commencer devrait, en principe, lui donner raison

Effort spécial pour le tourisme interne

Le tourisme interne est l’un des gros chantiers inscrits dans la stratégie touristique nationale Vision 2020. Outre le plan « Biladi », dont les projets arrivent doucement sur le marché, et « Kounouz Biladi » qui ne répond que partiellement à la demande des touristes nationaux, d’autres produits sont attendus au cours des prochains mois. C’est la SMIT (Société marocaine d’ingénierie touristique), qui gravite dans le giron du ministère du Tourisme, qui gère directement ce dossier. En attendant de voir les choses se décliner, les formules classiques sont adaptées et revisitées pour la promotion d’un tourisme interne encore hésitant en ce début d’année, mais qui permet aux opérateurs touristiques de sauver les meubles dans les périodes de crise.

Questions à...

Ali Ghannam, président de la Fédération
nationale du tourisme

«Il faut développer un hébergement alternatif»

Printemps arabe ou pas, le Maroc est-il encore considéré comme un pays appartenant à une zone à risque ?
Non pas du tout. La note du Cercle d’études des Tours opérateurs français, récemment diffusée, indique que le Royaume n’est pas un pays à risque. Il faut aussi citer les conclusions du congrès du Syndicat national des agents de voyages de France, tenu récemment à Marrakech avec la participation de 450 TO français. On y a exprimé un regain de confiance pour la destination Maroc qui reste, il faut le souligner, à développer comparativement à d’autres destinations du pourtour méditerranéen.

Mais peut-on dire que le Maroc a profité du Printemps arabe et qu’il pourra tenir le cap en 2011 ?
Je dois rappeler que nous avons clôturé l’année 2011 avec une progression des arrivées de 0,6 %, une régression des nuitées de 6 % et une évolution positive des rapatriements de devises. Ce qui a été enregistré en 2011 au Maroc, en termes de performances, par rapport à d’autres pays de la région, a été possible grâce aux efforts déployés par l’ensemble des acteurs du secteur touristique. Le Royaume a su gérer la situation et sauvegarder ses parts de marché au niveau de différents pays émetteurs.

Quelles sont les principales propositions de votre Fédération dans le cadre de la loi de Finances 2012 ?
En dehors des doléances corporatistes qui reviennent chaque année, nous avons un vrai chantier sur lequel nous avons de l’écoute, mais sur lequel il va falloir revenir sérieusement. Il s’agit de l’immobilier locatif à vocation touristique (ILVT). Ce produit devrait nous permettre de voir arriver sur le marché des résidences immobilières de promotion touristique à travers un régime fiscal dédié. Cette défiscalisation serait la bienvenue aussi bien pour le promoteur que pour le gérant et l’acquéreur.

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