Petite frayeur pour les professionnels du secteur du thé. Alors que ce dernier allait être soumis à une TVA de 20% au lieu de 14%, le gouvernement fait marche arrière et décide de maintenir le taux jusqu’alors en vigueur. «Dans le cadre de la réforme de la TVA visant l’institution de deux taux de 10% et 20%, il est proposé à compter du 1er janvier 2014, la taxation aux taux de 20% de certains produits soumis au taux de 14%, à savoir le beurre, les graisses alimentaires et margarines, le thé et le véhicule utilitaire », lisait-on dans la mouture du projet de loi de Finances 2014 avant le Conseil des ministres qui a entériné le texte le 15 octobre. Dans la mouture rendue publique sur le site web du Ministère de l’Economie et des finances, cette dispose a disparu. En effet, selon l’article 99 sur les taux réduits du projet de loi de Finances 2014, la TVA sur le thé est maintenue à 14%, comme pour le beurre, d’ailleurs. Ce que confirme Idriss Azami Idrissi, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget.
Réunion avec le gouvernement
Craignant une hausse de TVA, les gros importateurs marocains de thé ont vite fait de se constituer en association pour faire face au gouvernement. «Si le taux devait effectivement monter à 20%, la hausse du prix du thé serait automatique et avoisinerait les 6%», nous confie une source de l’Asociation des professionnels du thé du Maroc. Cette dernière est présidée par Hamid Raji, DG de Mido Food Company (marque Sultan) et le secrétariat général est assuré par Somathes (Société marocaine du thé et du sucre).
Par ailleurs, notre source nous a déclaré que l’Association se réunira prochainement avec le gouvernement pour lui faire part des problèmes du secteur.
Pourquoi une telle crainte des professionnels ? Le secteur traverserait déjà des problèmes structurels et une hausse de la TVA ne ferait qu’aggraver la situation. «Le secteur souffre beaucoup de sous-facturation et d’une forte concurrence déloyale, induisant une baisse des prix. De même, certains groupes ne respectent pas les normes d’hygiène et de sécurité alimentaire imposées par l’ONSSA. Les pouvoirs publics doivent combattre d’urgence ce phénomène», nous déclare le management de Somathes (ex-ONTS). Pour contrer la concurrence et pallier la baisse de consommation, Somathes déclare qu’elle entend créer de nouvelles gammes de produits comme le chocolat, le biscuit et les glaces tout en développant le réseau de distribution du groupe. Pour sa part, le groupe Mido Food Company, qui revendique grâce à marque Sultan quelque 30% du marché du thé, est déjà diversifié (farine, pâtes, conserves, riz, jus d’orange notamment).
