En dépit d’un climat économique mondial morose, les secteurs économiques du Royaume ne sont pas tous dans le rouge. C’est ce qui ressort en tout cas de la dernière notre de conjoncture publiée par la Direction des études et prévisions financières (DEPF). Globalement, l’activité industrielle s’est bien comportée sur les trois premiers trimestres 2012 avec une hausse de l’indice de production des industries manufacturières de 2% et des anticipations positives des chefs d’entreprises pour le dernier trimestre. Pour sa part, la situation des charges et ressources du Trésor a été marquée, à fin novembre, par une exécution favorable des recettes ordinaires, enregistrant un taux de réalisation de 91,8% et une hausse de 4,4% par rapport à fin novembre 2011.
Ce résultat a été concrétisé, selon la DEPF, grâce au bon comportement des recettes fiscales, lesquelles ont enregistré un taux d’exécution de 90,6% et en hausse de 6,3%. En revanche, les échanges extérieurs du Maroc restent un point noir dans le paysage économique. Le déficit commercial s’est aggravé de 7,9% à 197,2 milliards de DH amenant un taux de couverture de 48,2%. Toutefois, il est intéressant de noter que malgré la stagnation du chiffre d’affaires de l’Office chérifien des phosphates (OCP), d’autres exportateurs ont pris le relais : l’automobile (+22,2%), l’industrie alimentaire (+11,8%) et l’aéronautique (+10,3%) notamment, validant ainsi la politique de ré-industrialisation du Maroc.
L’agriculture, la pêche et le tourisme en progression
Pour l’agriculture et la pêche, secteurs qui, on le sait, permettent de créer ou non un bon taux de croissance, gardent un comportement correct. Les dernières précipitations bien réparties dans le temps et dans l’espace «devraient permettre une amélioration sensible du niveau de remplissage des barrages, cette situation aurait sans doute des retombées positives sur la récolte céréalière», explique la DEPF. Du côté de la pêche, à fin novembre 2012, les volumes des débarquements avaient progressé de 21,8% en glissement annuel, tandis que leurs valeurs n’augmentaient que de 0,5%, freinée par la baisse des cours des céphalopodes.
La consommation des ménages reste une composante majeure de la croissance avec une hausse des recettes de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) intérieure de 1,9% portée par une augmentation des revenus des ménages, une maîtrise de l’inflation et une progression des crédits à la consommation de 10%, le tout arrêté à fin novembre 2012. L’investissement reste soutenu au Maroc avec les grands projets publics structurants (train à grande vitesse, tramway…) et les projets privés d’implantations de méga-usines (exemples du groupe automobile français Renault et du constructeur aéronautique canadien Bombardier).
Une autre nouvelle non moins rassurante : le tourisme sort un peu de sa torpeur, notamment avec une progression des arrivées de touristes étrangers de 2% en glissement annuel à fin novembre 2012 et les nuitées suivent avec une progression de 3%.
Sur un autre plan, le taux d’accroissement de la masse monétaire poursuit sa décélération, passant de 5,6% en novembre 2011 à 3,4% un an plus tard. Cela est dû à la baisse de la progression des crédits bancaires à 5,6% et au repli des avoirs extérieurs nets (-23,8%). Enfin, la tendance baissière de 2011 s’est accentuée en 2012 sur la Bourse de Casablanca, notamment du fait de la morosité ambiante au niveau international. L’indice MASI a chuté, en effet, de 15,1% après -12,9% en 2011. La capitalisation boursière sur la place de Casablanca a fondu de 13,7%, à 445,3 milliards de DH, mais c’est le volume des transactions qui inquiète avec un effondrement de 41%, à 61 milliards de DH.