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Une TPE marocaine tente l’export du brocoli

Les faits : Le spécialiste du brocoli, Kawtar d’Agriculture, négocie un contrat en Australie. Pour percer sur le marché étranger, il est accompagné par Maroc Export.

Une TPE marocaine tente l’export  du brocoli
Kawtar d’Agriculture dispose de 46 hectares de plantations réparties sur Chellalat et Zenata, dans la région de Mohammedia. PH. dr

On connaissait le Maroc pour ses exportations de tomates et autres fruits et légumes frais. Aujourd’hui, de jeunes exploitants tentent de se faire une place parmi les grands, en valorisant des niches jusqu’alors inexploitées. Kawtar d’Agriculture est l’une de ces TPE qui tentent de se faire une place au soleil. Il s’agit de l’un des quatre primo-exportateurs, choisis par Maroc Export, pour les accompagner et les former aux techniques commerciales pour, à terme, exporter leurs produits.

Le patron de la jeune entreprise, Hamid Atmitim, nourrit de grandes ambitions. «Le prix du brocoli sur le marché local est un peu bas. L’export nous offrira de nouveaux débouchés pour mieux valoriser nos produits», explique le jeune exploitant agricole. Ce dernier négocie actuellement une première commande à l’export vers…l’Australie. «J’ai eu un premier contact avec un fournisseur australien venu visiter mes fermes. Il a été réorienté vers moi par le ministère de l’Agriculture et demande à être livré périodiquement - 4 tonnes par semaine - en choux de brocoli pour les besoins d’une enseigne australienne de distribution». Le deal est en cours de négociation : Kawtar d’Agriculture devrait en effet se conformer aux normes de qualité de son futur client et s’engager à livrer des quantités fixes par semaine. Ce qui ne sera pas une mince affaire pour la jeune société, notamment côté logistique, surtout qu’il s’agit de produits frais.

Marché local étroit

Kawtar d’Agriculture est basée dans la région de Mohammedia. Créée en 2007, la société emploie aujourd’hui 14 salariés directs et une quinzaine de saisonniers. Pour le moment, elle réalise la totalité de son chiffre d’affaires (un million de DH) sur le marché local. «Les Marocains ne sont pas de grands consommateurs de brocoli. Ils consomment en moyenne 16 tonnes par mois, notamment en hiver. Même si on baisse les prix, la demande ne change pas et reste stable», explique Hakim Atmitim. Le marché local est donc étroit, mais la société a su tirer son épingle du jeu en approchant le réseau des grandes surfaces. La société fournit essentiellement les traditionnels Marjane, Acima, Carrefour et Metro (Atacadao).

Au début, pour approcher les grandes surfaces, l’entrepreneur a dû pratiquement «offrir» gratuitement une partie de sa production aux grandes surfaces. «D’une trentaine de kilos au départ, j’arrive à écouler aujourd’hui jusqu’à trois tonnes de brocoli par semaine dans les grandes surfaces», poursuit l’exploitant. Mais en plus de l’étroitesse du marché, Kawtar d’Agriculture fait face aux contraintes intrinsèques à la culture du brocoli au Maroc. Les plantations ne sont pas légion et les structures adaptées se comptent sur le bout des doigts. Selon Hakim Atmitim, les meilleures plantations de choux de brocoli sont situées dans les zones côtières, notamment celles situés entre Rabat et El Jadida. Dans les autres régions, la qualité du brocoli n’est pas au rendez-vous, «sans parler des maladies qui touchent les cultures de brocoli à l’intérieur du pays». A Mohammedia, Kawtar d’Agriculture fait appel à la location de terres agricoles qu’elle réserve aux cultures de brocoli et de choux de Bruxelles.

La superficie totale de ces plantations est de 46 ha (répartis sur Chellalat et Zenata). Le prix de location varie entre 1.500 et 7.000 DH l’hectare, selon la zone de culture. «Nous avons du mal à trouver de nouvelles terres pour nos cultures. Aujourd’hui, les agriculteurs rechignent à louer leurs terres et certains d’entre eux préfèrent les vendre aux spéculateurs immobiliers», explique le patron de Kawtar d’Agriculture.
Pour disposer de nouvelles terres, l’entreprise est aussi soumissionnaire à la 4e tranche de la cession des terres Sodea-Sogeta. 

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