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L’oléiculture nationale se donne huit ans pour devenir performante

Les activités agro-industrielles liées à l’huile de consommation sont promises à un meilleur avenir. Un contrat-programme très ambitieux devrait en effet permettre d’en faire une branche à la fois moderne et rentable à l’horizon 2020.

L’oléiculture nationale se donne huit ans pour devenir performante
L’État prévoit la plantation d’environ 540 000 ha de variétés d’oliviers adaptées à la trituration comme à la production d’olives de table.

Le Royaume est déterminé à développer la filière d’huile d’olive pour occuper les premiers rangs dans ce secteur au niveau mondial. C’est ce qui ressort non seulement des déclarations des responsables du département de l’Agriculture et des professionnels du secteur, mais aussi du constat des efforts engagés à cet effet. Partant d’un constat peu reluisant de la situation de cette filière, on s’est fixé de mener un travail de fond pour la mettre à niveau et en faire l’un des success-stories du Plan Maroc vert, qui porte la stratégie agricole nationale. Les résultats ne se sont pas fait attendre, annonçant, d’après certains professionnels, le début d’une nouvelle ère pour ce secteur. En effet, selon le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, rien que pour l’année dernière, ce sont sept projets qui ont été lancés pour un investissement total à terme de 810 millions de DH, et ce, au profit de 1.211 oléiculteurs agrégés dans le cadre du Pilier 1 du Plan Maroc vert. De même, 26 projets ont été lancés pour un investissement total à terme de 580 millions de DH au profit de 27.132 oléiculteurs dans le cadre du Pilier 2.

Les acteurs du plan de développement de cette filière visent des objectifs réellement ambitieux. Ainsi, le contrat-programme oléicole (CPO), qui va courir jusqu’en 2020, prévoit la plantation de près de 540.000 hectares de variétés d’oliviers adaptées aussi bien à la trituration qu’à la production d’olives de table, ainsi que la modernisation des infrastructures de transformation, de conditionnement et de commercialisation. S’agissant de la gestion de l’eau, 136.000 hectares seront équipés en goutte-à-goutte. Pour réaliser ces objectifs, le CPO prévoit un investissement global de 29,5 milliards de DH et envisage des actions concrètes déclinées sur divers axes de développement. Ceci devrait permettre à la filière de créer 300.000 emplois à l’horizon 2020 et d’améliorer sa contribution à l’économie nationale. Pour le moment, l’olivier occupe 10% de la surface agricole nationale et représente plus de 55% de l’arboriculture fruitière au Maroc. Le secteur garantit une activité agricole intense et 100.000 emplois permanents, occupés pour l’essentiel dans la transformation. Il concerne aussi plus de 400.000 exploitations agricoles et contribue à la formation de 60% du revenu d’une large frange d’agriculteurs démunis, selon une récente étude de l’Observatoire de l’entrepreneuriat.

Concurrence dure à l’international

À travers des produits à haute valeur énergétique et nutritionnelle, la branche oléicole assure un rôle déterminant dans l’alimentation des populations rurales (près de 400 000 tonnes d’olives produites sont consommées par les agriculteurs). Elle participe à hauteur de 5% dans la formation du PIB agricole et de 15% dans les exportations agroalimentaires nationales. Toutefois, cette filière, qui est vitale pour les populations rurales et dont le potentiel économique est toujours très important, pâtit d’une multitude d’obstacles qui freinent son développement. Il s’agit notamment d’une organisation complexe et non intégrée, propice aux activités informelles, d’un fort morcellement, d’un faible rendement de l’oliveraie marocaine et une variété génétique limitée.

De même, la transformation oléicole est une activité majoritairement artisanale et perturbée par un aval informel. Or, souligne-t-on dans le milieu agricole, l’amélioration de la qualité et l’optimisation des coûts de trituration passent nécessairement par l’intégration de la transformation oléicole. Le manque d’organisation concerne également le conditionnement et la commercialisation, avec la prédominance du vrac et de l’informel. Et ce n’est pas tout : le secteur manque de débouchés, avec une consommation domestique plutôt modeste et de grosses difficultés à se faire une place sur le marché international, à cause d’une concurrence très dure. Mais la filière oléicole nationale a un bon potentiel pour dépasser cette situation, compte tenu de perspectives plutôt prometteuses.

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