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Des mesures radicales avant l’opération Transit 2012

Le transport maritime fait face à une crise sans précédent. Les pouvoirs publics veulent venir en aide aux compagnies maritimes en difficulté tout en lançant un projet de contrat-programme.

Des mesures radicales avant l’opération Transit 2012
Les opérateurs nationaux réclament une équité fiscale pour établir une concurrence loyale avec les entreprises étrangères.

La course contre la montre est engagée pour sauver le secteur du transport maritime face à une menace de banqueroute. En effet, ce qui n’était considéré au début qu’une saisie, dans un port européen, d’un bateau battant pavillon marocain, pour cause de factures impayées, se révèle finalement n’être que la partie visible de l’iceberg. Le mal du secteur est bien plus profond et l’on est en train d’assister à l’éclatement d’une crise qui couvait insidieusement depuis plusieurs années au sein du secteur du transport maritime. A écouter les professionnels, cette crise est globalement liée aux effets pervers d’une politique inappropriée concernant ce secteur.

En tout état de cause, le nouveau gouvernement, qui semblait avoir du mal à gérer un problème dont il a hérité, commence à bouger pour trouver une issue. Le plus urgent est bien évidemment de venir en aide aux compagnies maritimes marocaines en difficulté et dont les ferries ont été saisis dans des ports européens. Il faut souligner que ces difficultés se compliquent encore davantage après la dernière décision de l’autorité portuaire de la Baie d’Algésiras d’interdire, depuis le vendredi 23 mars, l’accès au port de Tarifa aux bateaux de Boughaz Express, la filiale de la Comarit en charge des ferries rapides.

Le ministère de l’Equipement et du Transport s’active donc pour la définition des mesures qui permettront à ces compagnies de reprendre leur activité normale et les rendront en mesure de faire face aux contraintes financières et sociales liées au personnel employé. Un deuxième front qui s’ouvre pour le gouvernement est celui du rapatriement des MRE (Marocains résidents à l’étranger) qui rentrent au Maroc pour y passer leurs vacances en été. A ce sujet, l’on œuvre dès aujourd’hui, d’après le ministre de tutelle, pour la mise en place des mesures nécessaires afin d’assurer le bon déroulement de l’opération de Transit 2012. L’enjeu est de taille. Le transport maritime assure, en effet, le transit de quelque 660.000 véhicules qui rentrent au Maroc annuellement par voie maritime et près de 2,5 millions de Marocains qui ont recours à la traversée maritime pour revenir au bercail.

Des autorisations accordées pour 12 mois

Une première mesure est déjà prise à cet effet. Le ministère de l’Equipement et du Transport a lancé un appel d’offres pour l’octroi d’autorisations à durée limitée, pour l’exploitation de lignes de transport maritime mixte (personnes, véhicules et remorques). Il s’agit principalement des lignes de Tanger Med-Sète (avec une fréquence de deux départs par semaine), Nador-Sète (un départ par semaine) et Nador-Almeria (trois départs tous les deux jours). Le ministère précise dans cet appel d’offres que l’autorisation est accordée pour une période ferme de 12 mois à compter du 1er mai 2012. Cette période peut être réduite à la demande de l’opérateur qui en demanderait l’autorisation, mais sans qu’elle soit inférieure à 6 mois.

Parallèlement, le ministère de tutelle planche, en concertation avec les professionnels du secteur, sur l’élaboration d’une nouvelle stratégie et d’un plan d’action à travers un contrat-programme entre l’Etat et le secteur privé. A ce sujet, les pouvoirs publics doivent déjà avoir une idée sur les attentes des professionnels qu’ils ont déjà exprimées. Ainsi, à court terme, les revendications des professionnels du secteur maritime portent notamment sur les aspects législatif et fiscal de leurs activités. Il s’agit de l’adoption de lois réglementant les professions d’agents maritimes, courtiers d’affrètement et experts maritimes (projet de loi déjà prêt ou en cours), d’une loi instaurant le pavillon dit « Bis » pour les navires de commerce (projet de loi déjà prêt) et de programmes de recherches scientifiques publiques en partenariat avec les universités et les centres de recherches. Ils demandent également une équité fiscale « pour établir une concurrence loyale » entre les entreprises de transport maritime marocaines et leurs concurrentes étrangères ainsi que l’amélioration de la politique de formation et d’emplois des marins.

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