Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire des magasins Virgin en France. Près d’un millier de salariés se retrouvent sur le carreau et les 26 magasins restant sont désormais condamnés à fermer. C’est l’épilogue de cette affaire qui occupe les médias français depuis janvier 2013, après le dépôt de bilan de l’entreprise et son placement en redressement judiciaire. Les syndicats réclament 15 millions d’euros pour le plan social alors que seuls 8 millions sont prévus pour le moment. La présidente de Virgin, Christine Mondollot, a affirmé à l’AFP qu’elle ferait «en sorte qu’il y ait le meilleur plan social, avec des formations».
Lagardère, co-actionnaire à 26% de Virgin, a proposé de reprendre 80 salariés. Les personnels pensent mettre la pression sur le liquidateur judiciaire désormais en charge du dossier et lui demander l’état de la trésorerie et où il compte trouver les fonds. La CGT a appelé les salariés à poursuivre l’occupation des magasins pour faire entendre leurs droits. Les centrales syndicales, en ce qui les concerne, n’ont cessé de dénoncer le comportement de prédateur de leur actionnaire, Butler Capital Partners, qui a refusé de renflouer sa filiale. Le fonds s’en est expliqué au cours d’une interview donnée aux équipes de l’émission Capital (qui sera diffusée dimanche prochain sur la chaine française M6 et dont l’AFP s’est procuré la retranscription), expliquant «qu’il y a une grande déception. Pour nous aussi c’est clairement un échec mais dans le métier que l’on fait on ne peut pas réussir à chaque fois. Tout ce qu’on a pu faire et tout cet argent investi ça n’a pas suffi.
Il y a eu un énorme travail de fait par les directions successives pour développer la formation dans les magasins, avoir une logistique et ouvrir de nouveaux magasins». Walter Butler, président du fonds, a expliqué longuement que la cherté des loyers et la situation économique difficile étaient responsables de la fermeture de cette enseigne. Ces problématiques se posent à l’ensemble de la filière culturelle en France, fortement touchée par l’augmentation des ventes sur Internet et la baisse en magasin. Les Librairies Chapitre et la FNAC, également en difficultés, pourraient bientôt connaître des plans sociaux. Les syndicats réclament la mise en place d’une cellule de reclassement pour les salariés du monde de la culture et devraient être reçus par la ministre de la Culture cette semaine.
Pour rappel, les magasins Virgin ont été créés en 1971 par Sir Richard Branson, le milliardaire britannique, PDG du groupe éponyme qui possédait aussi une compagnie aérienne, une de chemins de fer, de cola, de téléphonie mobile ou encore de voyages spaciaux. En 2007, ces entreprises ont été vendues une première fois en 2001 à Lagardère Services qui les a ensuite revendues 74% au fonds d’investissement français Butler Capital Partners (BCP). Virgin ne vendait à ses débuts que des livres puis s’est diversifiée dans la musique, la vidéo et les jeux-vidéos pour trouver des relais de croissance. BCP est un fonds d’investissement créé par Walter Butler qui vient de réaliser une importante plus-value lors de la revente d’OSIATIS. A noter que les magasins Virgin du Maroc ne sont pas concernés par cette liquidation et aucune conséquence n’est à prévoir pour les consommateurs.
