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«Casablanca hub africain, un choix logique pour MoneyGram»

MoneyGram vient de décider de faire de son antenne à Casablanca son hub Africain pour coiffer tout son business sur le continent. Un choix logique, selon Hervé Chomel, vice-président Afrique de MoneyGram, récemment en visite dans la capitale économique du Royaume. Pour lui, en effet, le Maroc est devenu un marché stratégique et Casablanca une plaque tournante dans la configuration du réseau africain de MoneyGram

«Casablanca hub africain, un choix logique pour MoneyGram»
«Nous avons atteint 20 000 points de vente en Afrique en 2012, soit 3 000 de plus qu’en 2011». Ph Seddik

➊ Le Matin Eco : le bureau de MoneyGram, basé à Casablanca, couvre désormais toute la région Afrique. Pourquoi ce choix ?
Hervé Chomel : ce choix est dicté par plusieurs raisons. D’abord parce que le Maroc est un marché très important pour notre activité qui consiste dans le transfert d’argent et que nous y avons d’excellents partenaires. Ensuite, Casablanca est l’une des grandes capitales économiques d’Afrique, sur un plan plus général. Il est donc logique pour nous de faire un tel choix. De plus, le Maroc est un pont entre l’Afrique et l’Europe. Le transfert d’argent impliquant un pays envoyeur et un pays de réception, notre travail consiste à essayer de toucher les utilisateurs du service des deux côtés de la transaction.

➋ Dans combien de pays êtes-vous actuellement présents en Afrique et quelles sont vos performances sur ce marché ?
À l’exception de deux pays, nous assurons une présence dans tout le continent africain. S’agissant de nos performances, je dois préciser que nous ne divulguons pas nos chiffres par pays. Au niveau de notre réseau international sur l’Afrique, nous avons atteint aujourd’hui 20 000 points de service MoneyGram, via des partenariats africains.

➌ Qui sont vos partenaires actuellement au Maroc ? Et comptez-vous en chercher d’autres ?
Nos partenaires actuels dans le Royaume sont Crédit du Maroc, la Poste, Attijariwafa bank, Banque Populaire, CIH, Damane Cash, Cash Plus, Eurosol et Canal M.
Grâce à ces partenaires, nous disposons d’une très bonne couverture du marché.

➍ Mais certains de ces partenaires sont également liés avec vos concurrents…
La réglementation au Maroc n’autorise pas les contrats d’exclusivité, contrairement à ce qui se passait avant. Aussi, MoneyGram et les autres opérateurs peuvent aujourd’hui être présents dans le même réseau.

➎ Votre part de marché au Maroc ?
Les parts de marché dans ce métier sont rarement publiées. Nous avons nos estimations internes qui nous placent en deuxième position sur le marché marocain, pas loin derrière le numéro un.

➏ Combien d’acteurs opèrent actuellement sur le marché national du transfert d’argent ?

C’est difficile de le savoir. Vous connaissez déjà les marques principales qui opèrent sur ce marché. Mais aujourd’hui, au Maroc, quand on regarde les chiffres publiés par Bank Al-Maghrib et ceux que diffuse la Banque mondiale sur ce genre de transactions, on se rend compte qu’il y a énormément d’informel qui existe encore... Les services comme MoneyGram ont pour rôle aussi d’aider à faire passer les transferts de l’informel au formel, ce qui est bon pour tout le monde, car il y aura plus de sécurité pour le client et une meilleure connaissance au niveau macroéconomique pour le pays.

➐ Qu’en est-il des acteurs organisés ?
Pour ce qui concerne les grands acteurs, je dirai qu’il y en a trois ou quatre. En plus de ceux-ci, le marché compte des spécialistes par corridor, c’est-à-dire des opérateurs qui vont s’installer en Europe, en Belgique par exemple, et qui vont effectuer des transferts sur le Maroc. Je crois qu’il y aurait actuellement une vingtaine d’acteurs de ce type.

➑ A-t-on senti chez MoneyGram un effet de baisse au niveau des transferts des Marocains résidant à l’étranger ?
À MoneyGram, nous sommes toujours en croissance sur le Maroc. En revanche, lorsqu’on fait des analyses par zones géographiques, on observe une légère baisse concernant certains pays d’Europe du Sud, qui sont plus en crise que d’autres. Par exemple l’Espagne et l’Italie. En revanche, nous constatons une forte hausse sur des pays comme la France, l’Allemagne, les pays nordiques et les États-Unis. Donc, globalement, nous sommes toujours en croissance. À noter également que le Moyen-Orient devient une source de fonds importante pour le Maroc, notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

➒ Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés à terme ?
Nous réalisons une croissance à deux chiffres depuis plusieurs trimestres consécutifs. On est en très forte croissance par rapport même à certains de nos concurrents, qui ont annoncé être en déclin.
C’est pour cela que l’Afrique est pour nous une priorité, une région à part entière. Contrairement à d’autres opérateurs, notre siège en Afrique, basé à Casablanca, ne gérera plus que le marché africain. Je précise aussi que nous avons atteint 20 000 points de vente en Afrique en 2012, soit 3 000 de plus qu’en 2011, et nous comptons rester sur cette lancée. Notre objectif est, en effet, de devenir leader aussi bien sur le marché marocain qu’africain.

➓ Êtes-vous satisfait de la réglementation marocaine régissant le transfert d’argent ?
Cette réglementation s’est améliorée au cours des dernières années. Bank Al-Maghrib a canalisé les fonds pour rendre le système plus compétitif au profit des clients, et aussi plus formalisé. Il est clair que cela a profité aux consommateurs, mais aussi aux acteurs organisés et agressifs comme MoneyGram.

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