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La certification est, qu’on le veuille ou non, devenue aujourd’hui un enjeu majeur dans le management des entreprises. Conquérir de nouveaux marchés implique systématiquement l’ouverture sur l’international. La certification se présente ainsi comme un gage de confiance pour la clientèle étrangère notamment en ces temps de crise et de conjoncture très peu favorable.
’est dans ce contexte que se sont tenues, le 7 juin dernier à Casablanca, les 2es Assises de la certification, sous la thématique «La certification, un levier incontournable dans un contexte de crise». L’événement a rassemblé plus de 200 participants entre spécialistes de la certification, institutionnels et chefs d’entreprise pour débattre la problématique. «La certification constitue un indicateur de confiance et confirme l’engagement pour garantir les meilleurs résultats d’une entreprise, mais également la conformité aux normes constitue un critère valable d’accès aux marchés et de leur préservation», a fait savoir Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies dans une allocution d’ouverture lue en son nom par la secrétaire générale du ministère, Mounia Boucetta. Il faut préciser d’emblée que le Maroc dispose de trois organismes qui représentent des outils d’organisation du marché de la certification, en l’occurrence le Conseil supérieur de la normalisation, de la certification et de l’accréditation, le Comité marocain d’accréditation et l’Institut marocain de normalisation.
«Ce dispositif ouvre de nouvelles perspectives de développement de la normalisation et de la certification et permet d’associer le secteur privé et les autres parties prenantes aux étapes de confection et de définition de la politique et de la stratégie nationales relatives à ces domaines», a indiqué M. Amara. Toutefois, les systèmes de certification restent limités au Maroc. En effet, selon des estimations officielles, il y aurait environ 1 500 entreprises certifiées au Maroc. Une situation en deçà des ambitions et des besoins réels de l’économie nationale. Certification, labellisation, normalisation... Autant de termes et de concepts qui peuvent créer parfois de la confusion dans l’esprit. Ce qu’il faut savoir de plus important, c’est que la certification est une procédure par laquelle une tierce partie, l’organisme certificateur, donne l’assurance écrite d’un système d’organisation, d’un processus, d’une personne, d’un produit ou d’un service, conforme à des exigences spécifiées dans une norme ou un référentiel. Le processus de certification Au Maroc, le système le plus utilisé par les entreprises est celui de la certification de système de management. Pour décrocher une certification, l’entreprise doit mettre en place un système de management répondant aux exigences de la norme voulue (ISO 9001 pour la qualité, ISO 14001 pour l’environnement, OHSAS 18001 pour la santé et la sécurité du personnel).
Elle peut se faire assister dans cette démarche par un cabinet spécialisé. Objectif : obtenir par la suite le certificat après audit par un organisme de certification accrédité. Ensuite, il faudra maintenir son système de management, par des audits de suivi périodiques de l’organisme de certification. Cela dit, il faudrait distinguer une certification d’entreprise (qui est une certification de moyens), de celle de produits et de services qui est attribuée sur attestation de la conformité des produits, des services ou du processus, délivrée par l’entreprise. Il s’agit donc plutôt dans ce cas d’une certification de résultats. Ces certifications sont régies chacune par des règles d’accréditation spécifiques, ISO 17021 pour la certification des systèmes et EN 45011 pour la certification des produits et services.
3 Questions à... : Wafaa Chagar, présidente de l’Association des certificateurs marocains
«Le coût de la certification dépend de la complexité de l’entreprise»
• Comment évalue-t-on une procédure de certification ?
Wafaa Chagar : C’est une question que doit se poser tout chef d’entreprise. La mise en place d’une démarche de certification se scinde en deux étapes. La première est l’implantation du système, réalisée en général avec l’aide d’un cabinet de conseil ou par les ressources propres de l’entreprise si celle-ci dispose de compétence en interne. La seconde étape est la certification proprement dite, réalisée par un organisme de certification indépendant qui va évaluer la conformité du système par rapport au référentiel choisi. Le coût de cette dernière étape dépendra de la taille de l’entreprise, de la complexité de l’activité et du nombre de sites objet de certification. Le nombre de jours d’audit est fixé par les normes d’accréditation qui régissent les organismes de certification.
• N’y a-t-il pas de mesures incitatives pour pousser les PME à entamer le processus de certification ?
L’Agence nationale de promotion de la PME participe au financement des entreprises pour leur projet de mise en place d’une démarche de certification. Toutefois, seule la première étape, que je viens de citer, est concernée par ledit financement. Dans le cadre de leur responsabilité sociétale, nous pouvons imaginer que les grandes entreprises parrainent des PME en prenant en charge la seconde étape du processus de certification.
• Quel rôle joue votre association dans la garantie de la certification ?
Une charte d’éthique a été élaborée par l’Association des certificateurs marocains. L’adhésion à notre association implique, entre autres obligations, le respect de cette charte et des règles professionnelles strictes qui font le label de notre groupement.
Propos recueillis par R.B.
