Le Matin Eco : La saison estivale permet à plusieurs de vos agences de voyages de booster leur chiffre d’affaires. Comment s’y préparent-elles ?
Khalil Majdi : Effectivement, plusieurs de nos membres accordent une attention particulière à la période de l’été. C’est notamment le cas de celles qui travaillent beaucoup sur le marché local, surtout celles situées dans des régions qui font office de réservoir de touristes comme Casablanca et Rabat. Ces agences essayent de mettre en place généralement des packages et des produits adaptés. Mais force est de constater qu’il n’y a pas de véritables préparations pour cette saison. Les offres ne changent pas beaucoup. Par contre, les hôteliers, à mon sens, s’y préparent mieux. Et pour cause, leur relation directe avec une partie de leurs clients et leur bonne organisation.
Avez-vous ressenti l’impact de Kounouz Biladi sur votre activité ?
Ce portail participe certainement au développement du tourisme local. Son apport ne peut être que positif, d’autant plus que l’intégration des offres et promotions des opérateurs est gratuite. Ce site peut faire meiux. Ce qu’il faut, à mon avis, c’est améliorer davantage son référencement sur les moteurs de recherche et l’accompagner de publicité régulière. Du côté de l’offre, nous pensons qu’elle mérite d’être diversifiée d’un point de vue produits et régions couvertes. Les packages restent également son point faible.
La FNT vient de relancer les opérateurs pour intégrer leurs offres sur le site afin de bénéficier de la campagne publicitaire en cours. Pensez-vous que ces insuffisances seront comblées ?
Je pense que c’est possible. Rappelons que la nouvelle version du site Kounouz Biladi permet de vendre des packages. Toutefois, il y a toujours ce blocage culturel relatif aux habitudes de voyage des Marocains, qui cherchent d’abord l’hébergement. Ils préfèrent s’occuper du reste une fois sur place. En outre, ce site est encore récent. Il va petit à petit s’imposer aux opérateurs et aux touristes.
Quels sont vos pronostics pour cette saison estivale ?
C’est très difficile de faire des prévisions. Franchement, je n’ai aucune une idée sur le déroulement de cette saison. De notre côté, nous travaillons et nous essayons de répondre aux besoins de nos clients. Mais nous avons du mal à avoir des indications fiables. Le comportement des touristes y est pour quelque chose. Actuellement, les touristes, dont une grande partie d’ étrangers, préfèrent faire des réservations à la dernière minute. En plus, la part des touristes individuels, qui ne passent pas par les tours opérateurs, prend de plus en plus d’importance. Ces changements ne font que brouiller toute tentative de prévisions. Si nous prenons en considération d’autres facteurs, comme le mois sacré de Ramadan qui intervient cette année entre juillet et août ou encore la crise économique ravageuse dans plusieurs pays émetteurs, la tâche devient encore plus ardue.
